Gantz a été incapable de reprendre l’initiative face à Nétanyahou, tandis que son image d’ancien général, autrefois rassurante en Israël, est apparue aujourd’hui dépassée.
Il est des élections qu’un homme politique n’a pas le droit de perdre. Les législatives du 9 avril en Israël étaient de cet ordre pour Benny Gantz, adoubé peu auparavant à la tête d’une alliance « Bleu Blanc », en référence aux couleurs du drapeau israélien. Tout a été dit, et parfois très bien dit, sur les raisons de la reconduction de Nétanyahou pour un quatrième mandat consécutif. Il est temps de s’interroger sur les faiblesses propres à son rival Gantz, dont le score de 35 députés, équivalent à celui du Likoud, ne saurait masquer l’échec cinglant.
Le parallèle était cruel, lors de la soirée électorale du 9 avril, entre les sièges de campagne des deux têtes de liste: les partisans de Gantz, se fiant à une seule des trois estimations de sortie des urnes, célébraient déjà leur victoire (photo ci-dessus), tandis que Nétanyahou interdisait l’accès à son QG aux militants, et ce jusqu’à ce que son succès soit effectivement proclamé. D’un côté, la pugnacité patiente d’un dirigeant expérimenté, de l’autre, la griserie narcissique d’un novice en politique. Mais Gantz aurait justement pu incarner le renouveau face à Nétanyahou s’il n’avait pas commis quatre erreurs manifestes durant cette campagne.
1.LAISSER LE PREMIER MINISTRE DEFINIR LES TERMES DU DEBAT
Gantz n’est jamais parvenu à imposer son rythme à la campagne électorale, concédant au Premier ministre la maîtrise des termes du débat. Il faut ajouter, à la décharge du chef de « Bleu blanc », que Nétanyahou est un redoutable démagogue, ne reculant devant aucun amalgame pour déstabiliser son adversaire. Le résultat est que la triple procédure d’inculpation lancée contre le chef du gouvernement, au lieu de constituer un tournant dans la campagne, a très vite été occultée par les accusations déversées par les pro-Nétanyahou à l’encontre de son challenger. L’investissement ancien et massif du chef du gouvernement sur les réseaux sociaux a accentué un tel déséquilibre, enfermant Gantz dans une posture réactive, de moins en moins convaincante.
Source et article complet : filiu.blog.lemonde.fr
Gantz est un psychorigide pétrifié.
Face à une intelligence vive et fluide comme celle de Natanyahou, la « momie » avait peu de chance de l’emporter.