Outre-Atlantique, des dîners entre femmes blanches sont organisés pour traquer les préjugés. Paul Melun craint l’apparition d’un univers orwellien où chaque individu est potentiellement coupable d’un racisme inconscient.
Si le maccarthysme promettait de traquer les communistes dans les États-Unis d’après-guerre, c’est désormais au nom du progressisme que l’Amérique connaît une chasse aux sorcières d’un nouveau type. Outre-Atlantique, au nom de l’antiracisme, on assiste surtout à la condamnation immédiate de quiconque contreviendrait aux nouvelles normes établies.
Aux États-Unis, d’onéreux dîners (2 500 dollars) permettent à des femmes blanches, de milieux favorisés, souvent démocrates, de comprendre pourquoi elles sont foncièrement racistes, rapporte The Guardian. Au cours de réceptions, supervisées par les deux fondatrices du projet, huit femmes de couleur blanche peuvent échanger des problèmes de racisme dans le pays. Ces dernières doivent comprendre au fil des échanges que malgré leurs bonnes intentions, elles sont inconsciemment racistes et «font partie du problème». Ces dîners rencontrent un certain succès et permettraient aux participantes de faire évoluer leurs mentalités sur la question du racisme.
En 2018 à New-York, le géant du luxe Prada a dû faire face à de virulentes accusations de racisme. En cause, une vitrine de la marque ornée de petites figurines de couleur noire semblant reproduire un «blackface» (considéré par certains antiracistes comme attentatoire à la dignité des Noirs). En très peu de temps, la polémique avait enflé sur les réseaux sociaux, contraignant Prada au retrait immédiat des objets incriminés et à la formulation d’excuses avec volonté d’agir pour la diversité à l’avenir. Le New York Times rapporte que la commission des droits de l’homme de New-York a pu ouvrir une enquête pour violation des lois sur les droits de l’homme. La marque ayant fait montre de sa volonté immédiate de coopérer avec les autorités, un accord a pu être conclu visant à offrir aux personnels des «formations sur l’équité raciale», à nommer un responsable de la diversité au sein de la marque, et à rendre compte tous les six mois de la situation à la commission.Terrifiés à l’idée d’être perçus comme hérétiques, les jeunes Occidentaux sont condamnés à se taire.
Par ces mesures, l’Amérique du Nord ouvre la voie à un antiracisme de la surveillance et de la censure. Sous l’illusion trompeuse du progressisme et de ses dogmes communément admis, un univers orwellien prend forme en Occident, un monde dans lequel chaque individu est un coupable potentiel. Dans ce futur proche, la bourgeoise de Brooklyn a autant à craindre pour sa réputation que le créateur de mode ; s’ils sont dénoncés, ils seront condamnés. Cette nouvelle inquisition promet au XXIe siècle un espace public où les individus seront inquiétés pour ce qu’ils pensent, ce qu’ils disent ou ce qu’ils font, sans même avoir conscience de heurter telle ou telle communauté. Terrifiés à l’idée d’être perçus comme hérétiques, les jeunes Occidentaux sont condamnés à se taire: leur mutisme est la meilleure manière de ne transgresser aucune règle.
Dans cette nouvelle société, il suffit de voir quelque part du racisme ou du sexisme pour purger le débat public d’une œuvre d’art, d’un livre ou d’un film. Ce totalitarisme résulte d’une morale incertaine, car sans cesse changeante, déterminée par les nouveaux censeurs présents sur les réseaux sociaux notamment. Dans le même temps, la mise au pilori des contrevenants semble produire l’effet inverse de celui recherché. Car les sociétés occidentales ne s’apaisent pas ; bien au contraire, les tensions s’accroissent. En France comme ailleurs, les moyens colossaux de l’antiracisme semblent inefficaces face à la montée de la haine et des fractures entre communautés.Cette nouvelle nébuleuse intersectionnelle, figure de proue du progressisme, piétine les valeurs universalistes.
Les mêmes qui prétendent combattre les discriminations sont souvent les responsables d’un nouveau fossé culturel et social. Dans l’enseignement supérieur comme dans les associations de lutte contre les discriminations, on isole, on trie et on oppose. Au nom de l’antiracisme, la notion de race fait son grand retour dans le débat citoyen. Certaines réunions sont réservées aux minorités ethniques, et d’autres, pour les purger de leurs préjugés inconscients, aux Blancs ; tandis que des manifestations sont réservées aux femmes pour ne pas subir les oppressions des hommes. Cette nouvelle nébuleuse intersectionnelle, figure de proue du progressisme, piétine les valeurs universalistes qui ont pourtant façonné les grandes démocraties libérales.
Les nouveaux antiracistes voient derrière chaque homme blanc un potentiel oppresseur. Le blanc est coupable d’un crime existentiel: celui d’être né dominant. Le résultat est tristement ironique: l’antiracisme réhabilite le racisme.
Source: Figaro Vox 7 février 2020.
Paul Melun est conseiller en stratégie. Il vient de publier, avec Jérémie Cornet, Les enfants de la déconstruction. Portrait d’une jeunesse en rupture (éd. Marie B., 2019).
Attention à la confusion : on parle de racistes et non d’antiracistes. Le parti démocrate US c’est le parti des obsédés de la « race », de l’identité et du genre…Autrement dit il s’agit aujourd’hui d’un parti fondamentalement raciste (en plus d’être xénophobe) anti-laïc et puritain. Comme en GB et en France les partis prétendument de gauche sont en réalité plus à droite que la droite extrême. Il faut faire tomber les masques et nommer les choses par leur nom.
Cette confusion est d’ailleurs entretenue par certains médias français malodorants qui servent de tribune à des activistes étasuniennes racistes et identitaires (N.Irvin Painter par exemple). Comme l’Histoire l’a montré, il suffit d’une minorité de fascistes et agissant impunément pour faire basculer une société entière dans le fascisme et le totalitarisme. C’est exactement ce qui se produit actuellement aux USA, en Angleterre et en France