La Municipalité de Tel Aviv-Jaffa a entériné le projet de rénovation de la place Dizengoff consistant à revenir au niveau de la rue. Après plusieurs années de discussions, il a été décidé d’entamer concrètement la mise en œuvre du projet actuellement en phase de conception détaillée. Les travaux devraient commencer dans les prochains mois et se terminer fin de 2017.
Le projet coûtera aux alentours des 60 millions ₪. Les alternatives des différentes options des projets proposés ont été discutés mardi sous la direction de Tel Aviv-Jaffa. Le projet inclut la démolition de la place surélevée, la construction d’une nouvelle place, la restauration des systèmes souterrains, des routes et des trottoirs et la nouvelle installation de la fontaine colorée sur la place ainsi que la construction d’une piste cyclable.
La rue Dizengoff s’inscrit dans l’histoire de la ville par son nom, celui de Méïr Dizengoff, qui fut le premier maire de Tel Aviv, de 1921 à 1925 et de 1928 à sa mort en 1936. Méïr Dizengoff fut surtout le chef de l’urbanisme de Tel Aviv de 1911 à 1922, avant de devenir le premier maire de ce qui fut alors reconnu comme une ville. Impliqué dans le développement de la ville blanche, il encouragea son expansion rapide et mit l’accent sur le divertissement. En 1930, après la mort de sa femme, à l’époque de l’immigration allemande et du Bauhaus, thème architectural qui caractérise Tel Aviv, la rue se développe et voit se construire en son centre, une place publique, le kikar Dizengoff, qui porte non pas le nom de Méïr Dizengoff, mais en fait celui de sa femme, Zina Dizengoff. La place est surnommée à l’époque « l’étoile de Tel Aviv » en raison de sa forme, au croisement de six rues qui s’y rejoignent. Depuis ses débuts, elle constitue une place centrale de divertissement et de rencontres.
Mais c’est en 1978, sous le mandat de Shlomo Lahat que le Kikar prit son allure actuelle, surélevée. Les piétons doivent depuis monter pour accéder à la place tandis que les voitures passent en dessous. Malgré les protestations des résidents, la ville justifia ce changement par la nécessité de résoudre les problèmes de circulation. C’est en 1986 que fut enfin achevée la fontaine Dizengoff, érigée au milieu de la place et qui symbolise si bien la rue toute entière. Une première fontaine avait pris place en 1983 (sa construction avait débuté dès 1972 mais fut retardée) avant d’être remplacée par l’œuvre d’art de Yaacov Agam, une fontaine désormais historique. Pour son créateur elle incarne l’art juif, un art en mouvement, cinétique, qui ne reste jamais immobile. Elle décrit d’autant plus cette idée depuis sa rénovation de 2012, tout récemment. La mairie peut en être fière, aujourd’hui les passants s’arrêtent pour admirer la fontaine Dizengoff, car elle fait jaillir de grands jets d’eau comme dans un spectacle et chaque heure, se met à s’agiter au rythme d’une musique classique.
par Roger Haddad
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