Sarah Cattan. 2 mois de prison pour avoir menacé et traité de « sale chien yehoudi » l’Imam Chalghoumi

Hassen Chalghoumi est Président de l’association culturelle des musulmans de Drancy, qui gère la mosquée Al-Nour dont il est l’un des imams.

Hier lundi 20 janvier vers midi, mon ami l’Imam Hassen Chalghoumi m’envoyait un court message : Ce matin, le Tribunal correctionnel de Mulhouse a condamné à 2 mois ferme de prison une personne qui m’avait menacé de mort et m’avait traité de « sale chien yehoudi » ou « sale chien juif », parce que j’avais honoré la mémoire des 6 millions de juifs assassinés pendant la Shoah.

Triste coïncidence, poursuivait l’Imam Hassen Chalghoum : Je suis actuellement à Auschwitz pour commémorer les 75 ans de la libération de ce camp d’extermination.

Je salue la décision de la justice qui a ainsi montré, à travers mon cas de victime, qu’on ne peut impunément menacer un citoyen de mort et proférer des injures racistes.

Je me souviens lui avoir répondu : Mon cher Hassen, la coïncidence n’est pas si triste. Tu es là où tu voulais être et la justice la vicie l’affront que cette personne a osé te faire. Je t’embrasse.

Étonnamment, je constatais que nul écho n’était donné à cette décision judiciaire. L’Imam Hassen Chalghoumi, on parle de lui lorsqu’il est insulté, menacé, et encore… L’Imam Hassen Chalghoumi, les islamistes parlent de lui en appelant publiquement à des menaces à  l’encontre de celui qu’ils qualifient de « traitre », et je me souviens encore qu’à la récente Manifestation contre l’islamophobie, son nom avait été moqué au micro, fustigé tel un ennemi des musulmans, pour la simple raison que cet homme se veut en même temps Imam, Homme de Paix, et Ami des Juifs.

Le Quotidien Les Dernières Nouvelles d’Alsace, ce matin, consacre un petit encart à cette décision judiciaire : « Il avait menacé de mort l’Imam Chalghoumi sur Facebook », dit le chapeau.

« Pour avoir menacé de mort l’Imam Hassen Chalghoumi sur Facebook,  en janvier 2018, un mulhousien de 32 ans résidant à Richwiller au moment des faits a été condamné, ce lundi, par le tribunal correctionnel de Mulhouse à 2 mois de prison.

« Crève » : ce sont des mots de cette nature qu’il était possible de lire sur le profil Facebook de l’Imam Hassen Chalghoumi, Président de l’Association culturelle des musulmans de Drancy et de la Conférence des Imams de France, fin janvier 2018.

Son message autour de la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz avait fait grand bruit et susciter un véritable déferlement de haine. Dont ce terme : « Crève », adossé à d’autres injures à caractère racial, envoyé par un certain « Charlie Charles Hollande ».

L’Imam, connu pour sa position ouverte et très modérée de l’islam, sous protection policière constante, avait porté plainte.

« C’était juste une expression »

Les enquêteurs ont rapidement identifié la personne se cachant sous ce pseudonyme, un natif de Mulhouse, cariste de 32 ans, résidant à Richwiller au moment des faits.

Le tribunal a dû statuer, ce lundi, sans le mis en cause, aux abonnés absents. Celui-ci a néanmoins expliqué aux enquêteurs qu’il n’était pas fier de lui. Sur Facebook, il aurait simplement suivi le mouvement. Ce mot, « Crève », il ne le pensait pas : « c’était juste une expression… »

« Crève, c’est un impératif ! C’est violent et la menace de mort ne peut être  perçue que comme réelle » a jugé pour sa part Maître Pascal Markowicz, représentant les intérêts d’ Hassen Chalghoumi. « Ce n’est pas un simple justiciable, mais une personnalité publique prenant le vivre-ensemble entre les diverses communautés nationales dont il est question ici. D’un autre côté, la personnalité du prévenu pose question. Il admire le Président de l’État turc, réputé pour son rigorisme. Il n’a pas honoré ses 2 convocations à des stages de citoyenneté… J’espère une condamnation assez sévère », a poursuivi Maître Markowicz.

L’avocat demandait 5000 € au titre des dommages et intérêts et autant pour les injures raciales.

Le procureur, doutant qu’un nouveau stage de citoyenneté ne soit approprié, a requis une peine de 90 jours – amende à 6 €

Le tribunal s’est montré plus ferme et a condamné le trentenaire à 2 mois de prison. Il devra par ailleurs s’acquitter de 1000 € de dommages et intérêts et de 650€ selon l’article 475-1 du Code pénal ( Une partie des frais d’avocat ). P. G.

Mon ami Hassen Chalghoumy m’a fait remarquer que l’article des DNA ne reprenait pas l’expression sale chien yehoudi…

D’autres me firent remarquer que les réseaux sociaux, où j’allai annoncer l’heureuse décision  judiciaire, bruissaient de posts effrayants de haine et d’antisémitisme, nés de la personne de l’Imam lui-même, mais encore de la décision qui venait d’être rendue.

Heureusement, énormément de posts disaient, eux, leur respect à ce mensch, partisan d’un dialogue inter-religieux, notamment entre islam et judaïsme, et qui avait initié le 10 octobre le Rassemblement de soutien aux victimes de l’attaque de la Préfecture de police de Paris, lançant haut et fort: Quelqu’un qui n’a pas une vision républicaine, qui n ‘aime pas la France, Qu’est-ce qu’il fait ici? Il peut partir ailleurs, nous laisser en paix .

Source: DNA. 20 janvier 2020.

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2 Comments

  1. 2 mois ? ridicule.
    L’etat Français en minimisant les peines encourage les délits.
    Macron ira après verser des larmes de crocodile quand il y aura des morts

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