C’est une incroyable histoire. Émouvante. Inconnue du grand public. La presse n’en avait pas parlé à l’époque sauf quelques lignes que j’avais écrites dans le Nouvel Observateur. Le 12 février 2002, Jacques Chirac et son épouse avaient participé, à un vibrant hommage, à la grande synagogue de la Victoire, à la mémoire de Vanessa Sarfati, 23 ans, décédée le 13 janvier 2002. Une grande émotion, ce jour là, régnait lors de cette cérémonie religieuse qui marquait le mois de disparition de Vanessa. Près de cinq cents personnes, amis, proches, mais aussi des gens qui ne l’ont pas connue mais qui ont été sensibilisés par son combat contre l’anorexie, ainsi que ceux qu’elle a aidés dans leur détresse, étaient venus lui rendre un dernier hommage.
Jacques Chirac, chapeau et manteau noir, le visage grave, et sa femme, assise près de Chantal, la maman de Vanessa, étaient au premier rang. Et moi, ami de Vanessa, juste derrière. Mais quel rapport entre les Chirac et Vanessa ? C’est la question qui explique pourquoi cette histoire est incroyable. Un soir, la première dame de France regarde tranquillement , à la télévision, une émission de Julien Courbet sur l’anorexie. D’un coup, elle est bouleversée par le témoignage éblouissant de cette jeune inconnue de 23 ans, Vanessa, atteinte d’anorexie. Elle parle bien, comme un “professeur de médecine”, expliquant dans les moindres détails, simplement, cette maladie. , et surtout elle donne la recette pour s’en sortir. Cette maladie, Madame Chirac la connaît trop bien : sa fille Laurence , décédée en 2016, en souffre depuis longtemps. En regardant Vanessa, elle pense bien sûr à Laurence. “Ah! si ma fille pouvait l’écouter” a-t-elle sans doute pensé. Dès le lendemain, Madame Chirac téléphone à Vanessa. Elle lui demande si elle veut bien participer à une réunion sur un projet d’une “ Maison des Adolescents de l’hôpital Cochin”, une unité de soins réservée aux jeunes qui ont des troubles du comportement alimentaire. Vanessa n’en croyait pas ses yeux”. “Quoi ? Madame Chirac, elle-même qui me téléphone ! Quoi ! Tu te rends compte !” répétait en boucle Vanessa en sautant de joie.
La rencontre entre Vanessa et madame Chirac a l’effet d’un coup de foudre. Depuis ce jour, elles ne se sont plus quittées. C’est le début d’une longue amitié. Vanessa avait ses entrées à l’Elysée. Jacques Chirac fut à son tour charmé par le dynamisme et l’intelligence de cette fille. Il l’adopta à son tour. Et c’est ainsi que Vanessa est devenue l’amie du couple. Leur chouchou… jusqu’à sa mort, le 13 janvier 2002.
Les voilà à présent à la grande synagogue de la Victoire. Ils suivent avec attention les interventions des représentants de la communauté juive. Le Grand Rabbin Gilles Bernheim, assurant l’intérim du Grand Rabbin de France Joseph Sitruk sut donner une dimension philosophique à la disparition de Vanessa. Il insista sur l’importance du soutien moral qu’elle avait apporté par son témoignage aux autres malades atteints d’anorexie. Le Grand Rabbin de Paris, David Messas expliqua comment Vanessa avait apporté un éclairage permettant de mieux comprendre le commandement de la Torah : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” quand, elle, affirmait au contraire, qu’il fallait s’aimer d’abord soi-même pour pouvoir aimer les autres. Mais ce fut le discours de Moïse Cohen, président du Consistoire de Paris, qui dressa un portrait si juste et émouvant de Vanessa, qui arracha des larmes – oui des larmes ! – au président de la République. En effet, Moïse Cohen eut recours à une bouleversante parabole : “Quand vous sortirez de la synagogue, ne regardez pas le sol, mais le ciel. Et lorsque vous verrez des étoiles, celle qui brillera le plus, ce sera Vanessa”. A la fin de la cérémonie, Jacques Chirac, les yeux encore rougis d’avoir pleuré, alla embrasser la maman de Vanessa, ainsi que la grand-mère de Vanessa.
