Un mouvement de grogne qui exprime au début une colère légitime mais qui finit par déraper, devient illisible et se fait phagocyter par des partis politiques qui en sont presque pour certains à en revendiquer la paternité alors qu’ils n’avaient rien vu venir, un gouvernement arrogant, déconnecté des Français, de bric et de broc, de « béni-oui-oui » et de bras cassés qui n’avait rien vu venir non plus, d’une incompétence et d’une surdité inégalées, qui accumule les bourdes et les maladresses, une presse aux ordres, télévisuelle en particulier, qui n’informe plus vraiment mais interprète et transforme les événements à sa façon et une situation de plus en plus ingérable, incontrôlable, sur le point d’être catastrophique où les « gilets jaunes » obtiendront en fin de compte une situation plus mauvaise pour eux qu’au début du mouvement, une France amoindrie et appauvrie et une crise qui risque bien de dépasser, et de loin, Mai 68, politiquement mais surtout économiquement. Triste constat.
Vue de l’étranger l’image de la France s’est considérablement dégradée et nous avons droit à des questions et des constatations auxquelles on ne sait quoi répondre sans compter tous ceux qui nous disent avoir annulé ou renoncé à leurs voyages dans ce pays.
Et par-dessus tout, un pays divisé qui montre une colère, une hargne, un mécontentement et une violence qu’on ne voit dans aucun autre pays d’Europe avec aucune recette viable pour une sortie de crise. Les demandes sont tellement contradictoires que même un magicien aurait du mal à les concilier: moins d’impôts mais plus d’état-providence…
Eber Haddad
Tout est dit en peu de mots, clairement et simplement. Au-delà du constat, implacable, il faut se poser la question : pourquoi en est-on arrivé là ? Quelques pistes de réflexion : mai 68, la perte des valeurs, la démission des parents, du clergé, la fin des 30 glorieuses, le chômage, l’immigration débridée et incontrôlée de populations musulmanes antisémites, le regroupement familial, le droit du sol, l’illettrisme, le communautarisme, le recul de la solidarité et de la laïcité. Comment autant de gouvernements ont-ils pu se succéder pendant plus de cinquante ans sans réagir à cette lente dérive qui a aujourd’hui semble-t-il franchi le point de non-retour ?
Effectivement c’est conforme à la situation ; hélas sans exagération aucune ; ce pays est un bateau ivre, il titube au bord du précipice.
Et à la question posée ci-dessus par Julius « pourquoi en est-on arrivé là ? » méditons ce qui suit :
• Lacan (après mai 68, il y a donc 50 ans) :
« Ce à quoi vous aspirez comme révolutionnaires, c’est à un maître. Vous l’aurez. »
• Platon (in « La République », il y a donc 2500 ans) :
Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
lorsque les fils ne tiennent pas compte de leur parole,
lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne,
alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie… »
Je ne connaissais pas ce texte de Platon ! Quelle leçon d’histoire et de politique !
Dans ce cas, Platon encore :
« On peut aisément pardonner à l’enfant qui a peur de l’obscurité. La vraie tragédie de la vie, c’est lorsque les hommes ont peur de la lumière. »
Par ailleurs, lorsqu’il dit ci-dessus « c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie » il parle, il y a 2500 ans, d’ici et de maintenant.
En effet, les GJ sont une mouvance intrinsèquement totalitaire. Ils rappellent ce qu’on appelait jadis la « dictature du prolétariat ».
Ceux qui le prônent ne sont pas mauvais au départ ; ô que non.
Mais, tellement certains de leur bon droit qu’ils interdisent aux voix discordantes de s’exprimer.
Par la menace, l’intimidation, le mépris de la règle majoritaire…
Nous avons tout ça sous les yeux.
« Pauvre France » n’a jamais été autant d’actualité.
Puisque vous semblez apprécier les dires des anciens il y a Sénèque:
« le pire se reconnaît à la foule qui le suit ».
Merci, Girardin, pour cette leçon d’histoire et de lettres classiques. On comprend mieux pourquoi on juge aujourd’hui inutile d’étudier et d’enseigner l’une et l’autre de ces matières.
Propos typique d’un patricien romain méprisant la plèbe…
Ce qui ne l’empêche pas d’avoir raison.
Cité fort à propos , cher Lecteur. Merci!!!!!
