Et si soudain, les thons et les dauphins, les phoques et les pingouins, toutes sortes d’animaux marins ou terrestres reviennent dans l’ordre de la nature,
Et si soudain, on entendait le piaillement des oiseaux,
Grâce à ce maudit confinement.
Ce confinement qui oblige les prédateurs que nous sommes à nous terrer dans nos « tanières. »
Et si demain, quand nous retrouverons le droit de vaquer, nous réalisons que l’air est si pur, un air, comme aucun de nous n’en a jamais connu.
Et si c’était celle-la, notre vie de demain.
Ma petite fille me tenant la main et me demandant:
– Dis Papy, c’est qui, qui siffle comme ça?
Réaliserais-je, que ma petite fille n’a jamais entendu siffler des oiseaux?
Et si demain, c’était une petite fille, la mienne, la tienne, qui s’émerveilleraient devant un banc de dauphins sur une jetée, à Marseille ou Bat Yam?
Comme si ce satané virus était, pour nombre d’entres nous, un signe que les scientifiques nous envoient,
Que les Maîtres nous rabâchent!
Mais que nous n’avons ni voulu, ni pu entendre!
Et cette petite fille émerveillée de voir ce que la nature a de plus beau, de plus merveilleux, de plus naturel,
Ce qui par nos préoccupations se voilait à elle,
Cette petite fille émerveillée, soudain, fond en larmes.
Et quand, ennuyé, je lui demande pourquoi elle pleure devant ce beau spectacle, la fillette me dit qu’elle pense à son second papy, seul dans son BETH Avot, (ÉHPAD) dans une chambre minuscule.
Un monde est en train de se consumer lentement
Je réalise qu’un monde est en train de se consumer lentement, de s’éteindre, face à un monde nouveau, en train de renaître.
Au fond de nos chambres, c’est devenu une idée fixe, face à ce virus qui nous étouffe, naît lentement l’espoir d’un monde respirable.
S’il me fallait positiver, je pourrais citer les constructeurs de voitures qui nous asphyxiaient et qui fabriquent des respirateurs.
Et si demain, on donnait un peu plus d’argent à ceux qui en ont tant besoin. Alors que pendant 8 mois de grèves, on était sourd aux revendications de ceux et celles qu’on applaudit tous les soirs.
Et si demain, les footeux pensaient à distribuer un peu de leur fortune aux SDF, couchés à la belle étoile. Et si demain, les gouvernants réalisent qu’ils n’ont pas été nommés pour eux, mais pour le peuple.
Et si demain, on réagit en fonction de la valeur des êtres, non de leur couleur de peau ou de leur religion,
Mais ce monde difficile et étrange que nous traversons, au delà des deuils et de la perte de liberté, nous sommes loin de réaliser qu’il va changer, qu’il est en pleine mutation.
Trop d’anxiété, trop de douleurs.
On rêvait tous de pouvoir trouver le temps d’accomplir des choses…
L’occasion nous est donnée.
Résultat: on ne dort pas, on stresse.
Je n’aimerai pas, qu’à la fin du confinement, ma petite fille me demande:
–Dis Papy, où sont les gros poissons et les oiseaux dont tu me parlais quand je te voyais par téléphone?
Que pourrais-je lui répondre?
Ils sortent quand nous nous isolons!
Va-t-elle me croire?
Les gouvernements après 25 COP n’ont pas réussi à assainir l’air.
Combien de temps nous faudra-t-il pour polluer à nouveau?
Et si demain, nos enfants nous font la leçon, va-t-on les écouter?
Le fait que demain soit un autre jour ne veut pas dire qu’hier n’a jamais eu lieu.
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