Mais ce n’est pas tout. Jacques Chirac s’occupa des formalités de voyage du cercueil de Vanessa qui devait être enterrée le lendemain en Israël. Il mit à la disposition de la mère de Vanessa non seulement des motards pour l’accompagner à l’aéroport, mais lui facilita toutes les formalités d’embarquement. Voici ce qu’écrivait le journal Maariv du 20 janvier 2002 :
“ Chirac a personnellement aidé une famille juive à enterrer sa fille en Israël »
Le président français Jacques Chirac et son épouse Bernadette ont aidé une famille juive à faire transporter le corps de leur fille en Israël. Les parents de la fille, avec qui Bernadette s’était liée d’amitié pendant sa maladie, ont souhaité enterrer leur fille en Israël et ont bénéficié de la pleine assistance de la famille Chirac dans leur démarche administrative auprès des pouvoirs publics. Dimanche dernier, M.Chirac a téléphoné le soir au domicile de l’ambassadeur d’Israël à Paris, Eli Barnavi, pour lui expliquer que la famille demandait de transporter le corps le plus rapidement possible en Israël afin d’y procéder à l’enterrement.
Le président français ne s’est pas contenté de cette conversation, et lundi dernier, il a appelé lui-même l’ambassade d’israël en France afin de s’assurer que le corps pourrait bien être transporté le jour même. “Bonjour, ici Jacques Chirac” a-t-il dit à la secrétaire de l’Ambassadeur, Nicole, qui une fois la première surprise passée, a réalisé qu’il s’agissait bien du président en personne. Après quelques heures, il a de nouveau rappelé l’ambassadeur d’Israël en France, Eli Barnavi, afin de le remercier personnellement, ainsi que l’équipe de l’Ambassade et du Consulat. “Chirac a fait preuve d’une grande sensibilité” a-t-on indiqué à l’Ambassade”.
Alain Chouffan
Oui, le couple Chirac a sans doute eu de la compassion pour Vanessa puis pour sa famille au point de faciliter l’enterrement du corps en IsraËL. Le couple Chirac concerné de près par cette maladie s’est montré chaleureux, emphatique car justement concerné de près… Mais Jacques Chirac a toujours montré plus de sympathie envers les juifs français que envers les juifs israéliens… Pourquoi ? Et pourquoi donc il a toujours privilégié ses relations envers les pays arabo-musulmans au dépend des juifs israéliens ? Tout ça n’est pas très cohérent…Chirac faux ami du peuple juif… ?
A la même époque précisément, chaque attentat en Israel faisait des dizaines de morts. Pour information, rien qu’au mois de mars 2002, les attentats firent une centaine de victimes dont la déflagration le soir du seder de Pessah à l’hôtel Park à Nataniya où 30 personnes périrent déchiquetées de façon atroce. Après chaque attentat, Jacques Chirac accusait Israel et déclarait que c’est le désespoir dans lequel l’Etat d’Israel a plongé les « palestiniens » qui est la cause de ces attaques. Le responsable, Arafat et le terrorisme palestinien étaient excusés voir exonérés. Jacques Chirac de plus agissait sur la scène internationale pour assurer l’immunité à la tête de l’hydre terroriste, Arafat, et ainsi lier les mains du Gouvernement israélien. Israel ne pouvait réagir sans produire un raz de marée sur la scène internationale. Cela a couté la vie à des centaines d’Israéliens dont des dizaines d’Olim de France. Arafat n’aurait pas pu soutenir son offensive terroriste mois après mois depuis septembre 2000 sans le parapluie diplomatique international dont la France et son président Chirac étaient les plus actifs. De surcroit, de tous les présidents français, Jacques Chirac a été celui qui a eu la politique la plus anti israélienne et la plus favorable à ses ennemis jusqu’à vendre une centrale nucléaire au tyran crypto nazi irakien, Saddam Hussein. On doit à ce titre ne pas oublier à côté de quelle catastrophe apocalyptique le peuple d’Israel est passé si ce n’était le bombardement en 1981 de cette centrale nucléaire par l’armée de l’air israélienne. Autre exemple, en 1975, Chirac est Premier ministre et sous son égide, la France vote la résolution sionisme= racisme à l’ONU. Chirac a été un ami intime, l’allié et le grand promoteur des ennemis d’Israel à qui il a prodigué tout ce que la France avait à offrir matériellement et politiquement. Dans un tel contexte historique, quels que soient les motivations réelles ou apparentes de ce geste envers la défunte Vanessa Sarfati et sa famille, cela ne saurait occulter voir même compenser cette politique absolument ignoble sur tous les plans à l’encontre du peuple juif et de son Etat, Israel. L’Histoire juive saura octroyer à Jacques Chirac la place qui lui revient, à savoir de dirigeant français bas, vile et et hostile à la Nation d’Israel.
