Entre les droits de l’homme élevés au rang de divinités intouchables, l’Etat de droit incontestable dans ses manquements, la République des juges inféodés au pouvoir et à son idéologie progressiste du vivre ensemble cosmopolite inclusif islamo-compatible, toute une nation est prise en otage, contrainte de se soumettre à un régime politique légal mais illégitime.
Se démettre de ce régime et d’un pouvoir dans lesquels de plus en plus d’individus ne se retrouvent plus réclame une détermination et un courage collectifs qui semblent aujourd’hui faire défaut. Se défendre et faire valoir ses droits au nom de ses principes et de ses valeurs devient une entreprise périlleuse, obtenir réparation relève de l’improbable.
L’identité républicaine, ce subtil alliage entre le même et l’autre
Comment sortir de cette impasse sans renoncer à nos idéaux et sans renier nos valeurs et nos principes fondés sur l’exercice de la raison et celui du droit et guidés par une aspiration ancienne à la justice, à l’égalité et à la fraternité? Cette question me semble cruciale aujourd’hui face à la démission de l’état de droit dans ses fonctions régaliennes de protection et de défense du citoyen.
Le pacte républicain est en train de se défaire dans le tissu social. Celui-ci se détricote, laissant apparaître des trous dans ses mailles tissées de longue date. L’unité de la nation se dilue dans un espace constitué d’îlots dispersés en archipels communautarisés se regardant en chiens de faïence. Les identités s’affrontent et le même devient autre, étranger. Or dans « identité », il y a de l’identique, du même, l’identité républicaine est un subtil alliage entre le même et l’autre.
Rétablir l’ordre républicain, l’Etat ne le veut pas
Et pourtant, si l’Etat de droit voulait vraiment colmater les brèches et sauvegarder la cohésion, la cohérence et l’unité de la nation et du peuple qui la constitue, son identité, il le pourrait, il en a les outils juridiques, l’arsenal législatif et le pouvoir exécutif pour appliquer les lois existantes, s’il était fidèle à ses engagements. Comme il pourrait défendre ses concitoyens, rétablir l’ordre républicain dans les banlieues perdues et rendre la justice réparatrice sans trahir ses valeurs et ses principes fondamentaux.
Mais il ne le fait pas. Car il ne le veut pas.
Plusieurs auteurs ont très bien cerné les raisons pour lesquelles l’Etat ne joue plus son rôle protecteur, fédérateur et régulateur: perte de la souveraineté nationale au profit de l’UE et d’une société multiculturelle globalisée sans nation, destruction du tissus social français par l’importation délibérée de ce qu’on appelle « la rue arabe » avec ses lois coraniques, ses traditions et ses moeurs spécifiques incompatibles avec la République, destruction et paupérisation de la classe moyenne, déconnexion entre la France d’en haut et celle d’en bas, démission et abdication de l’état dans ses fonctions de défense et de maintien de l’ordre dans les zones et territoires perdus, délaissés et remis aux mains des imams et des frères musulmans, refus de reconnaître un état de guerre interne et d’en assumer les conséquences, déni de la réalité, propagande, rétention, dissimulation de l’information, désinformation, développement d’une novlangue destinée à transformer la représentation collective de l’espace commun et public, la nouvelle LQR (Lingua Quintae Reipublicae) décrite par Victor Klemperer pendant la montée en puissance du Troisième Reich et sa langue qu’il avait baptisée Lingua Tertii Imperii (la « Langue du Troisième Reich » en latin), concept repris par le brillant essai « la propagande du quotidien » de Eric Hazan.
L’Etat d’Israël ne déroge jamais ni à son rôle protecteur ni à sa défense, celle de son identité et celle de ses intérêts
Or, il existe un état dont la France pourrait s’inspirer pour retrouver sa puissance fédératrice et son autorité naturelle, c’est l’état d’Israël qui envers et contre toute critique ne déroge jamais ni à son rôle protecteur ni à sa défense, celle de son identité et celle de ses intérêts.
En effet, l’état juif défend ses concitoyens, toujours, quels qu’ils soient d’ailleurs. L’état juif défend l’intégrité de son territoire et celle de ses ressortissants. L’état juif combat toutes les formes de terrorisme sur son sol et même au-delà, il ne pactise jamais avec l’ennemi au détriment de son peuple. L’état juif ose affirmer sa détermination par la force des armes si nécessaire, car il a conscience que sa survie en dépend. L’état juif est animé d’une mémoire de sa destruction toujours possible et il sait ce qu’il doit faire pour préserver la pérennité de son existence, de son unité et de son identité juive. L’état juif respecte la nature des rapports de force et en tient compte sans émotion de manière rationnelle, il en va de sa survie. Et enfin, l’état juif agit en restant fidèle à une certaine éthique et ce même dans la guerre, quoi qu’en pensent ses nombreux ennemis, aucune autre armée au monde ne prend autant de précaution en affichant tant de retenue lors de ses interventions armées.
D’autres nations le font aussi, mais plus brutalement, les USA, la Russie, la Chine et sans états d’âme. Sauf la France ainsi que d’autres pays européens qui tolèrent sur leur propre sol l’installation d’enclaves incompatibles avec les fondements de leur nation.
C’est au nom de l’état de droit et de ses fondements que l’état français abandonne ses concitoyens et une part de plus en plus nombreuse de ses territoires. La France répugne à l’usage légitime de la force et de la violence, dont elle a pourtant le monopole, pour récupérer ses territoires perdus et défendre ses administrés mais elle peut en revanche le faire sans aucun état d’âme pour maintenir son pouvoir de manière autoritaire en réprimant toute forme de contestation qu’elle considère comme violente.
Il est troublant de constater à quel point l’hostilité de la France à l’égard d’Israël trouve un écho auprès d’une très large part de ses concitoyens arabo-musulmans.
Comme si l’antisionisme n’était que le prolongement plus politiquement correct d’une très ancienne tradition anti juive dans laquelle se reconnaissent traditionnellement une partie de la France et une grande proportion de français d’origine arabo musulmane.
« Tout aux juifs en tant que citoyens, rien en tant qu’état » proclamait très justement Napoléon. Or, paradoxalement, la France d’aujourd’hui tolère et encourage par lâcheté et par idéologie progressiste la constitution d’un état nation islamique sécessionniste sur son sol et donc dans l’état.
Ce que la France à exigé des juifs, elle répugne à l’exiger pour ses ressortissants musulmans
Macron n’est donc pas Bonaparte.
Ce que la France à exigé des juifs, elle répugne à l’exiger pour ses ressortissants musulmans. Il serait plus que temps de se demander pourquoi? L’ironie de l’histoire c’est qu’au lieu de préserver son unité et sa cohésion identitaire, l’état actuel favorise et encourage ses ennemis au lieu de défendre et de protéger ses alliés naturels, ce qu’elle fait d’ailleurs au Moyen Orient avec sa politique pro arabe et pro iranienne. Il y a dans cette attitude une posture autodestructrice suicidaire qui relève évidemment de la haine de soi, de la repentance et du rachat des fautes commises à l’égard du colonialisme et de la Shoah.
La France a décidément un gros problème avec ses juifs comme avec l’état des juifs, cet état juif qui lui montre pourtant la voie à suivre pour préserver sa cohésion nationale et son identité ancestrale et dont elle serait bien inspirée de suivre l’exemple.© Michel Rosenzweig
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