La rédemption de l’imprescriptible européen. Michel Rosenzweig


La culpabilité inconsciente et collective de l’Europe a accouché de l’UE, aujourd’hui en état de coma profond. D’abord marché commun limité, ensuite inconsidérément élargi et placé sous la domination économique de sa monnaie unique, le projet européen est en réalité depuis le départ celui de la dilution des nations qui ont constitué l’ensemble européen depuis des siècles. Il le fallait. C’était le prix à payer, le coût de la réparation du plus grand crime contre l’humanité qui ait jamais été commis sur cette planète: le génocide conçu, planifié, ordonné, exécuté de manière massive et industrielle de 6 millions de citoyens européens au seul motif qu’ils étaient juifs. 


Or, contrairement à l’idée très répandue selon laquelle « personne ne savait », et grâce aux travail acharné de quelques historiens, nous savons à présent que dès 1942, la Shoah était pourtant connue des allemands (Nicolas Stargardt), des Britanniques et des Américains (Richard Breitman). En juin 1942 par exemple, la BBC annonça même que 700 000 juifs avaient déjà été assassinés.

Le 8 juin 1942, cinq mois après la mise en place de la « solution finale » lors de la Conférence de Wannsee, Gerhart Riegner, un jeune avocat devenu représentant en Suisse du Congrès juif mondial, envoie à des représentants américains et britanniques un télégramme prémonitoire : « Reçu nouvelle alarmante qu’au quartier général du Führer discussion et examen d’un plan selon lequel après déportation et concentration à l’Est tous les juifs des pays occupés ou contrôlés par l’Allemagne représentant 3,5 à 4 millions de personnes doivent être exterminés d’un coup pour résoudre définitivement la question juive en Europe (…). L’informateur est attesté comme ayant des liens proches avec les hautes autorités allemandes et ses rapports sont généralement dignes de foi. »

Le 15 novembre 1942, les réseaux de résistance polonais annoncèrent que des dizaines de milliers de personnes – essentiellement des juifs et des prisonniers de guerre soviétiques – avaient été convoyées à Auschwitz « dans le seul but de leur extermination immédiate dans les chambres à gaz ».

Le 23 mars 1943, le Directoire de la résistance civile en Pologne annonça qu’à Auschwitz-Birkenau, un nouveau four crématoire – en l’occurrence le crématorium IV – « traitait » environ trois mille personnes par jour, dont la grande majorité étaient des juifs. 

C’est donc au nom du désormais célèbre « plus jamais ça » que l’Union Européenne fut créée, plus jamais de guerres, plus jamais d’extermination.

Les crimes des européens à l’égard des juifs étaient d’une telle ampleur que l’Europe devait fournir une réponse réparatrice. 

Le coût et la nature de cette opération est connu, à moyen terme plus d’antagonismes nationaux conflictuels, à long terme plus de nations en Europe afin d’éviter d’autres guerres, création d’un ensemble européen sur le modèle fédéral américain, et création de l’état juif nommé Israël sur la terre biblique et ancestrale du peuple juif, que certains continuent à contester encore aujourd’hui.

L’Europe exsangue devait se reconstruire et elle opta pour l’apport de populations essentiellement originaires des anciennes colonies d’Afrique du nord, mais aussi celles des régions pauvres d’Europe (Espagne, Italie, Portugal).

Aujourd’hui nous voyons donc se développer ce projet européen dans lequel toute souveraineté particulière, singulière, identitaire, nationale, ethnique, culturelle et religieuse en tant qu’ensemble homogène distinct au sein de frontières précises est considéré au mieux comme obsolète et dangereux au pire comme projet populiste raciste d’extrême droite rappelant les heures sombres. 

Et c’est dans ce projet et cet ensemble, délibérément voulus neutres, que l’Islam semble intervenir comme régulateur de l’inconscient collectif européen mais aussi comme un des opérateurs du projet avec l’Euro et le concept de société multiple diversifiée ouverte à tous.