La presse étrangère est souvent aussi nulle que la presse française. ‘ »Moins d’impôt et plus d’état-providence »,où est la contradiction ? Ce qui est contradictoire c’est que nous sommes le pays le plus imposé AU MONDE et que notre service public s’est complètement délité en moins de 40 ans. Il serait logique qu’il y ait moins d’impôts et qu’ils soient utilisés plus intelligemment. Ce qui n’est absolument pas le cas. Coût du CICE ?…
En 1968 la France a confondu Révolution de justice et Jouissance de la fête, puis elle s confondu Culture de l’élévation de l’esprit avec Spectacle du Divertissement. La conséquence est qu’aujourd’hui la France vit une fracture tragique entre Culture et privilèges élitaires avec Condition prolétarienne des assistés et chômeurs.
Donc rien à changer depuis 1789 sauf la démission du Pouvoir et de l’Église et la lâcheté pétainiste face à l’Islamisme.
Donc les aristocrates continuent de danser enrubannés sur une France qui n’a plus les moyens de son train de vie.
Quand on vend au Qatar les plus beaux Hôtels de France c’est qu’on a perdu sa conscience historique.
Quand on supprime le grec, le latin, la philosophie et l’histoire de l’enseignement on donne à la fureur islamiste un droit d’entrée et aux Juifs qui pensent le devoir de sortir. Allez-vous encore me censurer?
« …avec aucune recette viable pour une sortie de crise… »
SI! j’AI UNE RECETTE: UNE AUTHENTIQUE « NUIT DU 4 AOÛT » AVEC ABOLITION DE PRIVILÈGES DES ÉLITES QUI NOUS GOUVERNENT: SALAIRES ET HONORAIRES PHARAMINEUX, RÉDUCTION DU NOMBRE DE DÉPUTÉS ET DE SÉNATEURS, SUPPRESSION DES RENTES AUX ANCIENS PRÉSIDENTS, ETC…ÉCONOMIQUEMENT IMPACT FAIBLE, SYMBOLIQUEMENT MESSAGE TRÈS FORT
Vous savez fort bien que la nuit du 4 août 1789 n’a été que purement formelle, il a fallu les répressions successives des révoltes du peuple de 1830, 1848 1871, les hécatombes des enfants du peuple de 1914-18 puis de 1939-45 et la déroute française, Vichy, l’antisémitisme et la Shoah pour voir se perpétuer la même dichotomie de classes et l’immobilisme de la France. La source de la tragédie de la France est sa perte des colonies: c’était sa richesse sur le dos des colonisés. La France a cru pouvoir perpétuer son capitalisme en faisant venir des prolétaires maghrébins et elle s’est tiré dans les pieds n’ayant jamais imaginé que ces êtres avaient une conscience, une mémoire, une culture et une impossibilité globale à s’adapter à la République. De Gaulle est devenu anti-Israéliens et indirectement anti-Juifs en ayant vendu la France aux intériêts arabes après le choc pétrolier de 1973 suite à la Guerre de Kippour. Puis avec Giscard et surtout Chirac – au lieu de préparer sa révolution technologique et écologique – elle a préféré continuer à exploiter un sous-prolétariat global en fustigeant les Juifs colons et Israël pour plaire aux bailleurs de fonds arabes et détourner la hargne publique. Voilà le merdier de la France d’aujourd’hui. Le surgissement des Gilets Jaune est le retour de flamme symbolique de l’étoile jaune quand la France ostracisait les Juifs. Le jaune est la couleur des casseurs de grève, des traitres … C’est la couleur de l’or, de la richesse convoitée – c’est pour cela qu’on l’a collée aux Juifs… C’est une couleur voyante sur les autoroutes c’est-à-dire la liberté de vitesse et le désir d’évasion… voilà pourquoi les Gilets Jaunes cassent les radars … qui incarnent le contrôle les taxes et la finances : Le Pouvoir… de toujours… La conséquence du symbole?
La faute aux Juifs et aux banques! Et pendant ce temps-là pour détourner la colère de 1789 jamais réparée… on laisse les imams prêcher la haine des Juifs
C’est plus simple que de perdre ses privilèges … Nous sommes encore au temps quand les femmes de Paris qui demandaient m du pain au roi, aux grilles jaunes d’or de Versailles.
