Après les propos qu’il a tenus la semaine dernière au micro d’une radio israélienne, à laquelle il avait affirmé qu’il y avait « trop d’Arabes à Toulouse », Aviv Zonabend, le conseiller municipal toulousain appartenant à la majorité, a refusé de démissionner.
Après avoir écouté une traduction assermentée de l’interview donnée par Aviv Zonabend à la radio israélienne Galatz, le maire de Toulouse avait convoqué son conseiller municipal jeudi et lui avait donné 24 heures pour démissionner de ses mandats d’élu municipal et métropolitain, faute de quoi il lui retirerait ses délégations.
Comme Aviv Zonabend l’avait annoncé à La Dépêche du Midi dès jeudi, il a refusé de se plier à cette demande. Jean-Luc Moudenc l’a donc officiellement démis de ses fonctions ce vendredi en début d’après-midi. L’élu continuera de siéger à la mairie mais n’aura donc plus de délégation.
Jean-Luc Moudenc a décidé de le remplacer dans ses fonctions de conseiller municipal en charge des relations avec les villes jumelées par Jean-Claude Dardelet, un autre conseiller municipal déjà en charge de l’international. Il a aussi confié les clauses d’insertion dans les marchés publics à Dorothée Naon.
Quant à la fonction de président de la commission eau et assainissement qu’il occupait à Toulouse Métropole, elle a été confiée à Bernard Solera, le maire de Quint-Fonsegrives.
» Je ne démissionnerai pas car ce serait accréditer linjuste étiquette de racisme qui m’a été attribuée « , a déclaré ce vendredi Aviv Zonabend à La Dépeche du Midi. L’élu n’a jamais contesté avoir tenu ces propos mais a expliqué qu’il parlait mal l’hébreu, la langue dans laquelle il avait accordée cette interview, et qu’il avait donc utilisé le mot « arabes » au lieu du mot » islamistes « .
Le communiqué d’Aviv Zonabend
Voici le texte que nous a fait parvenir Aviv Zonabend : » L’ensemble de ma carrière, l’ensemble de mes propos prononcés jusque-là, l’ensemble de mes actes démontrent mon antiracisme. Deux mots ont été sortis de leur contexte, relativement au sujet de la sécurité des juifs portant la kippa, par des médias en mal de buzz. Ils ont suffi à réveiller la bête immonde, si j’en juge par le déferlement de mails à connotation antisémites que je reçois. Je tenais d’abord à présenter mes excuses envers ceux que j’ai pu froisser. Je réaffirme sans équivoque mon amitié et ma sympathie de toujours à l’ensemble des musulmans respectueux des lois de notre république. Je suis très sensible aux nombreux messages de soutien de membres de la communauté musulmane de Toulouse. Eux se situent au-delà d’une maladresse conjoncturelle, que le mode de communication (la voix téléphonique), également qu’une langue étrangère (l’hébreu) mal maitrisée dans ses nuances et ses subtilités, ont favorisée. Eux savent que c’est bien la pensée profonde d’un homme et ses actes objectifs sur la durée, qui importent le plus. Eux savent que je n’ai pu, en quelques minutes, devenir soudainement raciste en totale rupture avec mon passé et mon présent, comme l’a reconnu Monsieur le Maire. Dès le 16 mai commencera le jeûne du Ramadan. Comme chaque année, je leur souhaite de bonnes fêtes, un bon jeûne. Ce jeûne est l’occasion de se tourner vers les autres, de manifester son amour, son altruisme et sa générosité envers ses proches. C’est le sens du message que je porte chaque année en leurs souhaitant de bonnes fêtes. Je reste enfin attaché à mes valeurs universelles, fraternelles que j’ai toujours portées envers tous, à l’écoute de chacun. En tant qu’élu de la République, je demeure soucieux de la cohésion sociale et de la pérennité du pacte Républicain, ce que Monsieur le Maire sait parfaitement « .
» Il comprendra pourquoi je ne démissionne pas, car cela serait accréditer l’injuste étiquette de raciste que certains m’accolent avec promptitude. Au-delà de ma personne, je souhaite que le retrait de mes délégations ne soit pas vain, mais qu’il serve à un regain d’une prise de conscience salutaire. Je demeure en effet profondément inquiet pour l’avenir de mon pays, que j’aime par-dessus tout. Chacun aura pu mesurer la tragique difficulté, pour les lanceurs d’alertes, de faire entendre leur voix. Les sujets de fond prioritaires doivent néanmoins transcender cet obstacle, cette chape de plomb que les « coupeurs de langue » veulent faire peser sur les vérités qui les dérangent. Les sujets de fond sont le séparatisme islamiste, la sécession culturelle en cours, l’extrémisme de certains musulmans radicalisés qui mettent en danger les valeurs de la République … le sujet de fond, c’est aussi l’antisémitisme culturel qui règne de façon endémique au sein d’une bonne partie de la communauté arabomusulmane. Plus que jamais, je reste persuadé qu’il convient de stigmatiser avec vigueur ces périls. Il importe davantage de nommer le mal, puis de le combattre, plutôt que de s’obstiner à débusquer le mot de trop, la virgule malencontreuse prononcés par ceux qui ont le courage d’exprimer les réalités du terrain. C’est peu dire qu’actuellement, les politiques n’osent pas suffisamment s’aventurer dans ces contrées tumultueuses. Ceci étant dit, il est temps maintenant que cesse cette polémique journalistique fortement amplifiée. Il est temps qu’une concorde fraternelle revienne enfin entre tous. C’est ma volonté la plus chère, c’est mon engagement de toujours. Je fais un rêve… Je rêve que toutes les personnalités éprises de paix et de fraternité, de toutes origines et de toutes confessions, établissent entre elles un lien permanent « .
Dépêche de Toulouse
Claire Raynaud et Jean- Noel Gros
Vous avez dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas, n’osant pas parler par peur justement des interprétations subversives de la part des médias français et des politiques qui ne manqueraient pas de réagir illico presto à des propos dits dans une langue, le français par exemple, mal maîtrisée dans ses nuances et ses subtilités par ceux qui dénoncent, comme vous, tout simplement les faits, la REALITE…
Il a raison , mais est dangereux de s exprimer ainsi dans un pays foncierement anti Israelien !
Je comprend ce qu’il ressent moi même lorsque d’un voyage en Israël j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’arabes !