Atlantico : Quels sont les propos de Jared Kushner tenus lors d’une interview à Al Quds, un journal palestinien ? Sont-ils réalistes ?
Hagay Sobol : En tout premier lieu, avant même d’aborder le contenu de l’interview donné par le conseiller spécial du Président Donald Trump, c’est l’approche de Jared Kushner qui est résolument nouvelle. En effet, en s’exprimant dans un média palestinien, le quotidien Al Quds, et en répondant aux questions d’un journaliste palestinien, sans passer par l’intermédiaire des dirigeants de l’AP (Autorité Palestinienne), il s’adresse au peuple palestinien lui-même. Il démontre ainsi que ses intérêts et son avenir lui tiennent à cœur. A l’opposé du raïs palestinien vieillissant, Mahmoud Abbas, qui semble faire barrage. En effet, le Président de l’Autorité Palestinienne exclut pour l’heure toute rencontre avec des représentants américains et ne propose aucune perspective concrète, alors qu’âgé de 83 ans il n’a toujours pas préparé de succession. Ce qui laisse présager un avenir plus qu’incertain.
Le gendre de l’Homme le plus puissant de la planète, fait le constat que le leadership palestinien reprend en boucle les mêmes points depuis 25 ans et que cela n’a pas fait avancer la situation d’un iota. Il invite le Président Abbas à plus d’introspection en considérant qu’on ne peut sempiternellement accuser la partie adverse quand une situation est bloquée. Aussi, Jared Kushner ne tient-il pas un discours dogmatique mais pragmatique mettant en avant la prospérité économique qui d’après le Conseiller spécial est la seule à pouvoir à la fois apporter la sécurité et améliorer le bien-être des palestiniens et des israéliens.
Et, poursuit-il, s’il y a un désir sincère d’avancer, les investisseurs ne manqueront pas. Il invite les deux peuples, à encourager leurs dirigeants à prendre des décisions courageuses où chaque partie fera des concessions pour que ce qui sera gagné par tous soit infiniment supérieur à ce qui aura été concédé : « Vous méritez un avenir radieux. Le temps est venu pour les israéliens et les palestiniens de renforcer et recentrer leurs gouvernements, pour les engager à être ouverts à une solution et à ne pas avoir peur d’essayer. ».
Se montrant plus précis et incisif, Jared Kushner, n’exclut pas que le vieux raïs palestinien soit attaché à la paix, mais il doute que Mahmoud Abbas ait « la capacité ou la volonté de s’engager afin de conclure un accord ». Ces remarques sonnent comme un appel à l’Autorité Palestinienne à plus de réalisme et d’organiser une transition pacifique avant de se trouver dans l’urgence d’une guerre de succession, étant donné la santé précaire du principal intéressé, et que des extrémistes ne profitent de la situation pour l’aggraver encore plus.
Ces déclarations ont-elles des chances d’aboutir ? Quelle a été la réaction de Mahmoud Abbas à cette interview ?
De manière prévisible, le leadership palestinien a rejeté en bloc toute proposition venant des américains considérés comme partiaux depuis l’annonce du transfert de l’Ambassade US à Jérusalem. Cependant, que ce soit pour les israéliens ou les palestiniens, le statu quo n’est pas une solution, bien au contraire. L’impossible réconciliation palestinienne sur fond d’ingérence iranienne à Gaza, conjuguées aux inconnues de l’après Abbas rendent la situation très inflammable. Il s’agit d’un constat objectif qui devrait inciter toute personne raisonnable à agir.
Aussi, Jared Kushner, pour relancer une dynamique grippée depuis les accords d’Oslo, avait annoncé, sans pour autant en révéler le contenu, que le « plan de Paix Trump » était réaliste et consensuel et que « si le président Abbas veut revenir à la table, nous sommes prêts à nous engager; s’il ne l’est pas, nous diffusons probablement le plan publiquement. »
De fait, par la voix de son Conseiller, Donald Trump, et pour avoir plus de chance de se faire comprendre par tous, manie la carotte et le bâton en limitant, d’une part, l’important soutien américains aux palestiniens que ce soit des aides directs ou par le biais des agences Onusiennes et promet, d’autre part, une manne financière en cas d’accord entre l’Autorité Palestinienne et Israël.
Washington plancherait actuellement sur un projet de paix qui serait rendu public prochainement. A quoi s’attendre ?
