René Seror. Annexion ou Restitution?

Annexion ou Restitution? Question de vocabulaire. Quand j’entends le mot Annexion,  je sors mon dictionnaire personnel et je lis: Annexion: Récupération, Restitution,  d’un bien ou d’un territoire spolié, confisqué ou volé, quand son propriétaire était en état de faiblesse ou déporté. Et aussi: Réparation d’un tort. 
Alors, je tire mon livre d’histoire. Même pas la Bible. Car, si je veux être dans la vérité, je citerai Avraham Avinou: D lui demande de quitter sa maison natale et de se rendre vers la terre qu’IL lui indiquera. A son arrivée, la terre est occupée. Le cananéen occupe la terre. Or, selon la Thora,  Canaan, fils de Ham, a hérité de l’Afrique. Que fait-il si loin de chez lui? Si ce n’est empêcher le projet divin. 
La Bible est truffée d’épisodes semblables et l’histoire des peuples en est farcie. Les invasions arabes, les croisades, l’empire Ottoman, la couronne britannique…

Cessons là cette litanie! Les esprits chagrins vont me reprocher de resasser un lointain passé.   Aussi, arrêtons-nous à un épisode plus proche de nous: contemporain. 
Décret du 28 janvier 1790: Stanislas de Clermont Tonnerre prononce à La Tribune de l’Assemblée Nationale les propos qui caractérisent l’assimilation des Juifs en France pendant les siècles suivants : « Il faut TOUT refuser aux Juifs comme NATION et TOUT accorder aux Juifs comme INDIVIDUS. Il faut qu’ils ne fassent dans l’État,  ni un corps politique ni un ordre.« 
Cette simple phrase est de nos jours l’argument massue pour nous chicaner sur nos droits. Toutes les nations veulent des Juifs en leur sein. Tant pis pour la modestie. Mais le génie juif est une réalité! Une réalité visible! Palpable! Pas un appareil de haute technologie qui ne soit l’œuvre d’un ingénieur israélien! Pas un remède qui ne soit découvert par un praticien juif! Et les Nobel…

Avant la guerre des 6 jours, on disait qu’Israël devait se défendre. Alors que dans les capitales Arabes on fêtait par de solennelles et joyeuses veillées d’armes la destruction imminente d’Israël, l’Etat hébreu n’allait pas dire: « Messieurs les arabes, tirez les premiers. » Il s’est défendu de la seule manière possible dans sa situation, sans attendre que l’ennemi bombarde Tel Aviv et envahisse Jérusalem. 

Israël ne s’est pas contenté de vaincre. Il a récupéré des territoires qui lui avaient été volés. La plus élémentaire considération stratégique montre que les frontières d’avant 1967 étaient indéfendables. Il fallait éloigner le danger des centres vitaux du pays. Ni Occupation, ni Annexion.

Cette récupération fut reprochée – et continue à l’être – comme le plus grand des crimes. Non seulement par les arabes, mais aussi par certains de leurs amis occidentaux qui se sont empressés de nous comparer à l’Allemagne d’Hitler,  occupant les pays de l’Europe. 

Pourquoi cette passion soudaine pour le monde arabe?

Tout simplement, parce que les français ayant combattu en Algérie ont appris à voir en  l’arabe l’opprimé par définition. Mais c’est surtout parce qu’ils étaient  eux-mêmes, collectivement,  complices de l’oppression, et se sentaient coupables. 

En aucun cas, les combats d’Israël ne sont comparables à la guerre d’Algérie. J’aimerais rappeler une petite anecdote, illustrant l’attitude de certains intellectuels français: lors de la destruction des avions libanais sur l’aéroport de Beyrouth, un écrivain très connu, aujourd’hui disparu, exprimait son indignation à la télévision. Les faits: Israël répondait à une agression commise à Athènes contre un avion d’El Al.  Cet homme disait, tremblant et avec des larmes dans la voix: « ILS n’ont MÊME pas respecté LEUR loi du talion. Pour une dent, ils ont arraché la mâchoire… »

Et voilà. Quand on bénéficie d’un peu de notoriété, on peut déformer l’information. Cet homme oubliait, volontairement ou pas, un détail: à Athènes, il y avait eu mort d’homme. 

Un tas de ferraille avait plus d’importance que la vie humaine!

Et voilà que, D soit  loué, ces Juifs à qui l’on reprochait leur manque de réactions, de combattivité, s’avèrent être des combattants de premier ordre, des militaires accomplis. 

Force est de constater que ce peuple que les antisémites méprisaient ne donne plus prise au mépris. 

C’est une proie qui leur échappe. Face à cette intolérable frustration, il fallait trouver une compensation: Ils inventèrent les Palestiniens. Les arabes, dont l’orgueil fut bafoué par une victoire trop rapide, deviennent les vraies victimes et les Juifs Un peuple fort, dominateur et sûr de Lui.

Le jour où ces mots furent prononcés, on croyait rêver. En effet, il faut se souvenir qu’il était question, dans ce fameux discours, d’un peuple qui a Toujours été dominateur et sûr de lui. 

Et l’Histoire?

Ces mots pourraient peut-être s’appliquer aux Hébreux du temps du Roi Salomon. A ces quelque 830 ans, entrecoupés d’un exil de 70 ans en Babylonie. La longue histoire du peuple juif est une succession de combats acharnés pour le maintien d’une indépendance précaire, d’occupations étrangères, d’émeutes et de soulèvements noyés dans le sang, d’exils et de déportations, de dispersions aux quatre coins du globe, de persécutions féroces. 

En réalité, on aime le Juif humilié et persécuté. On tolère les Juifs de cour et les Idiots utiles. Plus les Juifs étaient des victimes,Plus ils attiraient la sympathie. 

Mais… Mais regardez -les! Hitler a échoué. Ils ne sont pas tous morts. Ils sont revenus et se portent plutôt bien! 

Mais voyez l’état d’Israël! Ces gens sont adroits et se tirent de toutes les situations. 

Quel culot!!! Ils étalent les images de leurs campagnes fleuries, de leurs champs de blé, de maïs, de leurs vignobles, de leurs belles filles, solides comme des charmes, de leurs soldats armés jusqu’aux dents et victorieux. 

Comment les plaindre?

Nous qui étions prêts à regretter notre haine d’autrefois. 
Voici la réponse d’Israël. Messieurs les anti-juifs, anti-sionistes et autres jaloux haineux, sachez qu’Israël  est redevenu une réalité, malgré votre hostilité. Que Jérusalem est redevenue notre capitale malgré toutes vos obstructions. Que nous construisons et construirons encore, malgré vos condamnations. Et si vous voulez appeler ce qui va suivre  Annexion, nous l’appellerons Reprise de nos droits ou Récupération.

Restitution est encore plus adapté pour un objet ou un territoire volé. 

Et vous menaces, vos grimaces et vos gesticulations ne changeront rien. Car, comme à votre habitude, vous aboierez et démontrerez un peu plus la face visible de votre impuissance.