Alors qu’il avait, lundi soir, lancé un avertissement sur l’avenir de la démocratie israélienne, s’offusquant qu’on eût tenté de faire taire la Knesset, affirmant que d’autres nations avaient sombré vers le totalitarisme en période de crise et déclarant que lui s’opposerait à ce que ce même processus se répétât, alors que Bleu-Blanc devait soumettre au Parlement la candidature de … Meir Cohen du Yesh Atid de Lapid, Benny Gantz a pour le moins … changé d’avis.
On savait que Netanyahou et Gantz s’étaient entretenus au téléphone hier soir, tard, et si nul doute qu’au programme figuraient la situation politique et l’aggravation de la pandémie, de cette discussion serait ressortie … l’urgence de former le fameux gouvernement d’urgence nationale.
Alors que leurs équipes respectives devaient se rencontrer à nouveau jeudi dans cette optique, les mêmes questions se répétaient : Quid d’un Lapid ou d’un Yaalon qui ont répété à l’envi qu’ils ne siégeraient pas aux côtés de Binyamin Netanyahou.
Au théâtre ce soir
On peut donc parler de coup de théâtre – certains évoquent un coup de tonnerre – lorsque Benny Gantz a présenté sa candidature pour succéder au démissionnaire Yuli Edelstein et devenir le prochain Président de la Knesset, s’assurant paradoxalement le soutien officiel de tous les amis de Netanyahou et rompant de facto avec ceux qui furent les siens, Yaïr Lapid et son parti Yesh Atid ayant de façon attendue refusé de participer au vote qui devait avoir lieu dans la journée.
Si Gouvernement d’Union nationale il y a , gageons que le PM restera Netanyahou, ce qui peut laisser perplexes toux ceux qui ont en mémoire les déclarations multiples du chef de Bleu-Blanc, et il est permis ce soir de se dire que l’attelage hétéroclite qui a soutenu Gantz a voté … contre l’élection de son poulain à la présidence de la Knesset.
Bleu-Blanc décapité
Bleu-Blanc est décapité, ou pour le moins sabordé, et Gantz prétextera d’évidence que la pandémie aidant, il a cédé, dans un élan valeureux pour mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire d’Israël.
Si les factions Yesh Atid et Telem ont annoncé la rupture officielle de l’alliance Kakhol lavan, Tamar Zandberg, du parti Meretz, a pour sa part évoqué un état de choc, une trahison : Vous finirez comme une carpette sous les pieds d’un présumé escroc, incitateur et raciste. Elle a parlé de tromperie à l’encontre du bloc démocratique de gauche qui cherchait une alternative à Netanyahu : Qu’avez-vous fait, Benny Gantz ? Comment pouvez-vous faire cela aux millions d’électeurs qui vous ont soutenu ?
Alors que Gantz sera, comme attendu, PM de l’Etat hébreu dans 2 ans, sur les réseaux sociaux, on parle de pantalonnade honteuse et de cocus du gouvernement d’union en évoquant Lieberman, Lapid, Yaalon, et les partis arabes.
Alors que ce soir Libé par la plume de son correspondant à Tel Aviv titre Israël : le général Gantz capitule devant Nétanyahou, rappelons le rôle de la Knesset: En qualité que Parlement, la Knesset détient le pouvoir législatif, mais a aussi un pouvoir de contrôle sur le pouvoir exécutif. Présidée par Benny Gantz, désormais deuxième personnage de l’État, elle contrôlera les dépenses parlementaires et contresignera les lois déjà signées par le Président de l’État et le Premier ministre.
Les électeurs israéliens avaient envoyé un message clair en mettant en tête Netanyahu sans lui donner la majorité : ils voulaient un gouvernement d’union , ils voulaient BIBI et GANTZ .
Happy end : les nuisibles ont détalé et le gouvernement de l’ État nation du peuple juif va diriger le pays et préserver son avenir !
Mazel tov !
