Depuis la nuit des temps, le peuple juif se recueille le jour du Yom Kippour, en cette journée du Grand pardon et de la repentance qui demeure à jamais la plus sacrée et la plus solennelle de l’année hébraïque.
Depuis 45 ans, Kippour est lié à la maudite guerre, à cette bataille héroïque qui fut la plus meurtrière qu’ont connue les Israéliens.
Ils avaient vu la mort en face, la destruction totale de leur cher foyer national.
Rappelons que les Arabes attaquèrent avec plus de 5500 chars. Sur le front de Suez, les Egyptiens alignèrent deux fois plus de chars que
Montgomery et Rommel dans le désert de Libye durant la bataille d’El Alamein ; tandis que les Syriens attaquèrent avec une force égale à celle que l’Allemagne lança à l’époque contre la France.
Le général légendaire Moshé Dayan évoqua même, dans une allusion biblique, la fin du troisième Temple. En dépit de certaines informations alarmantes et d’un sérieux avertissement du roi Hussein de Jordanie sur un éventuel conflit armé, les Arabes ont surpris l’Etat juif pour la première fois.
Cette guerre de Yom Kippour a secoué la société israélienne sur tous les plans. Ce fut un « tremblement de terre » dans la vie politique et militaire que personne n’a osé imaginer et qui nous guette jusqu’à ce jour, 45 ans après.
La confiance aveugle des généraux de l’époque, le mépris de l’adversaire après sa forte humiliation lors de la guerre des Six Jours, et l’indifférence du gouvernement face aux menaces éventuelles, ont plongé le pays dans un mécontentement profond et une amère frustration.
Sans doute, la victoire militaire fut-elle acquise grâce à une foi inébranlable, un courage et une solidarité exemplaires. Les combats acharnés menés avec brio par le général David Elazar ont stupéfait tous les états-majors étrangers. Après 18 jours de combat, les chars de Tsahal étaient arrivés à 101 km du Caire et à 40 km de Damas !
Depuis, Tsahal a tiré des leçons en renforçant considérablement ses effectifs, son arsenal, sa capacité technologique de combat, et ses services de Renseignement.
45 ans après la guerre de Kippour le monde arabe demeure toujours divisé et instable tandis que l’Etat Juif sauvegarde sa supériorité militaire et économique.
Depuis, le Proche-Orient a changé de mains et de visages. La Syrie plonge dans le chaos et son armée n’est plus capable de lancer des opérations contre Israël. Durant la guerre civile syrienne et en dépit d’une présence militaire russe et de milices chiites iraniennes, Tsahal a lancé plus de 200 raids contre des bases et convois d’armements et a toujours la maîtrise de l’air dans toute la région.
Dans le combat contre le terrorisme islamiste, et contre les intentions hégémoniques de l’Iran, l’Egypte se trouve dans le même camp avec Israël, la Jordanie, l’Arabie saoudite, et les pays du Golfe.
Désormais, 45 ans après la guerre de Kippour, Israël n’est plus l’ennemi numéro 1 du monde arabe et aucun pays de la région, notamment l’Iran, n’ose déclencher une nouvelle guerre. La dissuasion israélienne et notre force de frappe devraient garantir notre défense et nous assurent de pouvoir gagner toutes les guerres éventuelles. Toutefois, soyons toujours sereins et prêts à combattre contre toute hostilité extérieure, particulièrement celle de l’Iran.
Certes, le Proche-Orient persiste dans l’instabilité et les menaces sont omniprésentes, mais les opportunités sont aussi grandes, et Israël devrait agir rapidement et sagement pour en tirer profit.
45 ans après, nous devrions toujours nous souvenir des défaillances de la guerre de Kippour.
Chaque décision gouvernementale, pour la guerre comme pour la paix, devrait être minutieusement étudiée et réfléchie exclusivement à l’aune de nos propres intérêts. Eviter par tous les moyens pour que la guerre de Yom Kippour soit la dernière !
Dans le contexte historique du Moyen-Orient notre devoir est surtout de dissiper toutes les illusions comme celle des Accords d’Oslo, et d’agir toujours avec sagesse et fermeté, en saisissant avec ardeur toutes les opportunités pour que les enfants d’Israël ne partent plus à la guerre.
Freddy Eytan , Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape.org
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