Le maire de Tel-Aviv a un conseil pour les villes du monde entier frappées par une série d’attentats terroristes : « Continuez de mener une vie normale ! »
La détermination à garder son mode de vie est la meilleure arme contre le terrorisme, estime Ron Huldai, maire de Tel-Aviv depuis près de 20 ans. Cette personnalité bien en vue de la gauche israélienne a passé la semaine à Montréal pour le congrès Metropolis, qui regroupait 140 maires de tous les continents.
Cet ancien pilote de chasse de la force israélienne a pris part aux frappes aériennes qui ont anéanti en six jours l’aviation des pays arabes voisins, il y a 50 ans, en juin 1967. La victoire écrasante d’Israël dans cette guerre des Six Jours a ouvert la voie à 50 ans d’occupation des territoires palestiniens.
Malgré son passé militaire, Ron Huldai incarne la gauche opposée aux politiques du gouvernement de Benjamin Nétanyahou. Il dénonce l’occupation et la colonisation de la Palestine. Sous la gouverne du maire du Parti travailliste, la deuxième ville en importance d’Israël a raffermi son identité de ville d’arts et de culture, jeune et championne de l’industrie des technologies.
Tel-Aviv reste depuis sa fondation, en 1909, une cible pour les attentats, comme toutes les villes d’Israël — et désormais toutes les villes du monde, y compris en Occident. Des médias israéliens rapportent que le maire de Londres, Sadiq Khan, a sollicité les conseils de Ron Huldai après les plus récentes attaques en sol britannique. Le maire Huldai affirme qu’il n’a aucune leçon à donner — le contexte est différent dans chaque ville —, mais, pour lui, la lutte contre le terrorisme repose sur l’équilibre entre les mesures de sécurité et les libertés civiles.
L’État hébreu dispose d’un puissant appareil de surveillance, de renseignement et de répression contre les « menaces à la sécurité ». Les prisons et les cimetières sont remplis de ces gens considérés comme des menaces. Le maire de Tel-Aviv dit néanmoins résister à la tentation de transformer la ville en forteresse, à coups de barricades et de répression policière. Il faut accepter une part de risque d’attentat, selon lui.
Vivre avec la menace
« On continue de mener une vie normale en dépit des terroristes. Tel-Aviv est une cible parce que la vie est bonne ici. On mange bien, le climat est bon, nous avons de superbes plages et le taux de criminalité est bas. Nous avons des résidants des minorités musulmane et chrétienne. Les terroristes veulent détruire notre mode de vie. On doit leur montrer notre détermination à le conserver », dit le maire âgé de 72 ans.
« On a toujours eu conscience de vivre sous la menace. Les gens autour de nous perçoivent Israël comme ne faisant pas partie de la région. Notre vie est ainsi faite. Mais il y a d’autres enjeux dont il faut s’occuper dans la vie. »
La recherche d’une solution à deux États reste une préoccupation de la gauche israélienne, malgré les tensions entre Israël et ses voisins. L’an dernier, après un attentat qui a fait quatre morts à Tel-Aviv, Ron Huldai a critiqué l’occupation israélienne des territoires palestiniens et rappelé l’importance d’arriver à un compromis acceptable des deux côtés de la frontière.
« La création de deux États est la seule solution possible. Il faut dire qu’Israël n’est pas le seul obstacle à la paix. Seule une pression extérieure peut avoir un impact, et je n’en vois aucune dans l’avenir prévisible », dit Ron Huldai.
Des enjeux urgents
En attendant une paix hypothétique, le maire de Tel-Aviv se concentre sur des enjeux plus immédiats, dont plusieurs sembleront familiers aux Montréalais : il fait construire un réseau de train léger de 22 kilomètres, dont la moitié roulera sous terre. « Le manque de transports publics est le plus grand obstacle au développement d’Israël, dit-il sans hésiter. La congestion routière devient un énorme problème. »
La « ville qui ne dort jamais » reste une destination touristique, malgré les risques d’attentat, comme Paris, Bruxelles, Londres ou Istanbul. Air Transat et Air Canada viennent d’inaugurer des vols directs entre Montréal et Tel-Aviv. Signe du rajeunissement de Tel-Aviv, la ville compte 1748 bars — un par 220 habitants, souligne le maire Huldai en riant.
Il décrit sa ville comme un havre de paix pour les homosexuels. Le défilé de la fierté gaie a rassemblé 200 000 personnes, il y a deux semaines. La ville se teinte de rose et de toutes les couleurs : le maire a fait illuminer l’hôtel de ville en vert pour dénoncer l’abandon par Donald Trump de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, au début du mois.
Sa ville est difficile a vivre ,et tout ce qu il annonce est valable pour les bobos gochos comme lui .En bon gauchiste il laisse la classe moyenne demenager dans les secteurs d Israel ou les loyers sont moins eleves ,d ou les enormes embouteillages !
Pour la securite ,il a ses gardes du corps .Un jour ,le plutot sera mieux ,on pourra analyser sa gestion de la ville ,et ses bonnes relations avec les promoteurs immobiliers !