David Revault d’Allonnes. Mémoire de la Shoah : le sondage qui rassure

En dépit de la confusion et du complotisme entretenus par les réseaux sociaux, l’école reste le vecteur fondamental, et efficace, de la transmission de la mémoire de la Shoah.

« La Shoah est un objet bien identifié (chez les jeunes) en dépit de certaines lacunes », analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP. (Sipa)
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L’enquête souligne aussi la place fondamentale de l’enseignement scolaire dans la transmission. Ainsi, 80 % des jeunes disent avoir principalement acquis leurs connaissances à l’école (33 % par des films ou des livres, 14 % par des musées ou des expositions et autant par transmission familiale). « Cela va à l’encontre du sens commun et de certains discours sur la prépondérance des réseaux sociaux, qui se révèlent faux, diagnostique Henry Rousso. Globalement, l’école reste le moyen par lequel on s’informe sur le sujet. » Ce sentiment est confirmé par les premiers concernés : 79 % des jeunes considèrent que « l’enseignement de la Shoah en classe d’histoire s’est déroulé de manière satisfaisante ».

Des chiffres plus inquiétants

Le tableau se révèle en revanche plus sombre si l’on s’attache aux comportements constatés autour de cet enseignement : 34 % des jeunes disent avoir observé « blagues et plaisanteries » ; 21 % ont été témoins de « la remise en question par un ou plusieurs aspects du génocide » ; 21 % également ont observé « l’expression de critiques concernant la place trop importante de l’enseignement de la Shoah » par rapport à d’autres événements historiques. Surtout, 13 % des jeunes ont constaté « le refus d’un ou plusieurs élèves de voir la Shoah enseignée » et 11 % « le fait que le professeur d’histoire ne puisse plus enseigner la Shoah ». « Ce chiffre est alarmant, estime Noémie Madar, présidente de l’UEJF. Cela veut dire que dans une classe sur dix, on ne peut pas enseigner la Shoah. »

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Autre point préoccupant : si 93 % des sondés estiment qu' »il est important d’enseigner la Shoah aux jeunes générations », et ce sans variations significatives selon les catégories (âge, région, milieu social, proximité politique ou religion), 42 % d’entre eux estiment qu’elle « est trop abordée dans les programmes au détriment d’autres aspects comme la guerre d’Algérie ou la traite négrière ». Ce chiffre s’élève à 60 % chez les sympathisants de La France insoumise (LFI) ; et à 73 % chez les sondés se déclarant de religion musulmane. « Cela pose une vraie question autour de la concurrence victimaire », poursuit Noémie Madar, qui pointe « une forme de populisme clientéliste chez LFI » : « On a l’impression qu’on veut monter les uns contre les autres et que les Juifs deviennent responsables du fait qu’on ne parle pas assez des autres crimes historiques. C’est vraiment dommage de tomber dans ce piège : ce n’est pas parce qu’on parlerait moins de la Shoah qu’on parlerait plus du reste. »

Quant à la pénétration des théories négationnistes dans la jeunesse, 80 % des sondés considèrent la Shoah comme « un crime monstrueux », alors que seuls 2 % la tiennent « pour une exagération » et 2 % encore « comme une invention qui n’a jamais existé ». « Compte tenu d’un contexte très inquiétant sur les réseaux sociaux, la perméabilité du négationnisme chez les jeunes paraît relativement réduite », conclut Henry Rousso. à noter cependant : alors que 65 % considèrent que de telles assertions « doivent être sanctionnées pénalement », 35 % estiment qu’elles « relèvent de la liberté d’expression ».

Enfin, les thèses négationnistes sont colportées avant tout sur Internet : 29 % des jeunes affirment avoir déjà « lu ou visionné » articles et vidéos remettant en question l’existence de la Shoah. Parmi ceux-là, 57 % ont pris connaissance de ces théories négationnistes sur Youtube, et 40 % sur Facebook. Ce qui montre qu’en dépit du travail de fond effectué par l’école, beaucoup reste à faire.

Source: Le JDD. 12 septembre 2020

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1 Comment

  1. Le sondage qui rassure qui ? Pour quoi ?
    Celui qui aime son pays doit vouloir aussi le comprendre ; celui qui veut le comprendre doit essayer de le saisir partout dans son Histoire.
    Terre promise… Terre sainte, Terre de nos rêves les plus glorieux, Terre à enfanter en nous, et autour de nous. Terre de toutes les espérances et de tous les émerveillements.
    Près du lieu d’accès, nous savons que si nous poursuivons la quête de ce « Graal », rien ne sera jamais plus comme avant. Il est toujours possible de rebrousser chemin à l’entrée, mais après…
    Je vous donne le bout du fil d’Or. Enroulez-le en une boule, il vous conduira au portail du Ciel, situé au mur de Jérusalem…
    https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/delisraelismeaujudaisme.html

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