Lundi 27 janvier dans le 6ème secteur de la cité phocéenne (11ème et 12ème arrondissement), au local de campagne de Christophe Masse, tête de liste d’« Un nouveau Cap pour Marseille » de Patrick Mennucci, l’ambiance était électrique. Une foule compacte et remplie d’espoir était venue entendre le Ministre l’intérieur Manuel Valls dans ce secteur clé qui avec le 4ème et 5ème arrondissement déterminera l’avenir de la 2ème ville de France.
« Soyez les acteurs de ce rendez-vous historique »
Christophe Masse a rappelé que ce secteur était « la clé de la victoire ». D’après les sondages, c’est avec le 4ème et 5ème arrondissement, l’un deux bastions qui devraient basculer à gauche et faire la différence. Ici, a-t-il poursuivi d’une voix ferme, la droite est divisée, preuve de l’échec de leur politique. L’actuel Maire de secteur, Robert Assante sera opposé au tandem Roland Blum – Valérie Boyer. Puis Christophe Masse a pointé du doigt l’incohérence de ses adversaires, « comment peut-on faire confiance à une équipe dont la tête de liste annonce qu’en cas de victoire il cèdera la place à son second ? En effet, Roland Bloum devrait se retirer au profit de Valérie Boyer. Une question en entrainant une autre, « Cette dernière n’ayant pas suffisamment confiance en elle pour faire campagne, comment pourrait-elle assurer le travail par la suite » ? Une des préoccupations des marseillais est la sécurité, et le candidat PS a réaffirmé que c’est « une valeur de gauche car elle se surajoute à la misère » et qu’il porte bien haut cette « valeur essentielle au vivre ensemble ». Pour conclure, Christophe Masse a appelé tous les marseillais à se mobiliser pour être « les acteurs de ce rendez-vous historique qui permettra après 19 ans d’immobilisme de redonner à Marseille un avenir » !
« L’absence de projet économique et de vision
sont à l’origine de la paupérisation de la ville »
Patrick Mennucci a commencé son intervention par ces mots, « ce qui nous rassemble, c’est la République, ici plus qu’ailleurs ». Puis il a salué l’assistance nombreuse avant d’aborder les éléments essentiels de son programme, non sans tacler au passage Jean-Claude Gaudin, en insistant sur le fait qu’il avait « après trois mandats, enfin de bonnes idées… que nous avons présentées bien avant lui ». Cette élection revêt un caractère particulier car c’est la première fois que seront élus en même temps et directement les conseillers municipaux, d’arrondissements et communautaires. Cela élargit considérablement les thématiques abordées, d’autant plus qu’en 2017 la Métropole Aix-Marseille verra le jour. Ainsi Patrick Mennucci est revenu sur la sécurité, l’éducation, les transports où l’on assiste à un non-sens avec pour certains secteurs le doublement voire le triplement des transports en communs (bus, tramway et métro), alors qu’ils font cruellement défaut pour relier les pôles d’activité aux lieux de vie ». Et bien sûr l’économie. « L’absence de projet et de vision sont à l’origine de la paupérisation de la ville, de la fracture nord-sud, du chômage, et de la violence ». « Nous devons créer de la richesse en attirant des investisseurs et la redistribuer ensuite ». « Nous incarnons le changement, et nous pourrons le faire car nous connaissons Marseille de l’intérieur, la ville de tous les marseillais, ce qu’ils vivent au quotidien, leurs problèmes et pas seulement le 6ème et 8ème arrondissement ». Puis il a conclu solennellement « nous avons une vision globale et pas une approche de Maire de secteur, car Marseille c’est nous tous, une seule communauté faite de personnes différentes».
« Si Marseille va mieux, alors demain,
la France ira mieux également »
Enfin le Ministre de l’intérieur, Manuel Valls, s’est exprimé d’une voix posée mais déterminée. « Je suis fier d’être ici à Marseille, la 2ème ville de France, la plus ancienne ville de notre pays et de constater que les efforts ont payé. Marseille est en train de changer ». « Cette ville avait besoin que l’État soit pleinement de retour. Et même s’il reste encore beaucoup à faire, les résultats sont là ». Contrairement à ce que certains disent, « la sécurité n’est ni de droite ni de gauche, tous les citoyens y ont droit ». « La République ne reconnait que le citoyen, au-dessus de toutes les appartenances ». « La sécurité, c’est une co-production entre l’Etat et les collectivités ». Puis il a poursuivi, « Vous avez trouvé une équipe, un leader et un projet pour l’avenir de votre ville. Et si Marseille va mieux, alors demain, la France ira mieux également ». Bien sûr la venue du Ministre de l’intérieur n’a pas été du gout de tout le monde. Ainsi Jean-Claude Gaudin s’est insurgé et à condamné « un mélange des genres, hors de la déontologie républicaine ». Le Maire UMP sortant a annoncé son intention de saisir la commission nationale des comptes de campagne au sujet de ce déplacement ministériel. Ses adversaires socialistes, ont fait remarquer à celui qui brigue un 4ème mandat qu’il avait « la mémoire courte », en oubliant en 2008 la visite de François Fillon qui avait fait le déplacement de Paris pour soutenir la campagne électorale de Jean-Claude Gaudin.
Marseille une ville ouverte
et forte de ses 2.600 ans d’histoire
Les mots prononcés par Manuel Valls lui on valut une standing ovation. Et il lui a été bien difficile de se frayer un chemin lorsqu’il est descendu de la tribune tant le public voulait prouver sa reconnaissance pour l’intérêt que porte le Ministre à cette ville et en n’hésitant pas aller sur le terrain pour se rendre compte de la réalité de la situation. Il y avait une atmosphère de victoire avant l’heure, même si tout le monde savait bien qu’il restait encore beaucoup à faire. En tout cas, ce qui est certain, c’est que cette visite ministérielle, un des temps forts de cette campagne, aura un effet durable sur la motivation des militants et des sympathisants désormais gonflés à bloc et qui par leur diversité incarnent bien cette ville portuaire ouverte sur la méditerranée et forte de ses 2.600 ans d’histoire
Hagay Sobol
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