Les musulmans ne sont pas coupables d’être musulmans. La folie meurtrière de certains fanatiques et la soumission de beaucoup d’autres à des préceptes d’un autre âge, intolérants et haineux, a certes sa source dans leur lecture de quelques sourates du Coran et des paroles des hadith mais comme toujours la religion est à l’image des hommes.
Le musulman « équilibré », raisonnable, qui exprime sa foi en Dieu dans ses cinq prières quotidiennes et le jeûne, trouve dans sa religion la confirmation qu’il est un être juste et bon, d’autant plus qu’il ignorera presque toujours ses propres textes sacrés.
Celui qui a la haine et le ressentiment dans son coeur choisira de la religion ses aspects les plus destructifs et intolérants.
Les hutus génocidaires du Rwanda étaient chrétiens.
Les partisans cambodgiens de Pol Pot étaient marxistes de culture bouddhiste.
Les nazis étaient des chrétiens devenus païens.
Sept millions de morts en 20 ans dans la région des grands lacs dont personne ne parle !
La folie fait partie de l’être humain. Elle peut devenir collective à certains moments et conduire aux massacres des innocents. Cette folie collective survient quand les peuples sont obsédés de délires paranoïaques et voient dans l’autre l’ennemi ou la bête à exterminer.
Oui, la crise contemporaine du monde arabo-musulman mène au totalitarisme islamiste.
Oui, les séparations des communautés créent de la méfiance, de la peur et de la haine. Les échecs et les humiliations, les sentiments de victimisation ont toujours eu le même funeste résultat dans l’histoire.
Prenons garde cependant à ne pas attribuer à tous nos voisins et nos concitoyens de confession ou de culture musulmane la marque infamante de cette folie, sous peine de créer l’avènement de ce que nous craignons.
Soyons plutôt forts et unis face au Mal, en comprenant mieux ce qui le fait s’emparer du coeur des hommes.
Cette difficulté à agir ensemble…
J’ai parlé récemment de cette difficulté à agir ensemble de bon nombre de partisans d’une république laïque et démocratique qui ne veulent pas d’une islamisation progressive des consciences et des moeurs et dénoncent une idéologie diversitaire politiquement correcte qui contamine les universités et le champ politique.
S’agit-il d’une incapacité au débat conflictuel remplacé par la violence du dénigrement, du mépris ou de l’effacement pur et simple de ceux qui font partie pourtant de leur camp?
S’agit-il, selon les mots d’une amie chère, d’une bataille « d’égos démesurés » qui briguent un pouvoir ou une mise en vedette ?
J’y vois plutôt, sans qu’il y ait contradiction avec ce qui précède, un symptôme de ce que j’ai appelé des « maladies sociales » du temps présent: la dépression du pessimisme et de la haine de soi qui conduit à une survalorisation narcissique, la sociopathie de l’égoïsme et du « chacun pour soi » et « d’abord ma carrière », la victimisation enfin qui rejette le mal sur les autres et les accuse d’empêcher le succès du combat.
Chacun d’entre nous est touché par la maladie sociale, sous une forme ou l’autre, moi y compris bien entendu.
Sans une prise de conscience salutaire, nous ne parviendrons pas à cette union de nos forces, tellement souhaitable et nous resterons dans l’impuissance d’un combat solitaire.
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