TAU : médicament pour soigner l’eczéma

Le Prof. Ariel Munitz de l’École de médecine de l’Université de Tel-Aviv et le Prof. Itai Benhar de la Faculté des sciences de la vie, ont découvert un mécanisme essentiel dans le développement de la dermatite atopique, également connu sous le nom d’éczéma constitutionnel, et ont développé un médicament potentiel bloquant ce mécanisme, qui pourrait prévenir ou même guérir la maladie à l’avenir. Selon les chercheurs, le traitement, qui a déjà été testé avec succès sur des modèles murins et des cultures de cellules humaines, pourra servir de base au développement de futurs médicaments pour d’autres types de maladies allergiques chroniques comme l’asthme et l’œsophagite à éosinophiles, maladie allergique grave de l’œsophage.

L’étude a été récemment publiée dans la revue Science Immunology

« La dermatite atopique, également appelée éczéma connstitutionnel par opposition à l’éczéma de contact ou encore ‘asthme cutané’, est une maladie allergique chronique qui cause des souffrances considérables à 7 à 11% de la population », explique le Prof. Munitz, du Département de microbiologie et d’immunologie clinique de l’Ecole de médecine de l’UTA. « Selon diverses estimations, elle touche environ 18 à 30 millions de personnes rien qu’aux États-Unis. De plus, de nombreux chercheurs pensent que cette maladie est une ouverture pour le développement d’autres maladies allergiques, comme l’asthme des voies respiratoires. Dans cette étude, nous avons cherché à explorer et à comprendre en profondeur le mécanisme sous-jacent à la dermatite atopique, et essayé de développer un médicament potentiel pour la soigner ».

Le Prof. Ben Benhar, de l’École de biologie moléculaire et de biotechnologie cellulaire, ajoute : « On sait depuis longtemps que le processus inflammatoire qui provoque la dermatite atopique (ainsi que d’autres maladies allergiques) est causé principalement par deux protéines: l’interleukine 13 (IL-13) et l’interleukine 4 (IL-4). Les sociétés pharmaceutiques du monde entier tentent de développer un médicament qui bloque l’expression de ces deux proteins. Un tel médicament a même déjà été approuvé par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) et est récemment entré en service. Cependant, le mode d’action exact de ces deux protéines à l’origine de la maladie et le rôle de chacune d’entre elles ne sont pas encore connus, et la plupart des chercheurs dans le domaine les traitent généralement comme un seul bloc. Nous avons donc d’abord cherché à distinguer les deux protéines et à comprendre laquelle des deux constitue la cause principale de la maladie ».

Testé avec succès en laboratoire

Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé des souris génétiquement modifiées dont les gènes n’exprimaient pas un récepteur important (du nom de IL-13Rα1) qui se lie aux protéines IL-13 et IL-4. Ils ont constaté que ces souris étaient résistantes à la maladie, c’est-à-dire que lorsqu’elles sont en contact avec l’allergène qui la provoque, elles restent en bonne santé. Ils en ont donc conclu que ce récepteur est essentiel au développement de la maladie. Puis ils ont neutralisé alternativement les deux protéines IL-13 et IL-4 chez ces souris, et ont pu montrer que la voie principale du développement de la maladie passe par un lien entre ce récepteur spécifique et la protéine IL-13 (et non IL -4).

Les chercheurs se sont ensuite appuyés sur leurs résultats pour développer un traitement potentiel pour la dermatite atopique: ils ont développé un anticorps spécifique – une protéine qui se lie au récepteur en question chez la souris, le bloquant et empêchant sa fixation à toute autre protéine, y compris l’IL-13. Testé sur le modèle murin, le remède s’est avéré être remède efficace: c’est-à-dire que les souris se sont guéries.

À la lumière des résultats prometteurs chez la souris, les chercheurs sont passés à l’étape critique de leur étude: ils ont développé un anticorps qui se lie au même récepteur chez l’homme, conçu pour bloquer la voie de développement de la maladie et lui servir de remède potentiel. Le traitement révolutionnaire a été testé avec succès sur des cultures de cellules humaines.

« Notre étude offre une nouvelle approche pour le traitement de la dermatite atopique et éventuellement d’autres maladies allergiques chroniques telles que l’asthme respiratoire et l’œsophagite à éosinophiles, une maladie allergique chronique sévère de l’œsophage qui nécessite un régime alimentaire extreme », conclut le Prof. Munitz. « Nous avons développé un anticorps qui neutralise la voie de la maladie chez l’homme et pourra lui servir de remède futur. Notre objectif est maintenant de faire avancer le processus de développement afin d’arriver à des essais cliniques chez les humains ».

Sur la photo (de droite à gauche): le Prof. Itai Benhar, le doctorant Almog Bitton et le Prof. Ariel Munitz. (Crédit: Université de Tel Aviv)

Source : ami-universite-telaviv

 

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