Un tribunal palestinien a condamné l’adversaire en exil du président Mahmoud Abbas à deux ans de prison pour « insultes aux institutions de l’Etat », augmentant ainsi la pression sur Mohammed Dahlan après des mois d’accusations mutuelles.
La décision du tribunal a été prise le 6 Mars, mais le verdict n’a été publié que mercredi 20 mai dans un journal cisjordanien. Il n’y a pas eu de commentaire immédiat de Dahlan, qui vit actuellement dans le Golfe.
Autrefois éminent fonctionnaire du Fatah d’Abbas, Dahlan en a été évincé en 2011 sur des accusations de corruption. Il a toujours clamé son innocence et reste un personnage puissant, officieux mais toujours vu par ses partisans comme un possible successeur à un Mahmoud Abbas vieillissant.
La décision du tribunal indique que des responsables palestiniens, dont un important chef de la sécurité, avaient accusé Dahlan de diffamation pour avoir décrit les forces de sécurité palestiniennes en Cisjordanie comme des gardes ne servant qu’à protéger les colons israéliens.
Le tribunal a déclaré que Dahlan avait également diffamé Abbas en l’accusant de manipuler l’Autorité palestinienne, qui n’a qu’une autonomie limitée dans les territoires occupés par Israël.
On ignore encore si le gouvernement palestinien va demander à Abu Dhabi l’extradition de Dahlan, qui bénéficie encore du soutien de certaines capitales arabes, dont Le Caire. Peut-être inquiet par son influence internationale croissante, M. Abbas a lancé en Mars une attaque violente contre Dahlan, l’accusant de six meurtres et insinuant qu’il pourrait être derrière la mort de Yasser Arafat en 2004.
Dahlan a riposté dans une longue interview à la télévision égyptienne, en affirmant qu’Abbas est une «catastrophe» pour les Palestiniens .
Line Tubiana
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