Jacques Chirac et les Juifs
Il y aurait un livre à écrire concernant toute l’écoute et les profondes amitiés dont Jacques Chirac a pu faire preuve vis à vis des Juifs de France, des rabbinats, ses fidélités solides avec entre autres le mouvement Habad’ dont il accompagna la croissance ; Chirac lutta contre les reticences du Conseil Regional et fit apporter la garantie de la Ville de Paris à l’emprunt souscrit par le Beth Loubavitch permettant la construction des grandes écoles du 18eme et du 19eme arrondissement notamment. Il me souvient mais c’est à confirmer que Maire de Paris, il alla jusqu’à obtenir qu’on débaptise en Conseil municipal de Paris, la rue de l’évangile Zac de l’Evangile à Paris 18eme pour une dénomination plus adaptée: Rue de l’Education, Cité de l’Education à l’occasion de la construction de la Grande Ecole Loubavitch de son ami le Rabbin Pevzner père.
Est il nécessaire de rappeler ici le soutien inédit apporté à la cause des Fils et Filles de déportés juifs de France des illustres Serge et Beate Klarsfeld, pour la reconnaissance de l’implication de l’Etat francais aux commemorations du Veld’Hiv’. Chirac apporta du reconfort à la mémoire des juifs sans sépulture, mais aussi aux fils et filles de leurs survivants persécutés par la collaboration de l’Etat francais et de la police francaise à l’occupation nazie. Ce discours est entré dans les livres d’histoire et les programmes scolaires, devenant indissociable de l’evocation de la Shoah en France. Chirac a également fait honneur à la memoire des justes en la presence notable d’Elie Wiezel et de Mme Simone Veil au Pantheon à la fin de sa Présidence. En ce sens, il commenca son mandat par la préoccupation juive du Veld’Hiv, et le conclut ainsi 12 ans plus tard par la mémoire des Justes au Panthéon de la République.
Quiconque a pu frequenter la Mairie de Paris, Matignon, ou l’Elysee du temps de sa Présidence a pu croiser comme tout à fait normale la présence de rabbanims entourés de leurs talmidims dans les couloirs des palais de la République qu’occupa Jacques Chirac, assumant naturellement au vu de tous et avec une très sincère empathie ces très grandes proximités amicales durables tout autour de lui. Je me souviens de Chirac souriant embrassant les rabbins en privé comme en public à grands bras ouverts. Les gardes républicains étaient habitués à cette présence juive en tout moment autour de Chirac. Il rendit de grands services à la communauté. Ce n’était pas feint.