En réalité, le plan de paix annoncé s’inscrit dans un ensemble plus global à l’échelle régionale dont certains éléments sont déjà effectifs de manière plus ou moins officielle. Le plus important étant le rapprochement entre Israël et les pays arabes sunnites pragmatiques, en premier lieux des quels, l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Saoudite, du fait de la menace existentielle que fait peser sur eux la politique hégémonique perse. Cette alliance est de loin beaucoup plus prioritaire que le soutien à la cause palestinienne, elle-même instrumentalisée par l’Iran qui finance le Hamas et le Djihad islamique ennemis jurés de Mahmoud Abbas.
Pour que cette coalition israélo-arabe puisse agir de manière plus efficace et au grand jour, les Etats sunnites ont besoin d’un accord rapide entre l’AP et Israël. Aussi, ne sont-ils plus disposés à soutenir l’intransigeance palestinienne que ce soit en Cisjordanie ou à Gaza. C’est ainsi que pour faire bonne mesure, on a vu fleurir des projets Grecques, Chypriotes et israéliens à destination de la population gazaouie, afin qu’elle s’affranchisse de ses dirigeants islamistes. Ces derniers maintiennent artificiellement la bande côtière dans une situation de pénurie en détournant l’aide internationale pour alimenter sa guerre contre l’Etat Hébreu, avec la bénédiction des Mollahs de Téhéran. Il a été proposé par exemple, d’exploiter un gisement gazier offshore sur les côtes de l’enclave palestinienne ou de créer un débouché maritime avec un port à Chypre pour Gaza.
Les potentialités économiques d’un accord de paix sont énormes à la fois pour la Cisjordanie et Gaza. Le revers de la médaille est que cela entrainerait des changements politiques drastiques. Il est plus que certain que les premières victimes en seraient les groupes actuellement au pouvoir. Ces derniers vont tout faire pour s’y opposer, quel qu’en soient le prix et les conséquences.
Pour en revenir à l’AP, le message subliminal adressé à Abbas, est qu’il a l’opportunité d’écrire l’histoire et qu’en cas de refus, elle s’écrira sans lui. Et durant le périple de Kushner au Moyen-Orient, il n’est pas impossible que le fameux plan ait été discuté avec celui ou ceux qui pourraient lui succéder prochainement.
Hagay Sobol
LUI aussi parle de Cisjordanie comme si la JUDEE SAMARIE était une annexe de la JORDANIE !!
Ce qui veut dire que, lors du partage de la Palestine Antique , les arabes ont eu 75% , les juifs 25% puis on continue à partager ces 25% , où est la logique ??
Ne serait-il pas possible de changer cette situation , cette dénomination , surtout de la part d’un juif !!
lxiane,
La dénomination de Cisjoranie par opposition à la Transjordanie, fait référence aux terres de part et d’autres du Jourdain, et non au Royaume de Jordanie. La Palestine antique n’existe pas, c’est une appellation romaine après « la guerre des juifs contre les romains. » Tout au plus peut-on parler d’une province sous l’empire Ottoman qui n’avait pas de limite précise, tout comme la Syrie, puisque dans un empire il n’y a pas de frontières internes. Aucune de ces province n’était un Etat Nation qui est une invention occidentale.
Lors de l’accord Sykes-Picot de 1916 les français et les anglais se sont partagés la dépouille de l’Empire Ottoman et ont créé des délimitation artificielles dans leur seul intérêt sans tenir compte des réalités historiques, ethnologiques ou sociologiques. C’est ainsi qu’a vu le jour la Palestine mandataire qui a subit plusieurs modification de frontière, la 1ère, création de du Royaume de Jordanie, en Transjordanie, puis avec le plan de partage de 1947 Israël et ce qui aurait dû être l’Etat arabe de Palestine comprenant des territoires incluant la Cisjordanie et Gaza, et Jérusalem considéré comme un corpus separatum.
