Chez Rothschild & Cie, tous le savent : le poste de numéro 1 est réservé à un membre de la famille, qui contrôle encore 49% du capital et 58% des droits de vote grâce à la holding Rothschild & Co. Depuis mi-mai, David a passé la main à son fils Alexandre, 37 ans. La mise en selle de ce brillant cavalier, champion de saut d’obstacles, s’est faite progressivement. » Il a fait ses preuves à l’international, notamment à Hong Kong, et sur de grands deals comme le rachat du Financial Times par le japonais Nikkei « , fait valoir Olivier Pécoux.
…et roi du couscous
La femme d’Alexandre, Olivia de Rothschild, née Bordeaux-Groult, est l’une des héritières du groupe Tipiak (198 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017). Et, là aussi, c’est une saga familiale. Thomas Groult vendait déjà des farines et des légumes cuits au XIXè siècle. Et le père d’Olivia , Robert Bordeaux-Groult, siège toujours au conseil de cette pépite de la banlieue nantaise.
Si vous déjeunez au restaurant 1920 de l’hôtel du Mont d’Arbois, à Megève, tentez le fameux » Retour de la ferme des 30 Arpents » sur le menu. Il y a des chances, en effet, que l’on vous serve un gibier chassé par Benjamin de Rothschild lui-même. Peu banal. » Le garde-chasse me prévient quand le baron a tiré un chevreuil, un daim ou une biche. Il me le fait suivre et je le prépare pour Monsieur ou pour les clients « , explique Julien Gatillon, le chef doublement étoilé du restaurant. Ce dernier, formé chez Yannick Alléno au Meurice, a très habilement conçu sa carte autour des produits de la famille : « Les plantes comme le miel viennent du château de Pregny, en Suisse, le beurre et les fromages du Domaine des 30 Arpents, et notre huile d’olive provient de la propriété du baron en Afrique du Sud. » Heureusement, le restaurant ne sert pas encore les fauves que Benjamin de Rothschild traque dans sa chasse, vaste comme un département français , en Afrique australe. Une suggestion à inscrire sur la prochaine carte ?
De 9 à 100.000 euros
Entre les différents vins, champagnes et cuvées, il y en a pour tous les goûts. Le Mouton Cadet de Philippine reste le plus abordable. Mais son Mouton Rothschild et le Château Lafite qu’élaborent Eric et sa fille Saskia démarrent à plus de 600 euros le flacon, et certains millésimes dépassent les 100.000 euros.
Bout de concorde
Au siège de la Compagnie Edmond de Rothschild à Paris, difficile de passer à côté de cet immense tas de ferraille planté au milieu de la cour. Quésaco ? » Une œuvre d’art commandée par le baron Benjamin de Rothschild à l’artiste Philippe Druillet « , nous renseigne la directrice des relations extérieures de la maison, Florence Gaubert. Cette pièce unique a été composée à partir d’un moteur de Concorde que le milliardaire a acheté aux enchères il y a quelques années. Elle est soutenue par cinq flèches, le symbole historique des Rothschild.
Baron à louer
Peu de patronymes au monde, à part peut-être celui, royal, de Windsor, ne fait autant rêver que celui de Rothschild. Une vraie marque ! Les associés-gérants de l’avenue de Messine n’hésitent pas à en jouer. « Ils me demandent souvent de dîner avec des clients, confie Eric de Rothschild. J’appelle ça “Rent a Baron” (“louez un baron”). Et quand je viens avec une excellente bouteille, les Chinois adorent. » Un premier cru de Château Lafite, of course !
Extraits de Capital : capital.fr
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