Finalement c’est presque une tragédie à la Racine, une pastorale grand siècle genre Bérénice mais revues à la sauce Mac Do, revues dans le style de l’époque où le carosse est depuis bien longtemps remplacé par un quatre quatre un peu monstrueux type Cayenne de chez Porsche, où la petite servante comme la Nicole des pièces de Molière est devenue « Ma petite jeune fille thaïlandaise » (au black natürlich), et où le style des Caractères de La Bruyère a laissé la place aux imitations de Laurent Gerra.
Voilà.
On l’appellera … Ben. Qui doit devenir … Empereur de Rome
Ben, on l’appelera Ben, est marié mais aime Alexia laquelle aime Ben. Or Ben est marié et doit devenir empereur de Rome, l’ impératrice Agrippine arrivant en fin de course après avoir à tous les carrefours creusé, en vain, des trous à la recherche de la patinette en platine du divin Hermès.
Alexia voudrait que Ben divorçât afin de l’épouser ce que Ben ne peut car soucieux de sa respectabilité. C’est qu’on rigole pas avec les vertus familiales dans l’entourage de Ben: un de ses meilleurs potes, Cricri pour ne pas le nommer, enverra Hercule le Fort se faire voir chez Azor en le brocardant pour avoir jadis divorcé.
« Invitus invitam », malgré lui malgré elle, tel un nouveau Titus, Ben plaque Alexia
Ben refusant de divorcer car devenir empereur est un destin qui comporte de douloureuses exigences rompt d’avec Alexia.
« Invitus invitam », malgré lui malgré elle, tel un nouveau Titus, Ben plaque Alexia sans trop d’élégance. Un garçon qui aurait eu un brin de savoir vivre serait allé place Vendôme chez Boucheron faire l’emplette d’un petit souvenir, saphir ou émeraude. Mais Ben est économe. Ben, avec la sévérité d’un vieux romain, se contente d’envoyer à Alexia la photo de la colonne Vendôme.
La photo de la colonne Vendôme
Alexia la garde chez elle, l’encadre, la regarde en rêvant le soir en s’endormant. Ça ne plaît pas du tout, mais pas du tout, à son nouvel amant, un gladiateur moldobatave du nom de Pietsroglovitz.
Entrée sur scène de Pietsroglovitz
Un jour, par vengeance, là on passe de Bérénice à Andromaque, Pietsroglovitz remet la photo, dans son cadre, à un tribun du peuple. Le tribun tue Ben. Symboliquement au moins. Pietsroglovitz dit le soir à Alexia: je t’ai vengée et Ben ne sera jamais empereur de Rome: je l’ai tué.
Alexia, telle une nouvelle Hermionen le maudit. Pietsroglovitz défait, déçu et mortifié se flagelle et pour mieux se châtier s’automutile à l’imitation des prêtres de l’antique Cybèle.
Bon, rideau, ça tient pas la route, c’est même une histoire un peu tirée voire clouée par la peau des c…., on ne saurait mieux dire.
C’est curieux comme dans les romans ou au théâtre tout ceci ferait pleurer Margot alors qu’aujourd’hui cela fait seulement bien rigoler Jeannot…
Ou alors c’est une question d’époque. Ou simplement parce que les grands de ce temps ont abandonné les carosses d’antan pour de lourds quatre quatre. Ou alors, simplement, ce serait cette histoire de colonne Vendôme qui manquerait de classe… À quoi, mais à quoi tient le destin…..
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