Cher Monsieur Sobol
Votre connaissance de l’histoire d’Israël est incomplète et oublie certains éléments clés
Ainsi les juifs ont été majoritaires à Jérusalem depuis pus de 3 Siécles sous la domination ottomane puis anglaise
Mais revenons à vos oublis : s’il y a eu une loi dite Balfoir pour un foyer juif ce qui est scandaleux quand toutes ses terres sont juives
Ces britanniques ont été infâmes : l’accord de San Remo voté par la SDN dite Societe des nations octroyé en1920 un territoire pour un Etat juif allant de la Méditerranée à la Jordanie incluse
Le britanniques n’ont pas appliqué ce seul traité international validé apres 1945 par l’ONU n’a jamais été pris en compte comme le1,5 millions de juifs expulsés des pays arabes
De plus ces mémes anglais ont volé 80% de ces territoires pour créer un pays artificiel sans liens historiques avec ces terres: la Transjordanie Et ce pour compenser la Creation de l’Arabie saoudite donnée à la tribu arabe de Ibn Saoud
Les pionniers juifs ont restauré ce pays depuis la fin des années 1800 gràce aux mécènes Montefiore Et Rothschild ,
Les arabes ont alors afflué dans le pays et l’invasion de ces colons arabes a dégénéré en guerre avec les juifs attisée par les gouverneurs britanniques
Ces derniers ont empêché l’immigration juive de1930-48 renvoyant les bateaux de réfugiés juifs y compris dans des camps de concentration : ils sont responsables d’une partie des morts de la Shoah
Lors de la guerre contre les anglais dite de l’indépendance les groupes commandos Irgoun Et Stern ont mis en échec l’armée britannique y compris en détruisant leur Etat major détruit dans l’hôtel du King David
En 1948 les anglais avec le général Baggot ont aidé les bédouins pour s’emparer de la Judée Samarie berceau du peuple juif et partie intégrante de la Palestine Juive et l’ont nommée Cisjordanie qui avec la Transjordanie a donné la Jordanie
De plis ces mémes britanniques et bédouins se sont emparés de Jerusalem Est capitale de toujours d’Israël et ont tué ou expulsé 150000 Juifs de la capitale majoritaires de notre éternelle capitale
C’est avec la guerre des 6 jours qu’Israel a repris les territoires de son ancien Royaume de Judée détruit pat Rome qui l’a appelé Palestine du nom des philistins d’origine crétoise et ennemie jurée de Judée avant notre été et même Jerusalem fut appelé Aeolia Capita Mais une parie des juifs restèrent tandis qu’une autre fut exilée dans la Gola
Toute la Palestne est Juive et Jerusalem sa capitale éternelle du peuple élu .
Ce qui est à dénoncer est le comportement des européens qui font tout pour monter juifs contre arabes et ce pour empêcher qu’il y ait la paix entre ces peuples et qu’Israël puisse jouer un rôle économique et politique avec les pays arabes
Mais un jour viendra où arabes et juifs se retrouveront malgré toute la politique antijuive Et anti israélienne de l’Union Europeene
Shalom Et Salam
ÀM Israel Hai
Bien à vous
Franco,
Merci pour vos commentaires qui démontre une érudition rare.
Cependant,ce n’est absolument pas sur ce sujet que j’ai été interrogé mais sur l’interview donné par Jared Kushner à un journal palestinien au cours de sa tournée au Moyen-Orient.
Avez-vous des commentaires à ce sujet ?
Le professeur Sobol a toujours des idées généreuses mais la réalité n’est pas généreuse: la Cisjordanie n’a aucune ressource, elle ne pourrait recevoir que des aides, non des investissements, qui attireraient plus encore des politiciens corrompus. Que la bande de Gaza se voit reconnaître une zone économique exclusive serait abuser du Droit international,considérant la largeur de la bande. Le statu quo reste la moins mauvaise solution.
Toutes les puissances militaires sont une menace potentielle et l’Arabie Saoudite, avec un budget militaire qui dépasse celui de la Russie, est toujours plus une menace que l’Iran. M. Kushner, qui traîne de nombreuses casseroles, n’est pas un partenaire sérieux.
L’établissement légitime de l’ambassade Américaine à Jérusalem, mesure votée depuis longtemps par le Congrès, ne doit pas faire oublier que la politique Américaine n’a pas changé: M. Trump a réaffirmé publiquement que les Etats Unis ne reconnaissaient pas la souveraineté Israëlienne sur Jérusalem, est et ouest, l’ambassadeur américain a réaffirmé que les Etats Unis ne reconnaissaient pas la souveraineté Israëlienne sur le plateau du Golan. Les Etats Unis ne sont pas un parent bienveillant mais une puissance souveraine, comme il convient.
OLIVIER COMTE,
Il est des exemple de territoires exigus qui pour autant sont florissants sur le plan économique. Il y en a en Europe et en Asie. C’est un fait.
Le statu quo ne règle rien et fait augmenter le dangers de la bombe démographique qui est bien réelle même si certains au Likud le nient pour conforter leur ligne politique. La séparation de zone qui sont déjà inscrite dans Oslo est déjà une réalité sur le terrain et aucun gouvernent israélien ne désirerait réellement réadminister ces zone y compris Gaza. C’est ce qui arriverait avec un Etat binational qui serait la conséquence directe du statu quo.