Concernant Vanessa, vous faites un rapprochement dont on comprend l’émotion, mais qui n’a je crois rien à voir chère Valerie, en rapprochant politique internationale de la France et vie privée. Vous pouvez reprocher ce que vous voulez de justifié à Chirac Homme politique. Nous savons tous de quelle vexation publique les juifs du monde entier se sont pris le ventre à la vue d’une scène surréaliste et sournoise dans les rues de Jerusalem en des temps troubles où les bus explosaient de victimes dans les rues de Tel Aviv et ailleurs. Israël aurait mérité une autre forme de « compassion » que la tirade qui leut fut lancée à la vue du monde, alors meme que les meilleurs d’entre eux veillaient sur sa personne. « Bizayon barabim ». On se rappellera surtout à qui voudra le voir, du Kiddouch Hachem discret de cet officier competent qui assuma sur lui seul sans répondre et dans la dignité toute l’humiliation publique d’un peuple face a l’ire de Chirac et à l’ironie du monde. Chirac eût d’ailleurs bien des désaccords orageux et feutrés avec sa propre épouse ; on ne saura jamais ce qui a pu se dire entre eux de ce triste episode, elle qui n’hesitait pas à être très sèche avec l’homme impulsif et affectif de Pouvoir auquel elle consacra une vie de Devoir.
Mais le rapport entre Vanessa et les Chirac s’affranchit d’origines ou de politique. Il était d’ordre privé, de ce qui réside de plus intime entre un papa et une maman au sommet du pouvoir sur le toit du monde, et leur impuissance absolue face aux souffrances de leur enfant, devant quoi ils se trouvaient désemparés. Vanessa était devenue leur thérapeute. Elle était une jeune fille si intelligente et attachante qu’elle avait bouleversé leur coeur de parents. Il y eut entre ces êtres une rencontre d’une sensibilité extrême. Ils se sont littéralement accrochés à elle et Vanessa leur redonnait chaque jour ce qu’un Roi du monde ne pouvait trouver autrement : l’Espoir. Les biographies officielles et ses nombreux collaborateurs et proches attestent que durant toute sa vie personnelle et politique, Jacques Chirac pouvait faire attendre n’importe quelle obligation officielle impérieuse, n’importe quel Ministre ou Chef d’Etat, pour se rendre au chevet de sa fille adorée Laurence, pour partager un déjeuner loin du monde avec elle, pour s’assoir un moment auprès d’elle, pour la regarder dormir, pour être son Papa. J’ai vu et vécu ce que raconte Alain Chouffan dans son récit. Ami de Vanessa, la cotoyant au quotidien durant cette époque, j’etais présent lorsque Vanessa raccrochait le téléphone de l’Elysée.
J’étais dramatiquement présent au matin de son dernier souffle à l’hôpital Cochin lorsqu’en quelques instants, arriva la Première Dame de France dans la precipitation de l’aube atterrée et bouleversée, et se precipita dans la chambre de Vanessa à son chevet pour réconforter sa maman Chantal et sa proche famille. J’étais présent lorsque moins d’une heure plus tard, abandonnant toutes ses obligations, un imposant cortège arrivé d’on ne sait où fit son entrée dans les allées de l’hôpital Cochin, entouré de motards, d’officiers d’Etat major en tenue et d’ordonnances, d’où émergea la grande silhouette du Président de la République, ne cachant pas une émotion profonde dans des circonstances irréelles. C’était juste un Homme, bouleversé, qui se précipita dans le couloir et ouvrit delicatement la porte de la petite chambre de Vanessa à son chevet. En un instant, ce couple prenait sa place dans cette famille entourant Vanessa. Jacques Chirac ne compta pas ses heures et toutes les contingences du monde furent repoussées sine die. Il était là, s’assurant de tout, prenant tour à tour les proches de Vanessa par l’épaule. J’étais un ami de Vanessa ; Vanessa avait de très nombreux amis. Il se trouve qu’elle m’avait demandé d’être son témoin de mariage. Elle épousait quelques jours plus tard un de mes amis d’enfance : son fiancé David. Ce mariage n’aurait pas lieu. David était éploré ; nul n’était préparé à cette mort inconsolable intervenue si soudainement en quelques jours à peine. Jacques Chirac sortit et m’entoura de sa haute silhouette par l’épaule me disant : « Vous savez Mickael, Vanessa avait deux témoins de mariage ; elle nous en parlait beaucoup à mon épouse et moi-même. Elle vous avait choisi comme témoin. L’autre témoin ; c’était moi ». Madame Chirac me dit dans une émotion intense : « Vanessa venait d’essayer sa robe de mariée, nous nous faisions une joie de l’entourer. Comment accepter ce qui arrive ? ».