Plus on dilue les particularités européennes, et plus le projet initial prend forme. Du moins dans les têtes des élites et de leurs adeptes endoctrinés par la fabrique de l’opinion. 
Dans cette perspective politique, les musulmans d’Europe représentent aujourd’hui le coût nécessaire de la réparation symbolique des crimes imprescriptibles des européens, avec l’Allemagne en tête qui a accueilli un million d’immigrés majoritairement musulmans. Comme si le rachat des crimes passait par le paiement de la dette morale en important des réfugiés, ces derniers rappelant d’autres réfugiés dont personne ne voulaient.

Or, comme l’a montré, entre autres, Vladimir Jankélévitch, la Shoah relève de l’imprescriptible et rien ne pourra jamais racheter cette faute originelle. Ni personne. Ce qui a été commis est par conséquent absolument et irrémédiablement  irréparable. La pâte amère du tube de dentifrice est sortie et elle collera encore longtemps à la peau de l’Europe.

Par conséquent, c’est dans le sillage de cet imprescriptible qu’il faut tenter de  comprendre l’islamophilie européenne, la palestinophilie et la haine de l’état juif qui s’exprime à travers l’antisionisme qui n’est rien d’autre qu’une autre manière de continuer à détester les juifs à travers leur état en leur déniant la légitimité de s’être constitué précisément en état des juifs, Israël, dernier survivant politique de la Shoah. Car l’antisionisme n’est en  fait  qu’une déclinaison de cette haine du juif que charrie l’Europe depuis des siècles et plus encore depuis que l’état juif se défend contre son environnement arabo musulman hostile. Tant que les juifs étaient persécutés et faibles, les européens pouvaient se racheter. Mais à partir du moment où l’état juif est devenu fort en se défendant contre les attaques successives de ses voisins, les juifs sont devenus les bourreaux des palestiniens, peuple inventé de toute pièce par son inspirateur Mohammed Abdel Rahman Abdel Raouf  Arafat al-Qudua al-Husseini, un égyptien opportuniste né au Caire et grand admirateur du mufti de Jérusalem (un nazi convaincu), et entraîné avec d’autres jeunes aux opérations de commando par un officier allemand de la Waffen SS. 

La place et le rôle de l’Islam politique et des musulmans en Europe semble donc fondamentale, c’est une aubaine pour les mentors du projet européen: faire des musulmans les nouveaux persécutés par l’intermédiaire d’une islamophobie imaginaire en les comparant aux juifs d’hier, en les défendant et en passant sous silence sémantique les crimes commis au nom de l’Islam. Ainsi, les musulmans européens, nouveaux juifs contemporains dans l’imaginaire collectif, rachètent-ils la mauvaise conscience des européens qui ne se remettront probablement jamais du monstre qu’ils ont enfanté.

Plus il y aura de musulmans en Europe et plus le rachat de l’imprescriptible pourra donc se faire au détriment des populations et donc des nations européennes et bien entendu aussi au dépens des juifs que des musulmans européens assassinent au seul motif d’être juif.

Les nouveaux juifs enfin protégés assassinent les anciennes victimes devenus bourreaux pour la cause afin d’expier les crimes imprescriptibles du passé. Les massacres des juifs d’hier, perpétrés par l’Allemagne nazie et par ses collaborateurs et complices, trouvent dès lors leur rédemption inconsciente à travers la soumission de l’Europe à l’Islam sous ses formes les plus acceptables pour les pouvoirs en place, c’est le coût de l’opération européenne.

Aussi, l’Islam décliné politiquement sous ses nombreux accommodements raisonnables constitue l’opérateur politique européen contemporain, succédant aux derniers totalitarismes, nazisme et communisme,  comblant ainsi le vide idéologique, politique et spirituel de l’Europe dont les seules valeurs sont le marché et la globalisation. Eurabia est en marche.

Michel Rosenzweig est philosophe de formation (histoire de la philosophie, ULB) et psychanalyste. Son intérêt pour la géopolitique se porte sur les enjeux relatifs à la montée de la nouvelle judéophobie inscrite dans l’idéologie de l’islam politique radical et conquérant. Il a publié à ce sujet des articles pour Metula News Agency, Guysen news international et Causeur. Très préoccupé par la dérive antisémite contemporaine, il est résolu à défendre le concept de l’intégrité d’un monde démocratique et libre de toute forme de servitude, affranchi des démons totalitaires liberticides, d’où qu’ils proviennent.

Michel Rosenzweig

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