Un événement Facebook nommé “Visite + Pique-nique au Struthof” crée la polémique ce week-end, via les commentaires antisémites qu’il a suscités. Des commentaires signalés par le consistoire israélite du Bas-Rhin. Le parquet de Saverne a ouvert une enquête, malgré les excuses d’un des organisateurs.
Le problème, ce n’est pas tant l’événement en lui-même que les commentaires antisémites qu’il a provoqués : un événement Facebook intitulé “Visite + Pique-nique au Struthof”, prévu ce lundi 3 avril de 11h à 14h, a suscité la polémique ce week-end. L’ancien camp de concentration du Struthof-Natzweiler est l’unique camp de concentration situé sur le territoire français, en Alsace, alors annexée par les Allemands.
Lancé le 19 mars et signalé le 20 mars par le consistoire israélite du Bas-Rhin qui a porté plainte à cause des nombreux commentaires antisémites publiés sur le réseau social, l’événement a été supprimé depuis et l’un des deux organisateurs a présenté ses excuses sur son mur Facebook, des excuses jugées irrecevables par le consistoire :
La page de l’organisateur en question, un certain Dash Rainbow Mlp, est depuis inaccessible ou a été supprimée. Le parquet de Saverne a ouvert une enquête ce dimanche pour “apologie de crimes contre l’humanité” et “provocation à la haine ou à la violence”, suite à la plainte du consistoire.
Pour l’avocat du consistoire, Me Raphaël Nisand, ce déversement de haine est inadmissible :
Les commentaires étaient tout à fait affreux, du type ‘On espère que les chambres à gaz fonctionnent encore’, ‘il paraît que c’est un restaurant 22.000 fois étoilés’… Ce qu’il faut savoir, c’est que 22.000 personnes sont mortes au Struthof.
Pour Me Nisand, les auteurs de cette page Facebook ne pourront pas passer entre les mailles du filet :
L’organisateur a présenté de vagues excuses, absolument pas crédibles, car ils étaient très fiers de leur antisémitisme forcené puisqu’ils ont publié et re-publié cet événement !
Les auteurs sont en cours d’identification, assure Me Nisand :
Ils seront retrouvés et identifiés par la police, nous affirmons que ce sont des gens de mouvance d’extrême-droite, les peines qu’ils risquent sont lourdes car l’apologie de crimes contre l’humanité et la provocation à la haine ou à la violence sont des délits passibles de cinq ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.
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