Ce long Dimanche gris 13 Janvier 2002 fut la première journée d’une époque suspendue. La petite salle de l’Hopital Cochin ou l’on déposa Vanessa fut cet après-midi là une Cour des Miracles bondée. S’y cotoyaient le tout Paris accouru consterné, le monde de la nuit pas encore couché, les rabbins en priere, les nombreux amis de la communauté, se tenant côte à côte avec des officiers d’Etat major, le President de la République, et aussi les visages et les voix les plus connus des medias, tous unis par la boulevesante amitié que Vanessa avait su réunir autour d’elle. Julien Courbet lui rendit un tres vibrant hommage en lui dédiant une émission télévisée de prime time sous un grand portrait de Vanessa le vendredi suivant. RTL fit une journée « les auditeurs ont la parole » en réaction a la disparition de Vanessa où de très nombreux jeunes et leurs familles très émus témoignèrent de toute la France de ce que les actions et l’association de Vanessa les avaient aidés dans leur combat contre la maladie et pour une vie meilleure.
Ce Dimanche 13 Janvier 2002, Jacques Chirac et son epouse demeurèrent dans ces couloirs froids et blafards auprès des proches de Vanessa de l’aube jusqu’à la fermeture du service le soir, ils étaient authentiquement endeuillés comme des membres de la famille. La République Francaise et les affaires du monde durent attendre. « Onen*» en quelque sorte (*période d’affliction de la famille directe ; père, mère, frère, soeur, fils, fille) ; j’ai vu Jacques Chirac et son épouse dans l’état emotionnel d’affliction de « Aninout » ; incapable de s’investir dans quoi que ce soit d’autre que veiller le corps de Vanessa, Jacques Chirac Président de la République s’est dispensé de toutes les obligations de sa charge s’abstenant de saluer quiconque n’appartenait pas aux proches de Vanessa et ne sortant plus que pour se consacrer à veiller sur elle, n’étant préoccupé que par une chose : les démarches indispensables à son enterrement. Ils ne mangèrent pas, le temps etait suspendu.
Le lendemain matin à l’ouverture du service, ils étaient présents, ils veillèrent absolument à tout jusqu’au départ de Vanessa. Quand il fut l’heure de partir, Jacques Chirac le premier à la suite de la maman, marcha derrière le convoi jusqu’à la rue bordant l’Hopital Cochin, il était là et présent pour Vanessa auprès de sa famille. J’ai fait le trajet de l’Hôpital à l’aéroport à sa demande seul côte à côte dans la voiture de Madame Chirac accompagné de ses officiers de sécurité et son escorte. Durant ce trajet, ils se parlèrent au téléphone. Ce ne fut pas la seule occasion ou je fus témoin de l’émotion de ses échanges avec son mari Président de la République pour Vanessa. Une fois arrivés à l’aeroport, Madame Chirac veilla absolument à tout pour quiconque devait prendre cet avion. Que quelqu’un n’ait pas son passeport à jour ? Madame Chirac se tenait presente sur place avec son escorte de sécurité au guichet des douaniers devant des forces de l’ordre médusées. Elle convoqua dans la minute le Directeur de l’Aeroport le Prefet et le Chef de la Police aux Frontieres accourus au Garde à Vous (ils lui firent un salut militaire) pour qu’ils valident avec leurs équipes les laisser-passer. La Première Dame de France et Jacques Chirac veillèrent à tout. Madame Chirac insista pour rester a l’aéroport. Sa tache accomplie, elle s’asseya seule avec moi à une table de cafétéria de la baie vitrée d’Orly. Ses agents de securite nous apportèrent un café que nous tentâmes péniblement d’avaler, et elle demeura tres longtemps assise jusqu’au décollage de Vanessa et sa famille. C’était une maman, dans l’état d’empathie qu’on imagine. Sur le chemin du retour, le « couple Président de la République » échangea constamment appelant en tous sens pour convoquer Ambassadeur, services consulaires, et correspondants des ministères israéliens à l’arrivée de l’avion de Vanessa, s’assurant qu’ils soient accueillis, que tout se deroule dans les meilleures conditions. Ils insistaient qu’il leur soit constamment rendu compte heure par heure jusqu’au retour de l’enterrement et jusqu’au retour en France quelques jours plus tard de chacun des proches afin qu’ils puissent passer les guichets a l’entree en France dans les meilleures conditions.
