FOG – Meurtre de Sarah Halimi. La honte du 19 décembre

FRanz-Olivier Giesbert

En refusant de juger Kobili Traoré, l’auteur du meurtre antisémite de Sarah Halimi, la justice française a commis une faute. De quoi a-t-elle peur ?

Franz-Olivier Giesbert
Franz-Olivier Giesbert

Il y a deux façons de rendre la justice : couché ou debout. Après avoir fait preuve d’une grande lâcheté pendant l’occupation nazie, la justice française a de temps en temps de grosses rechutes. Le 19 décembre, elle a commis une grande faute, et le mot est faible, en décidant que le jeune musulman Kobili Traoré, meurtrier de Sarah Halimi, une sexagénaire juive, ne serait pas jugé : parce qu’il aurait été sous l’empire du cannabis au moment du crime, la cour d’appel de Paris a conclu à l’abolition de son discernement pendant les faits et donc à son irresponsabilité pénale.

Circulez, il n’y a rien à voir. Mais de quoi la justice est-elle le nom quand elle absout sans autre forme de procès ? De quoi a-t-elle peur pour mettre un mouchoir sur un crime en évitant au coupable d’aller aux assises ? A-t-elle conscience qu’elle envoie un mauvais signal aux futurs assassins de juifs ? L’antisémitisme est en pleine recrudescence dans notre pays : avec 541 actes antisémites recensés, il a augmenté l’an dernier de 74 %, alors que les actes antimusulmans, beaucoup moins nombreux, tombaient de 121 à 100.

Ces dernières années, plusieurs juifs ont été tués par des musulmans parce qu’ils étaient juifs. C’est une réalité qu’il faut oser regarder en face et elle aurait dû troubler les magistrats. Mais non, ont-ils estimé, Kobili Traoré, grand consommateur de cannabis, était en proie, le pauvre chat, à une « bouffée délirante. »

Si cette décision fait jurisprudence, c’est toute la justice qui est à repenser. Il ne fallait pas juger Charles Manson, gourou satanique d’une « famille » droguée qui a tué l’actrice Sharon Tate, ainsi que trois de ses amis,à Los Angeles en 1968. Si on en avait eu l’occasion, il n’aurait pas non plus fallu juger Hitler qui, comme on le sait aujourd’hui, se faisait administrer toutes sortes de substances, de stéroïdes comme la Testoviron ou le Gyconorm.

Dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, Kobili Traoré s’était introduit dans l’appartement de sa voisine, Sarah Halimi, au troisième étage d’un immeuble HLM de Belleville. Il a roué sa victime de coups en criant « Allah akbar » et en récitant des versets du Coran, avant de la jeter dans le vide. Quand un homme est capable de réciter des versets du Coran, son « discernement » est-il « aboli », est-il atteint d’une « bouffée délirante » ? S’agit-il du message qu’ont voulu nous envoyer les magistrats de la cour d’appel de Paris ?

Vous avez bien compris qu’après cette ignominie il est inutile de rechercher la justice. Sur sa porte, elle a laissé un écriteau : « Est partie en RTT. Reviendra peut-être après les fêtes. »

Source: lepoint.fr 20 décembre 2019

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18 Comments

  1. C’est une justice antisémite. Doivent normalement se retrouver en prison mais pour des durées différentes: le criminel, les policiers armés restés sans réaction devant la porte de l’appartement durant le crime et enfin les juges qui viennent en fait d’acquitter ce criminel et créer cette jurisprudence incitant aux meurtres de Juifs.
    Deux jurisprudences possibles, il suffira à l’avenir de prendre du cannabis pour se voir acquitter de tout crime. Cela rendra la vie en société impossible.
    Autre interprétation permettant malgré tout la poursuite de la vie en société pour le plus grand nombre: il suffira à l’avenir de prendre du cannabis pour se voir acquitter de tout crime à l’égard des Juifs.

  2. Totalement écoeuré par cette caste de magistrats aux ordres.
    Comment en est on arrivé la ??? la réponse à cette question est que nous n’avons pas vraiment quitté totalement la sinistre époque où il était mortel d’être juif !

  3. Pauvre France ou la crétinisation se développe à grande vitesse.L’accoutumance au retour de la bête immonde laisse
    perplexe et surtout oblige à rester sur nos gardes en permanence.
    Hag sameah !

  4. Même si j’approuve sans restriction l’article de FOG, je n’ai aucune sympathie particulière pour lui. Tout comme L’Express, Le Point pratique sans cesse le double discours, le double langage.

    • FOG est éditorialiste au Point et il n’est pas le gardien de la ligne éditoriale du magazine . Il a toujours été favorable aux thèses politiques israéliennes et ami des juifs . D’autres collaborateurs du Point peuvent avoir un autre discours. La plupart du temps parce qu’ils sont intoxiqués par les dépêches de l’ AFP qui mérite bien que le P de Presse soit lu comme le P de Palestine.

  5. Si je comprends bien la justice française, il suffit aujourd’hui de supprimer son adversaire et ensuite prendre un bon coup de drogues pour échapper à la prison. Très dangereux pour l’avenir. Les « valeurs » de la France, si souvent citées par les hautes sphères politiques et judiciaires semblent avoir un bon coup dans l’aile.

  6. Conduire en état d’ivresse ou sous l’effet de drogued pourrait absoudre l’auteur d’un accident meurtrier ?
    Ce jugement est soi absurde soit antisémitisme. C’est un déni de justice.

  7. Une justice antisemite! Des policiers armés qui étaient sur les lieux sans jamais pouvoir arrêter ce crime ignoble! C est ça la France d aujourd hui! C est triste! Pauvre France! Qui perd ses Valeurs!

  8. Je pense que le commentaire de Léon résume tout.
    Que pourrait-il arriver à un jeune juif sous l’emprise de l’alcool qui à l’occasion d’un accident d’automobile tuait un groupe de jeunes musulmans sur un trottoir. Je doute beaucoup qu’il soit jugé comme ce salaud. Ce jugement relève soit de la lâcheté soit de la soumission soit de l’antisémitisme

  9. Que la Cour d’appel de Paris me permette de lui soumettre une modeste requête, avec tout l’immense respect bien entendu, que je lui dois !
    Le brillant arrêt qu’elle vient de prononcer ne peut faire que jurisprudence.
    Il y a de cela quelques bonnes décennies, un certain nombre de pauvres hères appartenant à un parti qui à l’évidence était totalement irresponsable, ont été proprement jugés coupables et à la suite de quoi, arbitrairement pendus haut et court.

    L’erreur judiciaire était sans aucun doute indéniable.
    C’est pourquoi la stricte justice exige que l’on revienne sur les verdicts de Nuremberg, au titre de l’irresponsabilité pénale, et qu’un procès en réhabilitation soit organisé pour ces malheureuses victimes de la vindicte brutale internationale.

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