La cinquième victoire de Benjamin Nétanyahou, par Freddy Eytan

La campagne électorale est enfin et heureusement dernière nous car elle a été la plus virulente et la plus indigne que nous ayons connue depuis plusieurs décennies. Il était triste d’observer comment les attaques et les insultes personnelles ont dominé les débats et négligé les questions graves sur l’avenir de l’Etat juif.

Le vote sanction contre Nétanyahou a donc échoué et le peuple israélien a prononcé son verdict et a plébiscité clairement le grand leader de la Droite pour un cinquième gouvernement.

Plus d’un million d’Israéliens ont souhaité un véritable changement et le départ humiliant de Nétanyahou pour pouvoir offrir le pouvoir à un parti d’humeur, à l’homme providentiel Benny Gantz.

A l’heure actuelle, et malgré les sondages favorables et une presse fortement mobilisée, l’ancien chef d’état-major de Tsahal, les anciens généraux et Yair Lapid siégeront désormais dans les bancs de l’opposition.

Les résultats des élections législatives ont prouvé une fois de plus que les instituts de sondages avaient échoué dans leur évaluation, leurs pronostics ne demeurent qu’un échantillon d’opinions éphémères et non une science exacte.

La majorité des analystes de la presse a aussi sous-estimé les capacités acrobatiques de Nétanyahou, son acharnement à s’accrocher à la tête du gouvernement, et la volonté de la Droite de le maintenir au pouvoir, et ce malgré et en dépit de sa mise en examen par le procureur de l’Etat.

Certes, les citoyens israéliens ont protesté et râlé mais, en fin de compte, ils ont compris que malgré toutes difficultés, ils sont quand même heureux de vivre dans ce pays. Ils ne veulent pas remettre si facilement les commandes du pouvoir, et sur un plateau d’argent, à des « blancs-becs » de la politique.

Triste aussi de constater la débâcle du parti travailliste, celui de Ben Gourion, Eshkol, Golda, Rabin et Pérès, fondateurs de l’Etat d’Israël. La Gauche israélienne dans son ensemble n’est représentée aujourd’hui que par une dizaine de députés seulement.

« Merci » a tweeté Benjamin Nétanyahou avec cette photo (Twitter)

Le cinquième gouvernement Nétanyahou sera probablement similaire à celui du précédent, mais il est clair que la nouvelle Knesset changera complétement de visage avec deux grands partis dont la majorité des députés seront nouveaux et jeunes.

Les résultats des élections ont renforcé les partis ultraorthodoxes et ont fait disparaitre de l’échiquier politique le tandem Bennet-Shaked. Le nombre et l’importance des petits partis charnières a été également réduit, notamment les partis arabes. Incroyable mais vrai, 41 listes étaient en compétition dans cette campagne.

Dans ce contexte, il est souhaitable de changer enfin le système proportionnel actuel puisque les deux grands partis forment ensemble 70 députés.

Bien que pour l’heure les chances soient minimes, nous pensons que dans un échiquier complexe comme le nôtre, et dans un Proche-Orient en pleine turbulences, et surtout à la veille d’un nouveau plan de paix américain, il est préférable que les deux grands partis mettent leurs querelles aux vestiaires.

Ils devraient penser sérieusement et sincèrement à l’avenir des générations futures. Former ensemble un gouvernement solide d’union nationale, capable de réformer dans tous les domaines, relever les grands défis et prendre des décisions sages et audacieuses.

Freddy Eytan, Le CAPE de Jérusalem,jcpa-lecape.org                 


Annexe: Résultats des élections du 9 avril 2019

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1 Comment

  1. « Ils ne veulent pas remettre si facilement les commandes du pouvoir, et sur un plateau d’argent, à des « blancs-becs » de la politique. » C’est exactement ce qu’ont fait les Français il y a deux ans, avec le succès que l’on sait : des députés godillots, des ministres incompétents et inexpérimentés et une tête bicéphale désolante.

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