Le Hezbollah contrôle le Liban sur tous les plans, par Freddy Eytan

Après huit mois de tractations et de chantages, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement.

Le Hezbollah détient désormais trois ministères, dont pour la première fois le ministère de la Santé, parallèlement à la Jeunesse et aux Sports, en plus du ministère d’État pour les Affaires du Parlement.

Le parti chiite renforce une fois encore son ancrage au sein du gouvernement libanais avec cette fois-ci une forte implication dans la vie politique interne et économique.

Aux dernières élections législatives du 6 mai 2018, le Hezbollah a obtenu 14 sièges.

Rappelons que le 6 février 1984 le mouvement chiite avait pris part à l’insurrection contre l’armée libanaise fidèle à l’époque à Amine Gemayel. Depuis, il a transformé la banlieue Sud de Beyrouth en son propre sanctuaire. Il installa un quartier général souterrain, un état-major militaire, des institutions médiatiques, sociales et éducatives.

A l’initiative financière de l’Iran, le Hezbollah a créé des structures scolaires avec un enseignement coranique et des cours de théologie, et notamment la diffusion de manuels scolaires incitant à la haine de l’Etat juif.

Le gouvernement libanais était contraint d’accorder au Hezbollah une chaîne de télévision, al-Manar (Le Phare), et une radio, la Radio de la foi, ainsi que plusieurs organes de presse et de propagande.

Dès le départ, le but du « Parti de Dieu » était clair : chasser toutes les forces occidentales de la région et transformer le Liban en Etat islamique chiite. Parallèlement, combattre l’Etat sioniste pour créer à sa place un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem comme unique capitale.

En février 1992, le chef du Hezbollah, Abbas Moussaoui, qui fut éliminé par un raid de Tsahal, est remplacé par Hassan Nasrallah. Avec l’encouragement et le soutien des Ayatollahs d’Iran, Nasrallah déclare ouverte la guerre contre Israël « jusqu’au jour où l’Etat Juif sera rayé de la carte ».

Benjamin Nétanyahou inspectant les tunnels du Hezbollah découverts en janvier 2019 (photo Haïm Tzal, GPO)

Soulignons que le père du Premier ministre libanais actuel, Rafic Hariri, a été assassiné par le Hezbollah le 14 février 2005. Un mois plus tard, le Hezbollah organise une gigantesque manifestation à Beyrouth, à laquelle participent plus de 800 000 personnes.

Rappelons qu’Hariri fut un ami fidèle de l’ancien président français, Jacques Chirac. Il avait offert à l’ancien Maire de Paris un somptueux appartement… Quai Voltaire…

Depuis, Nasrallah fait la pluie et le beau temps au Liban et poursuit ses activités terroristes, contre les « infidèles » chrétiens et juifs à travers le globe.

Les chrétiens d’Orient sont humiliés et chassés de leur pays natal et le Vatican n’ose condamner et ni agir réellement. Le Pape François, en visite récente dans la péninsule arabique, n’a pas eu le courage de critiquer clairement la situation ni de déplorer la politique désastreuse contre les chrétiens maronites au Liban qui se poursuit depuis la guerre civile de 1975. Seul l’Etat d’Israël était venu à leur secours et avait ouvert la bonne frontière.

Il est triste de constater que la France, fille ainée de l’Eglise, et ancienne occupante du pays du Cèdre reconnaît de facto la présence de terroristes islamistes au sein du gouvernement libanais. Pis encore, elle fournit des armes à l’armée libanaise sachant parfaitement que ce matériel militaire s’acheminera, tôt ou tard, vers la milice chiite.

Depuis la montée en puissance du Hezbollah, la réaction des pays européens demeure timide, même après la découverte de plusieurs tunnels d’attaque le long de notre frontière. Pourtant, l’ONU a voté le 2 septembre 2004 la Résolution 1559 qui demande le retrait des troupes étrangères, et le désarmement des milices. Après la Seconde guerre du Liban, l’ONU a également confirmé cette revendication en exigeant, par la Résolution 1701, le retrait des troupes du Hezbollah du Sud Liban.

Ces jours-ci encore, le département d’État américain a de nouveau exprimé « son inquiétude que le Hezbollah, une organisation désignée comme terroriste par les États-Unis, continue à occuper des postes ministériels et soit autorisé à nommer le ministre de la Santé publique ».

Depuis 1982, le Hezbollah poursuit sa politique de terreur dans le but de créer au nord de l’Etat juif un Etat islamiste chiite qui servira de tremplin militaire aux ayatollahs d’Iran.

L’Etat juif ne souhaite pas déclencher une nouvelle guerre contre le Liban. Cependant, il est clair que toute violation, attentat ou attaque contre des Israéliens ou des Juifs à travers le monde, aura des conséquences graves et désastreuses pour le nouveau gouvernement Hariri et l’ensemble de l’Etat libanais.

Freddy Eytan                                                                                                                              Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape.org

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4 Comments

  1. La France n’occupait pas le Liban, elle exerçait des droits accordés par le mandat de la SDN. Evidemment, quel que soit le statut juridique des pays administrés, la logique coloniale créait fatalement une occupation coloniale dont les volontés de réorganisation territoriale ne servirent pas le Liban.

    L’aide fraternelle d’Israël et les interventions militaires de la France et des Etats Unis furent une erreur tragique qui sabota l’équilibre traditionnel pour installer le Liban comme pays arabe.
    L’erreur de l’intervention Israëlienne servit le Hezbollah qui se transforma en apparence de mouvement national et patriotique.
    Le gouvernement Israêlien a déclaré qu’il éviterait des interventions sur le territoire Libanais, ce qui ne désarme pas Israël.

    Sur cet arrière plan d’échec, Freddy Eytan semble pratiquer une diplomatie bien maladroite: traiter la France de « fille aînée de l’Eglise » est une vieille insulte, parler de « manque de courage politique  » du pape François est une insulte inacceptable et maladroite. La lutte nécessaire d’Israël contre le terrorisme ne doit pas considérer le Liban comme une simple frontière de lutte contre le terrorisme. Israël a suffisamment de griefs justes contre les gouvernements français pour ne pas nous reprocher, aujourd’hui, une action diplomatique réaliste, chose rare.

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