On sait avec certitude que l’épidémie de coronavirus a commencé en Chine il y a 3 mois en décembre 2019. Il semblerait que des cas aient été répertoriés toujours en Chine bien avant. En cause, il y a la proximité de certaines couches de la population avec des animaux sauvages notamment sur un marché de Wuhan . En cause également la volonté marquée par les autorités chinoises au plan local comme au plan national de cacher la crise sanitaire pendant plus de deux mois.
Des médecins ont été inquiétés et au moins un blogueur enquêteur a disparu.
Communisme et transparence ne vont pas de pair comme d’ailleurs le montrent les formidables documentaires programmés sur ARTE ces dernières semaines.
Or le monde moderne a besoin de transparence. Cette épidémie nous montre une fois de plus en nous infligeant une leçon éclatante que l’expression de village planétaire a tout son sens au XXIème siècle. Les errements de Wuhan et des autorités chinoises ne restent pas en Chine, ils contaminent la planète avec une épidémie sérieuse et des conséquences humaines et économiques considérables.
Et une fois de plus, sans faire de la paranoïa c’est aux Juifs qu’on s’en prend.
Une amie médecin me racontait cette semaine qu’un patient d’origine portugaise était venu la voir en consultation et, sans savoir qu’elle était juive lui avait doctement expliqué que le coronavirus était une maladie préparée et administrée par les Juifs afin d’en retirer les bénéfices financiers via l’industrie pharmaceutique.
L’amie médecin a mis le patient complotiste à la porte et est allée déposer plainte tant elle était choquée.
Dans le même temps on apprend qu’un sondage réalisé dans toute l’Europe avec 16 000 personnes interrogées montre qu’un européen sur 5 pense qu’un réseau secret de Juifs influence les affaires politiques et économiques mondiales.
Un quart des répondants à ce sondage indique aussi que les politiques d’Israël leur permettent de comprendre pourquoi certaines personnes détestent les Juifs.
Ces fantasmes complotistes et cette détestation séculaire des Juifs rappellent étrangement le triste sort des Juifs de Strasbourg lors de l’arrivée de la peste dans la ville avec la mise à mort par le feu de la communauté juive lors du progrom de la Saint-Valentin en 1349.
Ajoutez à cela qu’une équipe de scientifiques israéliens annonce qu’elle est en train de mettre au point un vaccin contre le coronavirus qui pourrait être disponible sous 90 jours. Ce serait évidemment formidable que la high tech israélienne parvienne à annihiler les errements de santé publique du communisme chinois. Mais il se trouvera toujours un bon nombre de complotistes pour affirmer que le problème vient donc d’israël ou respectivement des Juifs.
Le monde avance, la science progresse à pas de géant mais l’antisémitisme reste ce qu’il a toujours été, l’un des virus les plus dangereux pour la civilisation.
Raphaël Nisand
Chroniqueur le lundi matin 8H30 sur Radio Judaïca.
Le monde régresse à pas de géants.