J’aimerais tellement pouvoir vous dire, combien je fus heureux en écoutant Edouard Philippe nous promettre que tout cela, finalement, n’était pas vrai :
« C’était la dernière séquence, C’était la dernière séance
et le rideau sur l’écran est tombé » Eddy Mitchell
Car oui, le rideau va de nouveau se lever le 22 juin prochain,
au Vox, au Capitole, au Diagonale, au Studio…
oui, partout dans le pays aux 5982 écrans, aux 213 millions de spectateurs annuels, comme si nous allions sortir d’un très long tunnel :
« Sur l’écran noir de mes nuits blanches,
Moi je me fais du cinéma«
Chantait le regretté Claude Nougaro
Le cinéma pour de vrai, même si nous serons masqués, même si nous ne serons assis qu’un rang sur deux, le cinéma qu’on choisit.
Pas celui qu’on subit sur le petit écran, même si nous saurons rendre grâce à Netflix, à Canal et les autres, et à ces magnifiques séries qui parlent si bien de notre temps.
Qui nous ont tant portés pendant ces longues semaines.
Mais qui jamais ne remplaceront la magie de l’écran, du grand, du vrai, et de la salle obscure: « Ciné ciné ciné cinéma.
Si on rejouait la scène où tu m’as donné sur les sentiers de l’enfance, le tout premier baiser de la première séance » Serge Reggiani
Vraiment prémonitoire.
Même s’il sera difficile de voler quelques premiers baisers, façon Antoine Doinel, Où baisers volés, façon Truffaut, nous ne serons plus dans le scénario de ce mauvais film qu’on nous a écrit ces trois derniers mois. Nous pourrons de nouveau choisir nos héros :
« Elle est belle et son prénom c’est Bonnie.
À eux deux ils forment le gang Barrow.
Leurs noms :
Bonnie Parker et Clyde Barrow.
Bonnie and Clyde,
Bonnie and Clyde«
Gainsbourg et Bardot
Et nous inventer aussi de nouveau nos histoires d’amour :
« On écoute du chant grégorien.
Elle parle à peine et moi je dis rien. On a une relation comme ça,
Fanny Ardant et moi.«
Vincent Delerm
Et de retrouver tous ces yeux qui brillent.
Ceux de nos enfants, dans la file d’attente d’un multiplexe fébrile devant l’affiche du dernier Pixar ou du dernier Disney, chocolats glacés en main.
Ceux de nos adolescents devant l’UGC ou le Gaumont dans l’attente tout aussi fébrile du dernier Avatar, de leur super héros, seau de pop-corn sous le bras.
Ceux de nos copains qui se retrouvent à trois dans la salle du MK2 Beaubourg un mardi à 17H40 pour le cycle du cinéma israélien en VO.
Mes vieux copains, Denis et Norbert, ces fous d’Elvis, allant voir pour la cinquantième fois, Jailhouse Rock, Loving You et King Créole en une seule après midi.
Oui, tous ces regards qui brillent, unis dans une même passion retrouvée, devant un rideau noir qui se lève enfin pour redécouvrir le grand écran blanc.
Il y a exactement 125 ans, les frères Louis et Auguste Lumière faisaient bouger les images sur un drap.
Je me demande ce qu’ils se disent, là où ils se trouvent.
De notre côté, nous ne pouvons que leur dire Merci.
Près de 3 mois en robe de chambre et pyjama?
Bien des dépressions nerveuses auront été évitées, grâce au cinéma.
Terminons sur l’humour incomparable de Pierre DAC:
« Si Galilée revenait, il s’écrierait devant une mauvaise comédie:
« Et pourtant, ça tourne. «
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