La grève du 5 décembre, très difficile à comprendre pour les étrangers, tient dans le fait que l’État-providence ne peut jamais combler tous les souhaits ni soulager les citoyens de leurs responsabilités propres. Le discours de la bouche gouvernante est mensonger. Les citoyens ont des responsabilités personnelles, dont l’État ne peut pas réparer tous les dégâts. Nous sommes heureux de nos libertés, et nous y tenons à juste titre. Mais nous avons à en assumer les conséquences, que nous le voulions ou non. L’étudiant qui ne travaille pas assez et triple son année handicape son avenir professionnel. Le divorce et la famille monoparentale sont sources d’appauvrissement. Il ne suffira pas de se donner pour victime, de réclamer des bourses et des subsides de l’État. Une doxa létale a fait croire aux citoyens, fallacieusement, que l’Instance suprême allait assumer à leur place toutes les conséquences de leur liberté. Ce qui est impossible, et n’existe pas dans le monde réel.
Enfin, il reste dans notre pays une tension idéologique non résolue depuis les années d’après-guerre. La reconstruction, le gaullisme, la puissance du Parti communiste, alors aux marches du pouvoir, avaient suscité la création de grands services publics. Comme il arrive toujours dans les sociétés socialistes planifiées, les services publics se sont institués en forteresses puissantes et népotiques – et plus la foi idéologique faiblit, plus se déploie le corporatisme, compensateur des illusions mortes. Aujourd’hui, nous trouvons sous nos yeux, et c’est bien ce que le gouvernement s’est juré de défaire, des corporations redoutables (menaçant les gouvernements par leur capacité à paralyser le pays), jalouses de leurs privilèges qu’elles défendent avec une mauvaise foi confondante, et demeurées obstinément dans le sillage de l’idéologie socialiste-corporatiste. Il faudrait tout de même se demander pourquoi ceux qui manifestent et bloquent le pays par la grève sont, pour une grande part, des agents du service public, qui en cette période si précaire sont les seuls à ne pas craindre le chômage.
Extraits d’un article du Figarovox
Chantal Delsol FC
La Démocratie dans l’adversité, enquête internationale codirigé par Chantal Delsol et Giulio De Ligio, est paru récemment aux Éditions du Cerf (1040 p., 30 €)
Quand un « Etat Providence » est en réalité une royauté déguisée, ne nous étonnons donc pas que les « royalistes » ne comprennent rien aux grèves contestataires…
Il y a et il y aura toujours des grèves contestataires utiles et nécessaires (ma fille psychologue scolaire soutient, au piquet, une grève des enseignants de sa ville à qui un gouvernement de droite veut couper les fonds publics) mais je suis d’accord avec ceux qui fustigent les privilégiés qui veulent conserver leurs avantages alors qu’il y a des jeunes, et moins jeunes, chômeurs et travailleurs qui aimeraient bien être à égalité. Je suis d’accord avec l’auteur de l’article et son titre.
Le problème est que le gouvernement veut toujours s’attaquer aux privilèges des catégories professionnelles du peuple et ne tolère par contre pas que le peuple s’attaque à ses privilèges à lui, par ex. retraites à vie des ex-présidents dont certains n’ont fait qu’un seul mandat (!), indemnités et privilèges démesurés du président, ministres, députés, sénateurs etc., remboursement de la dette sociale de l’Etat (qui prouve donc qu’il ne sait absolument pas gérer le budget national et vit nettement au-dessus de ses moyens) que ce dernier fait reposer ensuite notamment sur les retraités…
Si le gouvernement acceptait également de se réformer lui-même là où c’est nécessaire, la pilule amère passerait peut-être mieux chez les gens du peuple…
Les extraits cités à partir de l’article paru dans Figaro Vox résument les règles élémentaires que tout(e) citoyen(ne) se doit de garder en mémoire en permanence, afin d’éviter au mieux les complications liées à des négligences, diverses et variées, dans la vie de tous les jours.