André Simon Mamou
attendons de voir ce que va faire Gantz à ce poste, car il peut faire beaucoup de mal en particulier en bloquant des lois proposées par le gouvernement. J’espere que quand le gouvernement d’union sera formé, il quittera ce poste comme prevu pour celui des Affaires étrangères tandis que la présidence reviendra au Likoud
N’espérez rien. Voir mon commentaire ci-dessous du 27 mars 2020 à 8 h 04 min .
Gantz est à la tête du pouvoir législatif; et donc égal à Netanyahou qui est à la tête de l’exécutif.
En aucun cas il ne reviendra au gouvernement pour se trouver sous les ordres de Netanyahou.
Il ne quittera le perchoir que pour être Premier Ministre; ce qui ne saura tarder.
Alors pourquoi Bleu Blanc s’est il sabordé ? Pourquoi tous ceux qui l’accompagnaient pour le mettre au pouvoir sont ils partis en fureur ? Gantz a été élu Président de la Knesset grâce aux voix du Likoud et des partis religieux . L’ont ils fait pour lui permettre de mener la guerre contre le pouvoir exécutif ? Non. Gantz préfère devenir Oremier ministre dans 18 mois et ne pas conduire une coalition hétéroclite de 61 mandats avec 4 communistes arabes et 7 Israël Beteinou aux ordres de l’imprévisible Lieberman !
« Gantz préfère devenir premier ministre dans 18 mois et ne pas conduire une coalition hétéroclite… ». Exactement. C’est vraisemblablement ce qui se passerait.
Que je vous dise? Dans 18 mois Netanyahou sera fini pour X raisons différntes. Et Gantz pourrait être premier ministre soutenu par le Likoud. La différence idéologique étant ZERO.
Gantz a accompli un geste Gaullien.
Rappelons De Gaulle à Alger « je vous ai compris » devant les tenants de l’Algérie française.
Pour finir par faire…exactement le contraire de ce qu’il laissait entendre et de ce qu’ils avaient espéré.
En mettant ce qu’il voyait comme l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout ; et même de sa parole, de son honneur, de ses intérêts et de sa vie le cas échéant.
Et en finissant par rafler la mise : le pouvoir ET la gloire ET l’accomplissement de son projet.
Une manœuvre de général; du blitzkrieg: aussi brillante que soudaine et inattendue.
Elle place Gantz au-dessus des partis.
Lorsque Netanyahou quittera la scène, poussé sans doute assez rapidement vers la sortie, entre autres par la procédure judiciaire et l’usure, Gantz assumera le pouvoir et la responsabilité par évidence, le plus naturellement du monde et sans véritable opposition.
Enfin ! Israël n’avait pas besoin de tout ce foin. Espérons que ce sera l’occasion de redéfinir une loi électorale intelligente et digne.
Il fallait un gouvernement, c’est évident. Gantz pouvait et devait obtenir plus. Il ne devait pas faire éclater son parti et perdre la confiance de ses électeurs et ce, avant même que l’accord soit signé et que son contenu politique soit défini. Gantz se présente devant Bibi avec la corde au cou. Nul doute que ce dernier saura comment et quand la tirer. Certes les affidés de Gantz auront de nbx maroquins ministériels mais peu d’influence. Il fallait un gouvernement : pas comme cela!
Les partisans d’un « gouvernement d’union nationale » (= unissant les partis respectifs de Bibi et Ganz) seront satisfaits vu l’urgence de l’heure de surcroît (pandémie du coronavirus). Ceci dit, la fiabilité de Ganz est une nouvelle fois en question. Il avait déjà bien penché à droite au fil de la campagne; il est dorénavant élu Président de la Knesseth avec les voix du Likoud. Et il est, pour le reste, amené à « ronger son frein » durant deux ans, ce qui est très long en politique. Sans compter le côté « phénix » de Bibi, que l’opinion a déjà enterré politiquement moult fois mais qui reprend sans cesse du poil de la bête.
Il y a lieu d’espérer que les deux grands hommes sachent penser ensemble à l’avenir menacé d’Israël. Il y a lieu d’espérer que les forces en présence sachent également rechercher ce qui les rapproche plutôt que ce qui les divise.
Vive Israël (