Naissance : 1922
Réuni à son peuple : 1996
Léon Ashkénazi naît en 1922 à Oran. Son père, David Ashkénazi, fut Grand Rabbin D’Oran, puis d’Alger, et dernier Grand Rabbin dʼAlgérie.
Sa mère, Rachel Touboul, était la fille d’un Dayan réputé (Juge rabbinique)
Il poursuit des études de philosophie et de psychologie à l’université d’Alger et les complète à la Sorbonne en philosophie en ethnologie et anthropologie.
Il adhère aux E I F (Éclaireurs israélites de France) en 1940 sous le totem de Manitou, tant ses qualités de pédagogue et de leader pointaient déjà.
Du Juif indigène algérien à un parcours exceptionnel…
Par les lois antijuives de Vichy d’octobre 1940, il redevient avec les juifs d’Algérie, « juif indigène algérien » il est interné avec des centaines d’autres juifs, dans le sinistre camp de Bedeau.
En 1943, Il devient Aumônier général des Forces françaises, dans la Légion étrangère
Il est blessé et soigné en 1944 à Strasbourg,
En 1945, il rencontre Robert Gamzon (Castor soucieux) fondateur des E I F, qui créait l’école « Gilbert Bloch » située à Orsay, connue sous le nom d’« Ecole d’Orsay »
C’est grâce à l’école d’Orsay dont Manitou deviendra le directeur après la disparition de son Maitre le Rabbin Jacob GORDIN, et en 1950, que la Communauté juive française a pu se relever de la catastrophe de la shoah.
Sous l’autorité de Manitou et la présidence d’André Néher, professeur et fondateur de la première chaire d’hébreu de Strasbourg, de jeunes juifs seront formés pour devenir les cadres de la communauté juive à reconstruire après le malheur nazi.
Marié à Esther Papierman (Bambi), il est à la croisée des cultures occidentales grâce à la Sorbonne et juives, grâce à son enfance algérienne et à son maitre Jacob Gordin et son Maitre en Israël le Rav Kook
Il présidera l’Union des étudiants juifs de France (U.E.J.F.) de 1950 à 1955, des E.E.I.F. de 1955 à 1956. En 1958, il fonde le Centre universitaire d’études juives (C.U.E.J.) qu’il dirige jusqu’en 1967.
Durant une année, il sera l’élève de cet homme étrange et génial nommé Monsieur Chouchani, dont il disait qu’il était fou à 100% et génial à 100%
Il fait son Alya en 1968 et il poursuit son œuvre éducative sans délaisser ses activités en France, notamment au sein des « Colloques des intellectuels juifs de France »
Il crée l’école Maayanot rue Yeshoua Bin Noun à Jérusalem et diffuse son enseignement à des milliers de jeunes francophones, qu’il poursuit au Centre Yaïr.
Il participe à l’essor de la Pensée française à la Culture israélienne à travers l’Union des juifs de France et d’Afrique du nord avec tous ses amis intellectuels juifs venus de France après la guerre des six jours, avec les grands penseurs comme Eliane Amado-Levy-Valensi, disciple du grand Jankélévitch, le Rabbin Paul Roitman ( Thora vé Tsion puis Thora bé Tsion Tikvatenou), André Néher et son épouse René Bernheim Néher, le Rabbin Abraham Hazan le fondateur du Keren ha-téchouva en 1972, auquel, on rend enfin hommage.
Si on omettait cet élan messianique qui a transporté l’élite intellectuelle juive de France en Israël, en 1968, on mutilerait la pensée et l’enseignement de Manitou et de tous ses compagnons de l’esprit en marche vers Sion.
Manitou reste dans notre mémoire un éducateur exceptionnel et un enfant d’Algérie.
Son enseignement va de « l’universel humain » au génie d’Israël appelé à accomplir l’unité des valeurs Hessed, Govoura, Emet.
