Bon Vendredi
Chabbat Chabes
Le Misanthrope
Avec Lambert Wilson
Mise en scène de Peter Stein
Lambert Wilson est grand dans son humilité au texte de Molière
Peter Stein est grand, dans son infini respect de la langue française qui n’est pas sa langue maternelle mais qu’il abrite avec amour dans son coeur et son esprit.
Je ne garde pas dans l’ombre les autres personnages, Celimène, objet de son amour, immature, coquette et égoïste, Philinte, l’ami bienveillant et plein de tempérance, Oronte, boursouflé de lui même, Arsinoe l’amie fourbe et médisante, Eliante, la cousine, Acaste et Clitandre les ridicules petits marquis..
Tous ces valets de cour, riches et oisifs n’ont pour objectif que de plaire, séduire , faire les beaux, dans une comédie humaine qui privilégie l’hypocrisie et le factice, face à un Alceste monolithique, dépourvu de complaisance pour ces jeux sociaux bi polaires, séduction en avant scène, noirceur et médisance en coulisses.
Dans ce cloaque snobinard, régi par un protocole de bonnes manières ultra codifié, la sincérité, la pureté et la droiture intransigeante d’Alceste symbolisent l’humanité du cœur face à la matoiserie des valets de la cour.
Mais sa faiblesse, son talon d’Achille, c’est la jeune Celimène qu’il aime d’amour fou et dont la frivolité et la duplicité lui cisaillent le cœur, en ébréchant douloureusement sa carapace…
Wilson nous offre avec talent la rutilance du texte de Molière, alternant la brutalité du solitaire incompris et la souffrance de l’amoureux éconduit dans un phrasé rythmé de silences qui illustrent l’ironie et la dérision de ces vers..
La douleur affleure à chaque mot et Wilson prête à son Alceste une sensibilité et une violence qui mettent à nu son cœur en miettes et son esprit exalté d’une rage impuissante contre cette hypocrisie forcenée.
Les vers sont humanisés par une diction parfaite qui gomme ce que pourrait avoir d’artificiel l’alexandrin et donne au texte une sidérante modernité dans cette intemporelle et universelle dualité entre le code social et la sincérité crue.
Le décor, sobre et élégant, offre un plateau épuré au texte qui déroule son opulence lyrique , spirituelle et sociologique, magnifiquement servie par un Lambert Wilson habité, escorté d’une équipe d’excellents acteurs qui offrent un nanan à un public conquis.
On est loin du pensum des pièces classiques qui mobilisaient nos jeudis à la Comédie Française dans un ennui poli qui offrait à notre imaginaire des galopades bien éloignées de cette pénitence scolaire.
Une soirée exquise
Une pièce à ne pas manquer
Que cette journée signe les retrouvailles du Chabbat chaleureuses, lavées des appréhensions rituelles sur un inquiétant samedi..
Chabbat Chalom
Git chabes
Je vous embrasse
Michèle Chabelski
Note du metteur en scène : Misanthropie et jalousie : cette combinaison fait de notre Alceste un « clown ». Il est touchant, nous comprenons ses sentiments . Les raisons de sa misanthropie peuvent aussi aujourd’hui nous plonger dans le désespoir. L’élégance des vers, le sarcasme et l’ironie des dialogues font de cette pièce la comédie classique pour l’éternité.
Peter Stein.
Distribution :
Lambert Wilson Jean-Pierre Malo Hervé Briaux Brigitte Catillon Manon Combes Pauline Cheviller Paul Minthe Léo Dussollier Patrice Dozier Jean-François Lapalus Dimitri Viau
Mise en scène : Peter Stein
Décors : Ferdinand Woegerbauer
Costumes : Anna Maria Heinreich
Lumières : François Menou
Assistance à la mise en scène : Nikolitsa Angelakopoulou
LA PRESSE EN PARLE:
Une distribution de haute qualité FIGAROSCOPE
Un énorme succès France INTER
Lambert Wilson, un grand Alceste LE FIGARO
Le spectacle à voir absolument VANITY FAIR
La pièce de la rentrée 2019 CNEWS
Magnifique d’intensité PUBLIK’ART
Infos pratiques :
Le Comedia – Théâtre Libre
740 places
4 boulevard de Strasbourg – 75010 Paris
Le misanthrope : du vendredi 22 mars 2019 au samedi 18 mai 2019
Tarifs : de 70€ à 34€
Profitons pour rappeler que le misanthrope de Molière joue un rôle essentiel dans le film « Alceste en bicyclette » de Philippe Le Guay avec le même Lambert Wilson et, excusez du peu, Lucchini.
Excellent.
Chouette, un article sur moi !