Les bons sentiments et la politique font rarement bon ménage aussi il serait étonnant de ne trouver que des personnes vertueuses dans ce domaine. Nul pays ne fait exception.
Ce qui est valable au niveau des individus l’est par conséquent au niveau des Etats. Il n’est question que d’intérêts. Si ces intérêts sont convergents et bien compris ou que l’on fait tout pour (combien de divisions…), alors une certaine maîtrise de la situation est possible même au prix d’un équilibre précaire comme avec la Russie.
Israël est une réussite exemplaire qui tient du miracle. C’est une puissance économique, scientifique et militaire qui dépasse largement son aire géographique régionale. Mais c’est une puissance dépendant de l’économie mondiale qui face à des géants comme les USA, la Russie ou la Chine ne peut se permettre un choc frontal.
Souligner vos idées généreuses est un compliment. Ces idées ont toujours leur place aux côtés de la real politik et de l’égoîsme des pays. Je retrouve souvent de telles idées chez Freddy Eytan.
Le salut vient de la grâce divine et du repentir. Je ne vois aucun repentir, chez aucune partie de Cisjordanie.
OLIVIER COMTE,
Merci infiniment !
Bonsoir à tous et permettez moi de partager ma colère par rapport à certains commentaires.
.S’adresser au peuple palestinien en lui rappelant la dictature bicéphale qui empêche toute initiative de sa part est plutôt NOVATEUR!
.S’adresser aux successeurs d’un vieux cacique figé sur des postures de surenchères pour ne pas être distancé par le « hamas » est plutôt PRAGMATIQUE.
.Proposer un « New Deal » de partenariat économique avant de mettre en place un dessein géopolitique est plutôt REALISTE.
NON LES USA NE SONT PAS SOUVERAINS!!!!!
Mr Jared Kushner mérite considération car il propose des entrées et prospectives différentes.
Le temps du plan Marshall et des dockers de la CGT qui jetaient à la mer les cartons de lait en poudre destinés aux enfants de France est révolu, » US GO HOME », c’est une vieille rengaine pour communistants proches de l’extinction de voix et d’esprit.
Bien à vous tous.
Merci à Hagay Sobol pour son bel article.
Jacques Petit-Jean,
Merci de recentrer le débat sur l’essentiel qui comme vous le souligner est novateur et essentiel, ainsi que que pour vos commentaires.
Il existe de nombreux historiens Israëliens, dont l’engagement sioniste n’est pas contestable, pour que TRIBUNE JUIVE mette fin à ces ragots historiques, répétés de site en site, qui affirment avec une belle assurance que le territoire de la Transjordanie fut volé par les Britanniques aux Juifs à qui revenait TOUT LE TERRITOIRE DE LA PALESTINE, que ce beau rêve fut établi par LA DECLARATION BALFOUR, L’ACCORD OU TRAITE DE SAN REMO (imaginaire), lui-même RATIFIE PAR UN VOTE DE LA SDN.
L’Empire Britannique existait pour servir ses intérêts coloniaux et la déclaration Balfour fut toujours réaffirmé par les quatre puissances (Royaume Britannique, France, Italie, Japon) signataires de la RESOLUTION DE SAN REMO DU 25 AVRIL 1920 qui abandonnait à la future puissance mandatrice la fixation du futur territoire de la Palestine. Le Royaume Uni créa l’émirat de Transjordanie AVANT LA CONVENTION DE SAN REMO DU 24 JUILLET 1922, seule soumise au Conseil de la SDN, qui réaffirmait la force obligatoire de la déclaration Balfour, tout comme LE TRAITE DE SEVRES du 10 AOUT 1922 (article 95). Ni le Dr Weizmann, ni l’Agence Juive n’ont réclamé plus qu’un FOYER JUIF, ils n’auraient pas obtenu plus et n’auraient pu peupler ces immense territoires que des galopins ignorants déclarent avoir été volés aux Juifs.
Le Royaume Uni, malgré ses intérêts impériaux, a respecté la déclaration Balfour et le terrorisme sioniste était bien incapable de vaincre l’Empire Britannique, avec ses 100000 hommes sous la conduite de son chef vaniteux Montgomery.
Un fait reste certain: la ville de Jérusalem, au travers des
croisades et des persécutions du gouverneur ottoman, est restée une ville majoritairement Juive. La falsification de l’Histoire (traités imaginaires, négationnisme de l’exploitation agricole arabe de la Palestine…) ne peut servir que les ennemis des Juifs.