Femina étranger : Ce qui reste de nos vies de Zeruya Shalev

C’est Zeruya Shalev

qui a reçu le prix Femina étranger

pour son dernier roman :

GERMANY-ISRAEL-LITERATURE-SHALEV
Auteur / Source / Crédit
JENS-ULRICH KOCH / DDP / AFP

 «Shéérit ha-khayim» dont la traduction sous le titre « Ce qui reste de nos vies » a été publiée par Gallimard.
Elle est née en 1959 dans un kibboutz en Galilée et a fait des études bibliques. Ses livres sont des best sellers en Israël et dans de nombreux pays européens. Mariée et mère de trois enfants, elle vit et travaille à JÉRUSALEM .

sequirestedenosvie10

Extrait :

 
«Est-ce la pièce qui s’est agrandie ou bien elle qui s’est ratatinée, pourtant elle se trouve dans la plus petite chambre de l’appartement, un appartement lui-même grand comme un mouchoir de poche, depuis qu’elle est clouée au lit du matin au soir, les murs se seraient-ils à ce point écartés, il lui faudrait à présent des centaines de pas pour atteindre la fenêtre, des dizaines d’heures, est-ce que sa vie y suffira. Ou plutôt ce qui reste de sa vie, la dernière ligne droite de ce temps qui lui a été imparti sur terre et semble, aussi absurde que cela puisse paraître, soudain éternel, figé dans une telle immobilité qu’on pourrait croire que jamais il ne finira. Certes elle est déjà bien maigre, amenuisée, d’une légèreté spectrale, certes le moindre courant d’air risque de l’arracher du lit, seul le poids de la couverture semble l’empêcher de s’élever en apesanteur, certes un souffle couperait le dernier fil de la bobine qui la relie encore à la vie, mais qui donc émettra ce souffle, qui donc se donnera la peine de souffler dans sa direction ?»
Hemda Horowich vit sans doute ses derniers jours, mais l’image de ce lac, près du kibboutz où elle est née, s’impose encore avec force à sa conscience. Les souvenirs plus douloureux de sa longue vie se glissent eux aussi dans sa mémoire, sans qu’elle puisse s’en libérer : son père trop exigeant, un mariage sans amour, puis cette difficulté à aimer équitablement ses deux enfants, Avner et Dina.
Ces deux derniers lui rendent visite à l’hôpital de Jérusalem. Avner, le fils adoré, y rencontre une femme venue dire au revoir à son mari mourant et entame une étrange relation avec elle. Quant à Dina, la fille mal aimée, elle ne sait comment réagir face à l’éloignement de sa propre fille pour qui elle a sacrifié sa carrière. Débordée par le besoin de donner cet amour à quelqu’un, elle se met en tête d’adopter, envers et contre tous. Son désir de renforcer son foyer pour y accueillir un autre enfant risque bien de faire éclater sa famille…
Zeruya Shalev sait parler comme personne des relations mystérieuses qui se tissent entre parents et enfants. Dans une langue puissante, elle évoque la colère, le ressentiment, la frustration et la peur qui construisent les familles autant que l’amour et le bonheur d’être ensemble. Ce qui reste de nos vies est certainement son roman le plus envoûtant.
 
Auteur / Source / Crédit
JENS-ULRICH KOCH / DDP / AFP
 
 
 
 
 

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*