Une Europe sans Juifs ?

Dans « La France sans les Juifs » (PUF), Dany Trom, chercheur au CNRS, alerte sur le possible départ massif des Juifs de France face à la montée de l’insécurité à leur endroit. Toute l’Europe serait concernée.

Dans son dernier livre, « Continent sans frontière », Theo Francken faisait un éloge appuyé aux communautés juives européenne et belge pour leur capacité extrême d’intégration qu’il semblait vouloir opposer à la composante musulmane qui demeure pour partie non-intégrée voire désintégrée.

Dans son dernier livre également, « Immigration et intégration, Avant qu’il ne soit trop tard » (Dynamedia), le sénateur MR Alain Destexhe imagine un scénario catastrophe en 2050 dans lequel la communauté juive belge quitte intégralement notre pays en raison d’un nouvel antisémitisme, notamment d’origine arabo-musulmane.

Plusieurs exemples historiques démontrent par l’absurde l’exemplarité de la communauté juive et son utilité dans le substrat autochtone : leur expulsion en 1492 qui va coïncider un peu plus tard au déclin de l’Espagne et la fuite massive des Juifs soviétiques lors de deux grandes vagues (1975 et 1990)  correspond à un déclin économique de la Russie.

A contrario, dans « Les Juifs, le monde et l’Argent » (Fayard), Jacques Attali estime qu’il n’y aurait pas eu de Révolution américaine sans les émigrés juifs européens…

CANARI DANS LA MINE

L’analogie du canari (qui annonce le grisou lorsqu’il cesse de chanter dans la mine) nous porte à nous méfier des départs massifs de Juifs.

Est-on à l’aube d’un tel phénomène aujourd’hui ? Dans « La France sans les Juifs » (PUF), Dany Trom, chercheur au CNRS, alerte sur le possible départ massif des Juifs de France face à la montée de l’insécurité à leur endroit.

Certes, ils n’étaient « que » 3.000 en 2017 contre 8.000 en 2015 à quitter l’Hexagone. Mais pour le Pr Trom, cela ne trompe pas : depuis 2001 environ, l’émigration ne tarit pas. Pour l’auteur, l’antisémitisme d’extrême droite et de gauche s’exprime de plus en plus librement « et a des prolongements savants à l’université ».

La gauche, surtout, orpheline de la classe ouvrière qui vote désormais pour l’extrême droite, s’appuie de plus en plus sur l’immigration. Les immigrés, surtout musulmans et noirs, estiment que le drame vécu par les Juifs en 40-45 cache les crimes de l’esclavage et de la colonisation. Il y aurait deux poids deux mesures au profit des Juifs qui y gagneraient reconnaissance et influence. « Ainsi se referme le piège de la concurrence victimaire », explique-t-il au Point.

La question juive européenne est liée à l’Etat-nation Israël qui, pour Trom, est le pays qui incarne l’échec du projet d’universalisme européen.

Variation sur la conviction d’Alain Finkielkraut pour qui il n’y a plus de places pour les Juifs dans une Europe multiculturelle, Trom rappelle que « un émigré turc en Allemagne ne se sent pas concerné par la repentance allemande  face à la Shoah ». « Ainsi s’efface lentement la présence juive en Europe. »

PROTEGES PAR L’ARMEE

Certes, en Belgique, le Premier ministre sortant, Charles Michel, a déclaré que la Belgique ne serait pas Belgique sans les Juifs. Et l’ancien Premier ministre français Manuel Valls, à l’époque mariée à une Juive, a déclaré que « la France sans les juifs ne serait plus la France ». Mais en même temps, Roland Dumas, ancien ministre des Affaires étrangères sous François Mitterrand, n’a pas hésité à dire que Valls était sous influence juive. Valls a été un des Premiers ministres les plus haïs de France. Il poursuit d’ailleurs une carrière politique en Catalogne.

En Belgique comme en France, les lieux cultuels et culturels juifs sont protégés par l’armée.

Mais l’Europe n’a ni les moyens ni le courage de défendre réellement les Juifs ou d’arbitrer en leur faveur, souligne Trom. Or, malgré l’islamophobie, aucun Algérien ou Marocain vivant en France n’est rentré au pays « alors que des juifs quittent la France parce qu’ils se sentent en insécurité ».

Le rapport Juifs/musulmans en France est d’environ un à dix (600.000 contre 7 millions). Dans notre pays aussi, entre 700.000 musulmans et 40.000 Juifs, les hommes politiques ont vite fait leur compte…

En vérité, comme au début du 20e siècle où leur émigration correspondit un peu plus tard avec la Shoah, les Juifs d’Europe sont sacrifiables.

Source : InfoBelge.com

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