Jadis les flics de la brigade mondaine tenaient à jour les fiches des hommes politiques. Ils connaissaient les bordels préférés de chaque député et de chaque sénateur, les taulières fournissaient de précieuses indications quant aux goûts et perversions de chacun de ces messieurs. La Mondaine connaissait aussi les maîtresses et, bien sûr, le cas, échéant, les relations homosexuelles.
En cas de besoin, cela permettait d’exercer de discrètes pressions. Des scandales éclataient, de temps à autre, avec l’aide de quelques journaux de caniveaux.
Désormais tout individu muni d’un smartphone peut jouer en même temps le rôle du flic et celui du journaliste. Ou celui du maître-chanteur.
Griveaux se trouve ainsi piégé dans un vaudeville porno, le voici aussi ridicule qu’un parlementaire d’antan surpris en caleçon dans un hôtel borgne.
Sauf que la surveillance des moeurs est à la portée de tous. Voici venir le temps de la délation populaire. L’hypocrisie bourgeoise n’était pas très morale, mais elle protégeait la vie privée.
Né après, du côté de La Place de la Nation, sur la Ligne 9 du métro parisien, sensible Au chic ouvrier, ce qui n’interdit pas l’Eloge de la fourrure et moins encore celui de La France du Tiercé, Guy Konopnicki redoute Le silence de la ville, s’inquiète de La gauche en folie, assume La faute des juifs et avoue avoir un peu évolué depuis Le jour où De Gaulle est parti… Ces titres et quelques autres le définissent, romancier et journaliste, Konop dans la Série Noire et chroniqueur à Marianne.
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