La justice française a ordonné mardi le placement sous séquestre d’une gouache de Pissarro, confisquée sous l’Occupation, le temps que le litige sur sa propriété soit tranché.
« La Cueillette des pois », une gouache peinte en 1887 par Camille Pissarro, avait refait surface récemment au musée Marmottan à Paris, où il est actuellement exposé. Le tableau avait été confisqué à Simon Bauer, un collectionneur juif qui avait fait fortune dans la chaussure, spolié en 1943. Ses descendants, qui s’attellent sans relâche à reconstituer la collection de leur aïeul, avaient perdu la trace de ce tableau depuis un demi-siècle.
L’œuvre placée sous séquestre
Apprenant que « La Cueillette » était exposée dans le cadre de la rétrospective, Jean-Jacques Bauer, petit-fils de Simon Bauer, avait saisi la justice en mars afin que l’œuvre, prêtée au musée Marmottan par un couple d’Américains qui l’a achetée en 1995, ne quitte pas la France une fois l’exposition terminée.
Les époux Toll, qui l’avaient acquis lors d’une vente aux enchères chez Christie’s à New York, « ignoraient totalement » que le tableau était issu d’une spoliation, avait déclaré récemment leur avocat.
Dans son ordonnance rendue mardi, le tribunal de grande instance de Paris a jugé la demande de placement sous séquestre « fondée, dès lors qu’elle a pour but d’assurer la conservation de l’œuvre litigieuse dans un lieu tiers aux parties concernées, mesure strictement conservatoire, et de surcroît sans incidence sur le fond du droit ».
« Une bonne nouvelle » pour les descendants
Le tribunal a décidé que le tableau serait conservé par l’Académie des Beaux-arts, dont dépend le musée Marmottan, jusqu’à la fin de l’exposition prévue le 16 juillet, puis par l’établissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie. Et ce, au frais des descendants de Simon Bauer et sous réserve qu’ils engagent avant le 14 juillet leur action en justice pour déterminer à qui appartient le tableau.
Le conseil des descendants de Simon Bauer, Me Cédric Fischer, a salué une « bonne nouvelle », soulignant que la décision offre la « garantie que le tableau sera en de bonnes mains » en attendant que le litige soit tranché.
Les époux Toll vont « étudier » la décision afin de déterminer s’ils font appel ou non, a déclaré leur avocat, Me Ron Soffer. « M. Toll maintient qu’il ne peut y avoir aucun litige sérieux sur la propriété de ce tableau », a-t-il ajouté.
NDLR : Le pire scandale dans tout cela : Ron Soffer est juif, ainsi que les époux Toll. Accrochés à leur bien au mépris de toute notion de respect ou de compassion. Inutile d’être des mécènes du Musée de la Shoah, si c’est pour avoir des comportements pareils.
Le scandale est chez Christie’s qui ne pouvait ignorer l’origine du tableau et a menti à l’acquéreur…
Le scandale est chez Christie’s et chez les époux Toll.
Ils n’ont qu’à porter plainte contre Christie’s et se faire rembourser l’achat du tableau par eux.
A Christie’s à démontrer où ils ont ‘trouvé » le tableau.