Il nous rappelle que l’essence de la Thora traite de la fraternité impossible et meurtrière au début de l’Histoire, puis s’affirmant avec Abraham l’hébreu et plénière avec Moïse et Aaron, qui sans leur amour fraternel, auraient échoué la sortie d’Egypte. C’est parce que les enfants d’Israël était « un seul cœur » (Lev Ehad) que la Thora a été donnée au sommet de la montagne.
Il stupéfie les Rabbins et maitres du judaïsme ossifiés, en les mettant face à l’Histoire d’Israël, qui n’est pas un simple rituel mais que la Thora dit le réel de l’Histoire du peuple hébreu (Toladaot)! C’est-à-dire que nous sommes en exil qui si long soit-il, est provisoire et anormal, la normalité est la vie des juifs à Sion et Sion est en train de renaitre. C’est ce qui est stupéfiant.
Les situations les plus étranges dites dans la Thora se retrouvent aujourd’hui, voir
La parasha Chlakh lekha qui rapporte : Les explorateurs qui disent que le pays est bon … Mais…, mais, tout comme de nos jours, les difficultés de la Klita de l’intégration, et nos contemporains se révoltent comme les hébreux dans le désert trouvant des charmes à leur esclavage en Egypte.
On a pris l’habitude de pratiquer la liturgie sans l’approfondir, comme si cela suffisait à démontrer notre foi et nous concilier le Dieu du Ciel.
Après avoir psalmodié « que tu nous ramène nous dans notre pays, dans nos frontières » nous serions quittes de nos devoirs de juifs par « l’édification du cœur israélite »
Manitou nous ramène à une réalité inouïe
Manitou nous ramène à une réalité inouïe :
Se rattachant à l’enseignement de la dialectique du Maharal de Prague, le haut rabbi Loeb, il nous apprend que Galout et Guéoula sont liées, Galout c’est la nudité de l’exil, la Guéoula c’est la providence qui nous conduit au salut.
« Le Monde a un créateur, oui le Créateur s’occupe de son Monde »
La Thora est un Livre sans pareil, car c’est le lecteur qui en est l’acteur (Rabbin Gordin Maitre de Manitou)
La Téchouva implique d’une part, le repentir des actions mauvaises, d’autre part, inclut le retour à Sion « Chivat tsion » grande leçon de Manitou.
La Thora nous prédit les pires catastrophes et l’exil et c’est ce qui arrive « si vous ne suivez pas mes lois….. « quelles sont ses Lois ? »
La Morale est la Loi par excellence :
Les rapports de l’Homme avec son prochain.
Les rapports de l’Homme avec D…
Les rapports de l’Homme avec lui-même.
Moïse avait la tache écrasante de pédagogue, de présenter la Thora aux enfants d’Israël pour les convaincre de courir d’eux même vers elle, et non pas la leur imposer,
L’exil qui dure si longtemps qu’on s’habitue « à nous croire chez nous, chez les autres on finit par croire qu’on est chez les autres lorsque nous sommes chez nous »
Il enseigne, cependant, que jamais l’alliance ne sera rompue et que le Tout Puissant se souviendra de son peuple, que rien n’est perdu, que tout est reporté à la fin des temps.
« Lorsque le cœur des pères se rapprochera du cœur des fils et le cœur des fils de celui des pères » Les prophètes d’Israël nous disent aussi :
Jérémie « Je me souviendrai de toi, au temps de la générosité (hessed) de ta jeunesse, de l’Amour de tes fiançailles lorsque tu me suivais dans le désert une terre non-ensemencée »
Un rabbin inspiré m’a dit: « Maintenant il faut penser au mariage. »
Le Mariage ne pourra avoir lieu qu’en terre d’Israël entre Dieu et son peuple.
Manitou disait enfin qu’enfant en Algérie, il connaissait la Thora, son Maitre Gordin l’a fait descendre sur Terre, et le Rav Kook la lui a présentée en Israël.
Il est né juif, il est devenu israélien, ses descendants seront hébreux.
Paroles de Manitou
Merci pour cet article mais je suis toujours empêchée d’adhérer complètement quand il y a des fautes d’orthographe dans un texte