Hier s’est tenue une rencontre co-organisée par la Fondation pour l’innovation politique et l’Israel Press Association (EIPA) sur : l’Antisionisme, forme moderne de l’antisémitisme?
Un débat très intéressant orchestré par David khalfa, chercheur associé à l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE) et Dominique Reynie, Professeur des Universités à Sciences Po et Directeur général de la Fondation.
Une table ronde menée par des intervenants chevronnés, des experts qui ont fait part de leurs inquiétudes face à cette montée de l’antisémitisme, la diabolisation et la haine de l’état d’Israël, systématique et unilatérale, une nouvelle forme d’antisémitisme moderne et renouvelée, justifiée par la seule perception de ce dernier comme collectivité juive et qui engendre la haine du juif et les agressions.
Les députés, François Pupponi, Jean Marie Bockel, David Habib, Sylvain Maillard, Philippe Vigier, nous ont parlé de leur expérience de parlementaire face à ce problème et approuvent sans réserve la définition opérationnelle de la résolution contre l’antisémitisme, incluant l’antisionisme qui devrait être votée à l’automne à l’Assemblée Nationale.
Cette résolution déposée le 20 mai et qui a remporté 167 signatures devait être votée le 29 mai et a été annulée 2 heures avant le début de la séance a confié François Pupponi député du Val d’Oise.
Cette résolution donnera enfin un cadre juridique pour mieux nous défendre face à ces attaques et cette haine.
À la question d’Annette Vieworka, sur l’inefficacité des lois votées et leur non application, Sylvain Maillard, Président du Groupe d’études sur l’antisémitisme à l’Assemblée Nationale, a exprimé sa volonté de faire voter cette résolution dès le mois d’octobre et de travailler étroitement avec les partis politiques, les corporations concernées, les Juges, les policiers, les enseignants, pour rendre efficace et applicable cette résolution et travailler en respectant la loi.
Pour l’historien Gadi Taub, professeur à l’université hébraïque de Jérusalem : « On compare souvent le nationalisme palestinien au nationalisme juif c’est-à-dire au sionisme. C’est une grossière erreur. Comparaison n’est pas raison. Le caractère éminemment politique du sionisme explique largement la capacité qu’ont eu ses leaders historiques à accepter les solutions de compromis, notamment s’agissant de la dimension territoriale du conflit israélo-palestinien. Le nationalisme palestinien est quant à lui centré, non pas sur la création d’un état aux côtés d’Israël, mais sur une aspiration mythologique au retour en Israël même des réfugiés de 1948. C’est donc la dimension géographique qui y prédomine et non la dimension politique. Or la politique c’est l’art du compromis! Les refus successifs du leadership palestinien des plans de paix proposés par la médiation américaine illustrent leur incapacité chronique à faire des concessions pour parvenir à leur objectif déclaré – la création d’un état – car ce dernier n’occupe tout bonnement pas une place central dans le narratif palestinien »
Le Rabbin Menachem Margolin, Président de l’association juive européenne (EJA) a insisté sur le fait que « la haine d’Israël n’est pas seulement le nouveau visage de l’antisémitisme. Elle fournit une justification commode aux attaques verbales et physiques qui frappent les Juifs sur le continent européen ». Les leaders politiques européens ne prennent pas assez la mesure de la gravité de la situation. Leur combat pour l’antisémitisme est pour l’essentiel inefficace et le restera tant que dans le même temps ils ne cesseront de condamner Israël de manière disproportionnée. Ces condamnations systématiques et unilatérales contribuent à entretenir un climat d’hostilité dont les Juifs européens pâtissent, ces derniers étant identifiés à l’état juif dont l’image ne cesse de se dégrader. Les journalistes ont également un rôle à jouer. Ils se doivent de faire usage de leur esprit critique à l’égard d’un conflit complexe dont les répercussions se font sentir dans la vie quotidienne de leurs concitoyens juifs. Ils doivent également interpeller les responsables politiques sur l’efficacité des mesures prises en matière de lutte contre l’antisémitisme.
Cette table ronde a permis de faire le point sur la progression inquiétante de l’antisémitisme sur le continent européen et notamment en France où en 2018, les actes répertoriés (insultes, menaces, dégradations de biens, agressions, homicides) ont progressé de 74 %, après deux années de recul.
Sylvie Bensaid
Pas d’enregistrement de proposition de résolution et pas de texte sur le site de l’AN. Cet article m’a permis de lire quelques textes et discussions dont le but semblait être de montrer la vertu des députés: le texte sur le remplacement du fioul par le GNL (sic), pour le transport maritime de marchandises vaut son pesant d’écolo-stupidité.
Une résolution pour favoriser la lutte contre l’antisémitisme serait du bavardage et une action maladroite si elle voulait lier de façon obligatoire l’antisionisme et l’antisémitisme; ce serait une action mauvaise comme toutes les actions politiciennes qui compromettent les Juifs français dans des manoeuvres politiques maladroites.
Comment soutenir une action qui a pour but de dénoncer une partie du monde politique français, tandis que l’antisionisme d’Etat se développe et ne peut qu’encourager la stupidité anti-Israëlienne dominante. Demander à des journalistes de faire la leçon aux citoyens est de la mauvaise poésie. Nous sommes menacés de toutes les interdictions: la lutte pour l’égalité et la dignité des femmes est remplacée par la sommation de se soumettre à un faux féminisme, totalitaire à l’américaine, de même pour les gays confondus avec les bisexuels et transsexuels ; dans la même étreinte liberticide, les divagations sur le genre menacent les libertés universitaires, bientôt les libertés publiques, avant la cloche écologique qui masquera tout.
Lutter contre l’antisionisme est un devoir républicain, pourvu qu’il ne reproduise pas les travers de certains de confondre -à 200%- les gouvernements et un pays. Les passions d’anathèmes contre tout ce qui critique Israël est dangereuse et inacceptable. Nous connaissons, tristement, les haines contre les Etats Unis, la Russie, le Royaume Uni, les pays arabes, la Turquie et l’Iran, la France même. Toutes le haines sont condamnables mais nous subissons une dépolitisation et le populisme d’un pouvoir contre le populisme de la canaille; substituer la répression pénale au combat politique serait la dernière scène du suicide politique des Juifs français, exploités par des amis perfides, et du dépérissement de la Nation étouffée par des sectaires.
Pour défendre la souveraineté d’Israël sur Jérusalem, il ne faut pas se voir interdire de refuser la souveraineté Israëlienne sur le Golan. Pour soutenir la défense d’Israël contre l’agression criminelle des autorités de fait de Gaza, il faut pouvoir soutenir que la défense extérieure de la frontière fut une grave erreur politique car insoutenable militairement. La fameuse guerre française contre un terrorisme amateur fut un échec; la République ne peut se permettre de perdre la guerre contre l’antisémitisme en y mêlant un pays étranger.