Je pense cesser tout commerce avec les dames juives parisiennes, oh le bon parti que j’ai pris : ça devient insupportable d’avoir peur d’écouter les infos, et d’avoir peur pour vous, mes amies, quand j’apprends par la radio qu’une dame âgée, dont le père a été déporté à Auschwitz, s’est fait agresser par trois gilets jaunes sur la ligne 4 du métro, trois crevures à qui elle demandait d’arrêter de faire le geste antisémite dit « quenelle ».
L’une de mes amies (depuis avant ma naissance) a quatre-vingt deux ans, elle habite une rue desservie par la ligne 4, est juive, son père a été déporté, elle ne manque pas de courage et a son franc-parler. J’essaie de contacter mon amie, je laisse un message inquiet sur son répondeur, je la cherche en vain en ligne.
Après, on apprend par le journaliste présent au moment de l’agression que celle ci n’a été que verbale. On apprend par ailleurs que la dame a soixante-quatorze ans (et pas quatre-vingt deux). Rassuré? Non, tant que je n’aurai pas de nouvelles : agression seulement verbale, ouais, que vaut le témoignage d’un pleutre (pardon, d’un sidéré) qui c’est sûr, aura voulu se donner bonne conscience? Et elle fait jeune, on se sera trompé sur son âge.
Bref si tu es juive de naissance, amie d’adolescence de ma mère, fille de déportée, ancienne enfant cachée, agrégée de lettres classiques en retraite, et que tu habites à portée de soulier de la ligne 4 du métro, tâche de me faire savoir comment tu vas!
Et sache que je… que nous t’aimons
Olivier Adda
Toute ma sympathie à cette dame agressée dans le métro, quel courage de sa part. Quelle dignité.
On est impressionné par ce genre de situation qui semble laisser assez indifférents les ‘spectateurs’-