Alors qu’un an après l’attentat islamiste de Trèbes, le nom d’Arnaud Beltrame est dit, redit, telle une chanson triste, mais si chère à nos cœurs, alors qu’un media parle de … La France Arnaud Beltrame et que moi je me souviens de ces débats qui se pensaient intello alors qu’ils n’étaient que masturbation intellectuelle et où d’aucuns se demandaient s’il en était un, le Colonel, de héros, un Rodrigue du XXIème siècle quoi,
Alors qu’il semblerait que beaucoup aient répondu que oui, près de 150 communes ayant baptisé Qui une rue, Qui une place ou un établissement public du nom de l’homme qui se substitua à une otage et y laissa sa vie,
Alors qu’en chacun de nous, son nom est désormais inscrit à jamais,
Alors même qu’un historien se pencha à raison sur … la construction du héros Beltrame et en fit un ouvrage[1],
En même temps, un magazine féminin de mode et beauté, prétendument lu par … les femmes libérées, nous inflige sa Une, sa Couv, quoi, sur Jacinda Ardern, la compassion et la fermeté.
Mais si. Vous savez qui est la Dame. Depuis que la Nouvelle-Zélande a été frappée par la plus importante tuerie de masse de son histoire, les regards bienveillants sont rivés vers la Première ministre, nous rappelle le Magazine. Sa main réconforte le peuple endeuillé mais ne tremble pas pour condamner le terroriste qu’elle refuse de nommer.
La Première ministre, donc, rappelez-vous.
Tant il est vrai qu’elle offrit tout d’abord au regard du monde la sobre et nécessaire et rare image de l’empathie. Du RSA de la bienveillance.
Un raciste de la pure espèce avait tué en quelques éclairs 50 fidèles alors qu’ils priaient au sein de deux mosquées voisines. Le lâche Le salaud filma son forfait et distribua sur les réseaux sociaux un salmigondis qu’on nous vendit pour un… Manifeste.
Au Parlement donc, la cheffe du Gouvernement, l’air grave et vêtue de noir, martela l’unité nationale et condamna sans réserve l’attentat. Elle fit prendre des mesures pour qu’enfin une loi surveillât juste un peu la vente des armes.
Mais elle ne sut s’arrêter.
Mais elle ne sut s’arrêter.
Pire ? Je crains qu’en toute conscience, elle ne le voulut point.
La donzelle en effet invita son peuple à penser aux innocentes victimes de la tuerie barbare et à communier avec les musulmans.
Elle avait déjà enfourché son cheval : Salam aleykoum. Que la paix soit avec vous et avec chacun d’entre nous, s’enflammait de partout Jacinda, d’un hijab vêtue pour la cause et enjoignant ses sœurs à se couvrir… aussi.
Elle-même ne faisait-elle pas les plateaux, les cheveux voilés.
Ne prononça-t-elle pas un hadith attribué au Prophète Muhammad et ne récita-t-elle pas que Les croyants, dans leur bienveillance, leur compassion et leur sympathie réciproque étaient comme un seul corps. Et que Lorsqu’un des membres souffrait, c’était l’ensemble du corps qui souffrait.
Qui était cette illuminée Cette inconsciente
Et le fait qu’elle eût à dix-sept ans renoncé à la foi mormone dans laquelle elle avait été élevée, le fait qu’elle s’opposât aux positions homophobes de l’Église ou celui qu’elle siégea à l’ONU avec son bébé de trois mois dans les bras lui valait-il quitus ????
Telle Perrette et Le Pot au lait, la donzelle oublia la raison et exhorta ses pareilles à se couvrir, en guise de solidarité, toutes d’un voile, d’un fichu quoi, enterrant par là-même toutes celles qui perdirent leur vie pour avoir bravé ce diktat, écrasant salissant le souvenir-même que Nasrin Sotoudeh croupissait en prison et recevrait les 180 coups de fouet auxquels elle fut condamnée pour avoir, l’impudente, voulu défendre celles qui refusaient qu’on leur imposât ce bout de tissu sur la tête, mettant une deuxième fois en bière les Amel Zenoune Zouani, les Katia Bengana, et puis celles, vivantes, combattantes, qui au péril de leur vie sous nos yeux chaque jour bravent cette injonction que des hommes, au nom d’une religion, prétendraient leur donner.
