Parmi les Français qui manifestent depuis quinze jours, les ruraux et les périurbains sont majoritaires. Souvent des habitants de pavillons, éloignés des centres-villes, dépendants de leur voiture pour aller travailler et endettés. Enquête sur ces villages champignons qui broient du noir, s’estiment méprisés et sont bien décidés à le faire savoir.
« Quand les avions passent à basse altitude au-dessus du lotissement, on se dit: “Tiens, c’est les Parisiens qui, eux, peuvent partir en vacances. Et, en plus, ils nous lâchent du kérosène.” » Parole d’un propriétaire d’un pavillon de 250 mètres carrés et d’un vaste terrain, achetés dans les années 1980 comme une promesse de cadre idéal pour voir grandir sa famille. Trente ans plus tard, Bruno déchante: «Les trains en retard pour aller travailler à Paris, les deux voitures indispensables pour les allées et venues des trois enfants et un bien immobilier qui se déprécie. On est la classe moyenne qui décroche et les rancœurs s’accumulent. Moi aussi, jeune homme, j’ai été bobo en scooter à Paris. J’ai donc vécu des deux côtés de la barricade. » Le salarié d’une entreprise de communication est désormais dans le camp des « assignés à résidence ».
« Tout ce qui était positif quand on est arrivé en 1995 a tourné court. La convivialité entre voisins a disparu »
Source et article complet : lefigaro.fr
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