Coronavirus et Peste noire : les troublantes similitudes. Par Frédéric Sroussi

Illustration de la peste noire. Les chroniques de Gilles Li Muisis (1272-1352), abbé de Saint-Martin de Tournai. Bibliothèque royale de Belgique

Je n’aurais jamais eu l’idée de proposer cet article si je n’avais pas lu ce texte passionnant du professeur israélien Yechiel Shabiy de l’Université Bar-Ilan : Coronavirus and the Black Plague (Le Coronavirus et la Peste noire). 

En fait, la Peste noire se déclara en 1334 dans la province…chinoise de Hubei et se répandit dans nombres d’autres régions chinoises. Elle fut favorisée par la guerre menée entre les Chinois et les Mongols.Ces derniers attaquèrent ensuite Caffa, comptoir et port…génois (des bords de la mer noire, en Crimée ).

La maladie eut comme cause une bactérie qui infecta les puces, puis les rats.

Comme l’écrit Yechiel Shabiy : « La célèbre Route de la Soie servait de voie principale pour les marchandises à cette époque. Elle traversait le continent asiatique d’est en ouest – de la Chine à travers les terres d’Asie centrale jusqu’à la Perse et la Russie, puis l’Europe. À l’époque, les routes maritimes de la Chine vers l’Inde se poursuivaient vers l’Égypte et de là vers le reste de l’Afrique et la mer Méditerranée.
La portée généralisée et catastrophique de l’épidémie fut terrifiante. Pendant les années où la peste sévit, près de la moitié de la population chinoise succomba et le nombre de personnes dans le pays passa de 123 à 65 millions. En 1348, la peste frappa les villes italiennes avec une grande intensité, puis atteignit l’Angleterre, puis l’Islande et le Groenland, décimant la communauté viking. Entre 1340 et 1400, la population africaine passa de 80 à 68 millions de personnes, celle de l’Europe de 75 à 52 millions et celle de l’Asie de 238 millions à seulement 200 millions.
La Peste noire changea complètement la façon dont les peuples de cette période voyaient l’empire chinois et ses dirigeants mongols. Jusqu’à l’éclatement de la peste, les Mongols servaient de modèles. Ils étaient considérés comme les maîtres d’un empire avancé qui exportait des valeurs telles que la tolérance religieuse, l’ouverture d’esprit, l’adoption de technologies modernes telles que la fabrication du papier, l’impression, l’utilisation de poudre à canon et le développement de la boussole, ainsi que l’utilisation de tissus de soie tissés comme le satin. Les choses avaient atteint un point tel que les fresques et autres décorations murales dans les églises à travers l’Europe montrèrent Jésus (…) vêtu de satin, les bords de sa robe brodés d’écrits mongols, tandis qu’il était lui-même représenté avec les yeux et les expressions faciales de l’Asie orientale.
Après la peste, et au cours des années qui suivirent, cette maladie causa la mort de millions de personnes, la Route de la soie fut rebaptisée la  »Route de la mort ». L’Empire mongol se désintégra et la route principale reliant l’Est et l’Ouest perdit beaucoup de son importance. Le régime mongol en Chine s’affaiblit progressivement, et lorsque l’empereur mongol et des dizaines de milliers de ses combattants s’enfuirent vers la Mongolie, le peuple redevint ce qu’il fut autrefois – (un peuple) de nomades et de bergers,et ce, après avoir (pourtant) contrôlé la moitié du globe.
En général, la peste fut associée aux Mongols et aux Chinois et réussit à noircir leur image aux yeux du monde. En conséquence, l’Europe régressa énormément, s’isola et elle abandonna le processus de mondialisation économique mené par les Mongols […]
» ( Professeur Yechiel Shabiy, israelnationalnews.com)

Cela fait froid dans le dos tant les similitudes sont frappantes, mais nous pouvons espérer que les mesures d’ hygiène modernes et les avancées extraordinaires de la science médicale pourront stopper la pandémie avant qu’elle ne devienne catastrophique.

Tous les États avancés devraient unir leurs efforts (en ne comptant pas uniquement sur les laboratoires privés) afin d’ arrêter au plus tôt ce fléau. Nous faisons face à une nouvelle guerre mondiale que nous ne pouvons pas perdre.  

Frédéric Sroussi

Frédéric Sroussi est essayiste et Journaliste.

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4 Comments

  1. Intéressant et instructif.
    Mais comparaison n’est pas raison malgré les efforts de l’honorable professeur Shabiy de trouver des points communs entre la peste noire et l’actuel coronavirus.

    La différence principale étant le taux de mortalité : très élevé pour la peste noire, il est faible pour le coronavirus.
    Inexistant pour les enfants, négligeable pour des jeunes en âge de procréer, il est plus élevé pour des personnes âgées ne jouant plus un rôle procréatif (et surtout atteintes par d’autres pathologies).

    Tout permet donc de croire qu’à terme la démographie n’en serait nullement affectée. Pour le meilleur et pour le pire…

  2. Très bon document,et certes vrai. La peste est un fléau .Noire parce qu’elle est humaine,peste verte pour les oliviers,et peste jaune pour les puces ou rats. Probablement impossible à endiguer,la propagation se trouve dans la centralisation,et infecte tte personne autour. Les protections d’aujourd’hui en 2020sont meilleures qu’avant, à condition d’être très bien protégé,un masque ne suffit pas.
    Covid-19 pour la peste noire. Effrayant,et épouvantable.
    Plusieurs années la pandémie ,oui,pour en arriver là. C’est trop tard qu’on en parle,le virus s’est propagé partout,le covid-19 peut être aussi un cancer ,mal confiné,le virus est répliqué.
    Il faut revoir aussi les virus qui fabriquent les anticorps humain. Merci.

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