Etes-vous bien réveillé, Sergio26 ?
« De Gaulle …. vendu la France aux intérêts arabes après le choc pétrolier de 1973 suite à la Guerre de Kippour ».
Mais il quitta la présidence en 1969 et mourut et 1970…
Ainsi que le reste; exemple : « La source de la tragédie de la France est sa perte des colonies : c’était sa richesse sur le dos des colonisés ».
Faux ; dès 1945 au moins les colonies étaient un fardeau croissant ; la France ne se portaient jamais mieux que depuis leur « perte ».
C’est pareil ailleurs : la plus puissante économie mondiale n’a jamais été un empire colonial ; sa richesse provient de l’absorption d’immigrés.
Vos approximatives notions remontent au 18eme siècle alors que nous sommes en 2019. Les bras m’en tombent.
J’ai fait un raccourci malheureux. Girardin, vous avez raison, de Gaulle c’était en 1967 lors la Guerre des 6 jours, mais son geste a déterminé la politique du Quai d’Orsay jusqu’à aujourd’hui. Voilà pourquoi j’ai sauté sur 1973. La France perçoit Israël sous le sceau d’un transfert de culpabilité de ses propres abus en Algérie… Les deux situations sont nullement comparables… Avec l’Islamisme nous sommes en face d’une guerre théologique et non d’une libération nationale… Israël se bat pour sa peau!
Enfin vous ne pouvez pas réfuter la soumission de la France au monde arabe pour raisons d’approvisionnement pétrolier et autres …
Quant aux colonies je suis désolé: la plus valut économique de la France était énorme. Et elle s’est poursuivie tant bien que mal par un néo-colonialisme en Afrique par des présidents fantôches…
Quant à la taxe carbone elle n’est pas là pour préparer la transition énergétique mais combler les 4 milliards perdus avec l’annulation de l’ISF.
Enfin le Siècle des lumières (XVIIIe) ne me ressemble pas trop… Je serai plutôt un romantique lucide postmoderne.
À Platon qui dans sa République chasse le « poète » de la Cité, je préfère le génie des Prophètes d’Israël et les peintres de la Renaissance italienne que la France s’empressa d’imiter…
La
« Quant aux colonies je suis désolé: la plus value économique de la France était énorme. »
C’est très discutable, notamment par l’économiste Jacques Marseille dans « Empire colonial et capitalisme français. Histoire d’un divorce »…
D’accord avec André ci-dessus ; en général, la prospérité est de moins en moins affaire de « ressources naturelles » du sous-sol et de plus en plus de la ressource (matière) grise.
Voyez par exemple l’Algérie et le Venezuela que leurs trésors d’or noir transformèrent en misère (noire…).
Mais globalement, je suis hélas dans l’impossibilité de discuter avec Sergio26 ; et il n’est pas le seul.
Rappelons que l’article s’intitule « France. Vue de l’étranger » et il s’agit des effets du mouvement GJ sur ce pays et son image. Vaste sujet déjà.
Or, conformément à ce qu’on constate souvent dans la presse juive, Sergio (comme bien d’autres) dévie tout débat sur Israël et la France vues à travers un prisme juif (approximatif…) et totalement hors sujet.
Profitant d’ailleurs pour régler des comptes amour-haine typiquement juifs avec la France alors que le sujet en est à mille lieux.
Si on parle de tout et de n’importe quoi on ne parle de rien.
Je m’abstiens donc.
A propos de « la presse aux ordres »…La presse française et européenne est très loin d’être parfaite, mais elle ferait presque figure de modèle par rapport à la presse américaine, dont de nombreux articles véhiculent (notamment sur la France) des informations approximatives, voire factuellement erronées. Désinformation totale et récurrente dans The Washington Post, The New York times, The newrepublic, comme sur la chaîne Fox News etc…La presse anglo-américaine est objectivement la pire du monde occidental, et la presse d’un pays est plus ou moins à l’image de sa société.
Pas d’accord du tout ! La presse ne fait pas œuvre d’historien et des erreurs il y en a partout ! La presse américaine est un véritable contre pouvoir! Lisez la et vous comprendrez!
Je fais allusion aux articles et reportages américains ayant pour sujet la France et l’Europe. Et là on atteint la désinformation pure et simple, souvent à caractère xénophobe.