J’assistais comme tous à l’expression de cette relation « filiale » tout à fait particuliere ; j’en ai été témoin. Je revis les Chirac à plusieurs reprises, car Madame Chirac avait à coeur de perpétuer avec la maman de Vanessa l’oeuvre entreprise de l’Association « Je m’aime donc je Vis » dont elle était la Présidente d’Honneur, et notamment lors de cet office du « mois de Vanessa » à la Grande synagogue de la Victoire que Alain Chouffan relate fidèlement. Je revois Jacques Chirac m’apercevant dans le hall de la synagogue de la Victoire avant de rejoindre son convoi, prendre le temps de s’écarter pour me dire la main sur mon epaule : « Vous savez Mickael, mon épouse et moi avions une relation intime avec Vanessa ». Les Chirac téléphonèrent régulièrement à Chantal la maman de Vanessa pour prendre de ses nouvelles et s’enquérir de sa situation ; ils entreprirent des initiatives pour la soutenir.
C’est dans les années qui suivirent la présence de Vanessa aupres des Chirac que l’on trouve une resonnance entre le récit de l’article et la réaction de Valerie. Jacques Chirac demeuré fidèle à la mémoire de Vanessa, invita sa maman Chantal au grand dîner d’Etat de la visite officielle du President d’Israël, et à ma connaissance il prêtait une oreille particulière et attentive à ce que Chantal ne se privait pas de lui dire de très direct avec ses mots à elle sur les questions politiques d’actualité France Israel. Ca lui tenait à coeur. Chirac aimait la franchise. A qui savait s’y prendre (les rares personnes dont il l’acceptait), on pouvait lui « dire les choses ». Je ne doute pas qu’il acceptait les mots de Chantal, maman de Vanessa, comme venant de sa propre famille. De la à dire que la belle présence de Vanessa influa sur une diplomatie parallèle France Israel… Peut être le soir, Jacques Chirac regardait il cette étoile brillant plus que les autres en son coeur a laquelle faisait reference Moïse Cohen à La synagogue de la Victoire… Il avait désormais une attache personnelle intime à la terre d’Israël du fait que Vanessa y reposait pour toujours. Peut etre cette étoile orienta-t-elle parfois son chemin. Je n’ai aucun doute que la présence de Vanessa resta intacte en son coeur.
Me trouvant à l’Elysee en d’autres occasions, je me souviens de Jacques Chirac quittant tous ses convives au milieu d’une phrase pour fendre la salle des Fêtes de l’Elysee à grandes enjambees, agitant les bras, hêlant cette phrase à Bernadette : « L’ami de Vanessa est là ! L’ami de Vanessa est là ! » Ca n’était pas de moi qu’il s’agissait ; il s’agissait de Vanessa, dont la simple évocation allumait une flamme permanente et sensible en ce couple au sommet du pouvoir sur le toît du monde. Il en va ainsi des histoires de grands rabbins et de saints aupres des plus grands Rois en leur epoque, qu’on relate entre Roch Hachana et Yom Kippour. La vie de Vanessa fut de celles la.
En 2016, à la mort inconsolable de leur chère fille Laurence, j’eus un dernier échange avec les Chirac. Vanessa était toujours présente en eux. Je recus un mot de leur part. Nous etions 14 ans plus tard. Oui, son etoile était intacte en leur coeur.
Mickael T.
La contradiction désolante persiste néanmoins : pourquoi tant de considération de Jacque Chirac envers les Juifs de France, et tant d’indifférence envers ceux d’Israël ?
