Carcassonne : journalistes agressés dans la cité Ozanam où vivait Radouane Lakdim

Ils ne sont clairement pas les bienvenus. Plusieurs équipes de journalistes ont été agressées à Carcassonne, dans la cité Ozanam où vivait le terroriste Radouane Lakdim, ce samedi 24 mars.

Les reporters étaient sur place pour en savoir plus sur l’auteur des attentats de Trèbes et Carcassonne qui ont fait trois morts et quinze blessés le 23 mars.

La situation a très vite dérapé à leur arrivée sur place, comme le rapportent plusieurs médias. Dans ce reportage de France 3 Occitanie, repéré par Franceinfo on peut voir par exemple deux journalistes se faire malmener par des jeunes du quartier. « Casse-toi, casse-toi je vais t’éclater », menace l’un d’eux.

Un autre journaliste, du Monde, rapporte sur Twitter des altercations avec de -jeunes- habitants. « T’es journaliste? Barre toi d’ici ou je te casse les jambes ».

Idem pour des journalistes de BFMTV et ceux d’une chaîne suisse-italienne, selon France Info. Ces derniers citent un journaliste de France 3, Marc Dana: « ils ont commencé à nous bousculer et à prendre nos pieds de caméras en les lançant sur nous ». Ceci avant de revenir à la charge et de s’en prendre aux journalistes de la chaîne de télévision, de les frapper. Puis, quand les reporters ont rebroussé chemin, les agresseurs les ont poursuivis en voiture. Selon Marc Dana, le but était principalement de les faire partir de la cité.

La cité « en état de siège »

Policiers cagoulés et lourdement armés, engin blindé: le 23 mars, les forces de l’ordre sont descendues en masse perquisitionner la petite cité Ozanam où résidait Radouane Lakdim. Tout près de la caserne à côté de laquelle il a foncé et tiré vendredi matin sur des CRS faisant leur footing, Ladkim habitait dans l’un des trois petits immeubles situés au centre de cette cité. Chez lui, les policiers ont d’ailleurs trouvé un testament faisant référence à l’EI.


Contacté par téléphone, l’un de ses proches confirmait juste après être bien de sa famille avant de raccrocher. Le dispositif policier déployé sur place était impressionnant: policiers lourdement armés et cagoulés bloquant les accès, camions banalisés, CRS, engin blindé du RAID, sous le regard médusé des habitants sortis sur leurs perrons ou sur leurs balcons. « On est en état de siège » dit une habitante au téléphone à l’un de ses proches.

Ozanam, « maintenant c’est craignos »

Petits trafics, voitures brûlées, omerta -tous les habitants interrogés par l’AFP ont refusé de communiquer leurs noms- : Ozanam est un quartier réputé sensible de Carcassonne habité par quelques centaines d’habitants. Loin de la taille d’une cité de périphérie de grande métropole.

« Ça faisait un moment qu’on alertait les pouvoirs publics, il y a du trafic, il y a des armes à feu qui doivent circuler, on entend des coups de feu », a affirmé une retraitée. « C’est une minorité qui pourrit le quartier, ils ont pris le pouvoir. Avant, il y faisait bon vivre mais maintenant c’est craignos », assure-t-elle.

« Je suis arrivé ici à l’âge de 14 ans, ça se passait très bien mais maintenant, dès que je peux, je fais partir ma mère, elle s’est fait brûler deux voitures », confirme un homme d’une quarantaine d’années. « C’est un quartier où il y a du trafic », ajoute-t-il, mais « c’est pas le 93 non plus ».

Claire Tervé

Source huffingtonpost

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2 Comments

  1. La France et son Macronisme multilatéral à l’extérieur et communautariste libéral à l’intérieur laisse massacrer les Kurdes et laisse se transformer définitivement les territoires perdus de la république en califats, des « états dans l’état »…
    Bien à vous tous.

  2. Il fallait que les journalistes réalisent cette réalité souvent occultée par les médias français. Maintenant ils ont fait l’expérience. Peut-être tireront-ils alors la sonnette d’alarme pour être entendus du gouvernement. En France, ce sont les médias qui font la pluie et le beau temps…

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