Ce tissu qu’on appela en 1989 foulard[2] puis voile islamique, étendards toujours de la stratégie islamiste, Zineb El Rhazoui, Fatiha Agag-Boudjahlat, Jeannette Bougrab et tant d’autres, versus les dangereuses Lallab et leurs victimes groupies, qu’elles s’appelassent Mennel ou fissent leurs premiers pas, déjà d’un foulard harnachées, puisqu’il s’agirait d’un libre choix et de liberté de vêture[3].
Le voile. Qu’il s’agît de celui d’une Latifa parcourant les écoles pour y parler… laïcité.
Qu’il s’agît de celui porté par la maman accompagnatrice d’une sortie scolaire.
De celle-ci qui enfourche le tapis de course de la salle de sport.
Qu’il abritât un sourire si doux ou qu’il fut doublé de la plus grande des provocations.
Qu’il fît ou non querelle lorsque des marques le mirent en vitrines au nom de la mode pudique.
Qu’il fût cause de la mise à l’écart d’une directrice de magasin qui prit sur elle et affirma que la marque de lingerie … n’engageait pas de vendeuse voilée
Qu’il fût porté par telle journaliste trop docile, côtoyant cette courageuse musulmane qui elle, le refusa et porta chevelure au vent,
Ce voile qui fut cause du procès de tant parmi nous, vils islamophobes que définitivement nous étions,
Ce voile au nom duquel un Madjid Messaoudene, élu de sa ville et bien sûr militant BDS, put appeler à réagir contre une islamophobie grandissante et tweeter, en légende de photos montrant les Néo-Zélandaises voilées, que Nous, nous avions des Lydia Guirous Des Zineb El Ra Des Fatiha Boudjahlat, les désignant à la vindicte…
Non définitivement elle fut contre-productive, l’idée farfelue et sotte de la Première ministre et m’exhorta plus que jamais à me tenir aux côtés des musulmanes et non-musulmanes qui se battaient, de par le monde, pour l’émancipation des femmes et contre le patriarcat qui entendrait leur faire baisser la tête.
Jacinda Ardern. On viendra si on
veut. Habillé comme on veut.
[1] Arnaud Beltrame, gendarme de France. Christophe Carichon. Historien. Editions du Rocher. 2018.
[2] 1989. Collège de Creil.
[3] Combattre le voilement. Fatiha Agag-Boudjahlat. Préface d’Elisabeth Badinter. Editions Cerf. Mars 2019.
Article très juste. Il y a d’ailleurs aussi grave que la bêtise de la première ministre néo-zélandaise : les articles (dans The Washington Post ) de propagande raciste et intégriste de Rockaya Diallo, qui a d’ailleurs récemment intenté un procès en justice Céline Pina pour un article écrit je crois en 2017. Zineb El Rhazoui, Céline Pina et une poignée d’autres sont les derniers défenseurs de la République et semblent chaque jour de plus en plus isolé(e)s.
Bien vu bien dit, Merci !
J’aime beaucoup votre approche par « Habillé comme on veut » :
Dénoncer l’atteinte à la République, à la laïcité. Dénoncer l’habilitation de l’humiliation faites aux femmes… Mais aussi cette »mode » -osons, à dessein, le mot : cette soumission, qui voudrait que par respect, par sympathie (dans le sens étymologique fort de souffrance partagée) pour les victimes, les survivants, les proches, il faille avaliser leur idéologie et les pratiques qu’elle impose.
Oui, habillés comme on veut ! Nous ne serons jamais plus solidaires et compassionnels qu’en étant solidement et sereinement nous-mêmes.
Et par dessus le marché, en la circonstance, c’est très exactement donner raison au fantasmes criminogènes du tueur et de ce qui l’inspire.
Bravo, Madame! Comme d’habitude, vous touchez juste où il faut.
Après un premier acte impeccable, Mme Jacinda Ardern, au second acte, suit le modèle « canadien et multiculturaliste » du Premier Ministre Trudeau et sa famille: lorsqu’on visite les « Orientaux », on s’habille en « oriental » et ce carnaval est signe d’identification.
Merci Madame, vous êtes une de nos plumes qui exprime avec talent et promptitude notre rage de voir le multiculturalism mis en exergue par celles et ceux mêmes qui devraient préserver les conditions de la paix civile en défendant la la laïcité ou en l’établissant comme j’espère que cela aboutira en Algérie.