Hypothèse : son manque d’intérêt, manque de connaissance pour tout ce qui se rapporte au sionisme ?
Shlomo, il y a une politique arabe de la France depuis François Premier et elle a été réaffirmée avec force par le Général de Gaulle et conservée dans le marbre au Quai d’ Orsay .Jamais la France n’acceptera que l’ État juif ait davantage de territoire que celui défini en 1948. Jospin, Premier ministre de cohabitation sous Chirac s’est fait caillassé a Ramallah pour avoir parlé de terrorisme et Chirac le lui a reproché. Donc Israel n’a rien à espérer de la France .Pour les juifs de France, Chirac a été un Président merveilleux et un ami sincère . Faut cous en contenter !
Shlomo, je crains malheureusement que Chirac faisait plutôt preuve de mépris vis à vis des juifs israéliens, du sionisme en particulier… Il n’était probablement pas le premier président français à avoir un tel ressentiment et pas le dernier hélas à le conserver… C’est douloureux de constater à quel point nos dirigeants politiques actuels poursuivent et intensifient leur désastreuse politique arabe défavorisant de façon cruelle le petit État hébreu… qui ne leur fournit pas de pétrole (!)
Cordialement
De ce que vous racontez Michael T., l’amitié particulière des Chirac envers Vanessa et les siens ne procède pas d’un philosémitisme particulier de la part du président Chirac, mais d’une communauté de destin. En effet, la famille Sarfati et la famille Chirac ont chacune eu une fille anorexique. Ce type de tragédies rapprochent des familles et des gens qui hormis cela n’auraient rien eu à se dire ni à partager. Ensuite nous faire tout une échaffaudage de réécriture de l’histoire sur Chirac ami chaleureux des Juifs alors qu’il a été le président français qui a été le plus hostile à Israel.Comment peut-on être un grand ami des Juifs quand on mène une politique étrangère systématiquement anti israélienne comme l’était celle de Chirac??!!! Et de surcroit, Chirac a tout simplement nié l’existence d’un antisémitisme virulent lorsque la seconde Intifada a éclaté. Un journaliste de Tribune juive à l’époque, Olivier (son nom de famille m’échappe) en a fait alors l’expérience traumatisante. Il a lui même témoigné que lors d’une invitation de personnalités juives à l’Elysée pour la nouvelle année je crois, lorsque ce journaliste de TJ, Olivier, a évoqué le problème des agressions antisémites s’étant multipliées exponentiellement, Chirac est devenu furieux et l’a rabroué de façon extrêmement véhémente. Chirac a été de ceux qui ont nié l’antisémtisme lorsque les agressions antijuives ont surpris et mortifié la communauté juive fin l’an 2000, courant de l’année 2001, et ce jusqu’à 2003 tournant 2004 quand il n’a pas pu continuer à en nier l’existence. Les mondanités et relations personnelles que vous avez eues avec Chirac ne sauraient occulter cela, à savoir que la communauté juive de France a vécu sous son règne la vague d’antisétisme la plus violente depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et que de façon concommitante, Chirac a favorisé et fait des pires ennemis du peuple juif ses amis intimes (Liste non exaustive: Arafat, Saddam Hussein, Hafez el Assad) . Par conséquent, tout ceci invalide votre tentative de nous rouler dans la farine avec ces histoires à la saccharine de mythe autour de Chirac tel que c’est la tendance actuellement. A cet égard, dans les médias, il y en a même qui essayent de le dépeindre comme un radical de gauche alors que c’était un homme de droite classique, profiteur, avide et corrompu. Il a même été trouvé coupable de malversation. On n’est pas dans les contes de fées et Chirac n’était pas le bon roi bienveillant et ami des Juifs comme Cyrus. Hormis cela, il a d’ailleurs laissé la France dans un état lamentable. C’est d’ailleurs intimement lié à sa politique favorable au terrorisme arabe et aux ennemis d’Israel.
Vous avez votre opinion sur le bilan politique de Jacques Chirac et je ne vais pas essayer de vous faire changer d’avis . Son hostilité à l’égard d’Israël est conforme à la politique arabe de la France telle que le Quai d’Orsay a la suite du General de Gaulle, l’a écrite dans le marbre : rie ne plus que les frontières de 1948 !
