Le Conseil d’Etat a validé le rejet de la naturalisation d’une Algérienne qui avait refusé de serrer la main à un représentant préfectoral lors de sa cérémonie d’accueil dans la nationalité française, selon une décision consultée jeudi par l’AFP.
La plus haute juridiction administrative avait été saisie par cette femme, mariée à un Français depuis 2010, qui considérait comme un « excès de pouvoir » le décret du Premier ministre d’avril 2017 lui refusant la naturalisation.
Dix mois plus tôt, en juin 2016, cette ressortissante algérienne avait « expressément » refusé de serrer la main du secrétaire général de la préfecture de l’Isère, ainsi que celle d’un élu d’une commune de ce département, lors de la cérémonie d’accueil dans la nationalité française organisée en préfecture. Elle avait invoqué ses « convictions religieuses » pour motiver ce refus, dont les services gouvernementaux ont estimé qu’il « empêchait qu’elle puisse être regardée comme assimilée à la communauté française ».
Cet article prévoit que « le gouvernement peut s’opposer (…) pour indignité ou défaut d’assimilation autre que linguistique à l’acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger dans un délai de deux ans »
On peut consulter la décision 412462 sur le site du Conseil d’Etat.
La demande, par un conjoint, d’acquisition de la nationalité Française peut être faite après quatre années et n’est pas automatique. Principalement, pour cette décision, il ne s’agit pas d’une déchéance de la nationalité Française.
L’acquisition de la nationalité Française fut historiquement accompagnée de mesures restrictives qui ne sont destinées qu’à s’assurer de la bonne foi du demandeur. L’ordonnance du 19 octobre 1945 indiquait: « Nul ne peut être naturalisé s’il ne justifie de son assimilation à la communauté française » (article 69). La date montre assez que cette exigence d’assimilation est bien une exigence républicaine.