A l’égard des juifs , Chirac a été amical voire chaleureux ! Maire de Paris il a favorisé l’installation des écoles loubavitch surtout dans le 19 eme allant jusqu’à faire cautionner par la Ville de Paris les emprunts nécessaires. On n’arrive pas au sommet de l’ État si on est assez inintelligent pour être anti juif ! Chirac était un grand cœur et pour sa politique les historiens établiront le vrai bilan !
Ce dont vous m’informez Monsieur Mamou et que je ne savais pas, c’est que le mouvement Loubavitch de France aurait collaboré pour quelques avantages matériels avec un président notoirement hostile à l’Etat juif, ce que par euphémisme vous qualifiez de « grand coeur ». Vraiment impressionnant comme autisme.
Collaboré ? Choisissez vos mots ! Les loubavitch ont obtenu l’appui constant du Maire de Paris qui a expliqué pourquoi il l’avait accordé . » Ce sont les seuls qui m’ont dit qu’ils avaient besoin de la ville de Paris non pour établir une synagogue mais pour ouvrir une école ! «
Que Chirac vous ne l’aimez pas , on s’en fiche mais que vous le caricaturez c’est regrettable !
C’est pourtant bien la signification que ce que vous nous avez appris Monsieur Mamou, à moins que votre info soit fausse
Désolé de vous décevoir ! L’info n’est pas fausse ! Et oui les louba, Chirac, maire de Paris les a bcp aidés ! Ça contredit votre description de Chirac anti juif ? Faut savoir s’informer Et faut savoir nuancer ses idées !
Je viens de me souvenir du nom de ce journaliste à Tribune Juive qui a été vertement rabroué par Chirac sur la question de l’antisémitisme que ce dernier niait: Olivier Guland. https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Guland
C’est vous en tout cas qui nous l’avez aprris cher André Mamou, à moins que votre info soit fausse
Vous pouvez vérifier avant d’en douter’
Ce que l’on peut lire des dernières tentatives de politiser tout en criant plus fort que les autres au milieu d’un recueillement est : retors. L’article informatif et factuel de M. Chouffan n’avait rien a voir avec ces recuperations politiques. La memoire benie de Vanessa Sarfaty ne meritait pas un tel détournement de la pensee. Rien des causes qui nous unissent tous autour de preoccupations legitimes ne justifie la vindicte d’arriere garde que l’on peut lire ca et la du meme commentateur. Avoir des opinions politiques ne confisque pas le droit des autres a se recueillir dans la sérénité. Quant à qualifier des témoignages sincères de « mondanités » c’est une autre recuperation des pires clichés dont on a deja assez souffert. Helas cette forme d’incontinence a ne pouvoir se retenir de retourner tout, est prévisible. Ca ne donne pas raison au hurleur. Vous avez le droit d’avoir des convictions. Vous n’avez pas le monopole de ces causes que vous developpez, pour le coup hors sujet. On ne nous divisera pas. Ni la veille ni le lendemain de Yom Kippour.
Laissez donc l’article sur la memoire bénie de Vanessa reposer en paix sans insulter son recueillement en nous prenant en otages, et faites valoir vos convictions sur d’autres actualites s’il vous plait. D’autres ont fait valoir leurs questionnements avec ponderation et justesse.
Comme nous sommes au lendemain de Yom Kippour, je vous souhaite d’être inscrit dans le livre de la vie. Am Israel Haï.
Merci de me permettre d’avoir des convictions que vous reléguez à des « hurlements » ou à de la « vindicte ». C’est votre droit et je suis vraiment navré si votre délicatesse en a été si malmenée. Au demeurant, sur un point je vous rejoins tout à fait: j’ai eu tort d’employer le terme « mondanités ». Le terme « tartufferies » aurait été effectivement plus approprié. Et je crois qu’en l’occurence, vous en détenez le « monopole ».
« Ahavat Israel »