Selon un rapport de l’association de lutte contre l’antisémitisme, l’Anti Defamation League (ADL), les incidents antisémites ont augmenté de 57 % en 2017, la plus forte hausse depuis les années 1970.
Les États-Unis ont enregistré en 2017 près de 2 000 incidents antisémites (1 986), selon le dernier rapport de l’association de lutte contre l’antisémitisme, l’Anti-Defamation League (ADL). Elle déplore une hausse de 57 % par rapport à 2016 et représentant la plus forte augmentation enregistrée sur une année depuis la création de ce baromètre, en 1979.
Selon la typologie du rapport, les différents incidents antisémites sont de trois ordres : harcèlement, vandalisme et agressions. C’est dans le domaine des actes de vandalisme, qui représentent près de la moitié des cas (952), que la progression est la plus forte (+ 86 %).
Les écoles particulièrement visées
Entre vandalisme et harcèlement, les écoles, de la maternelle au lycée, ont été particulièrement visées. Les cas ont été multipliés par deux. Parmi les faits de vandalisme, on retrouve dans une majorité de cas des croix gammées souvent accompagnées de phrases à la gloire d’Adolf Hitler ou appelant à tuer des Juifs.
Les faits de harcèlement ont connu une forte progression (+ 41 %) avec la multiplication des alertes à la bombe à l’encontre d’institutions juives. Au moins deux suspects ont été arrêtés aux États-Unis ou en Israël. Dans un communiqué, pour rassurer la communauté juive « traumatisée » selon l’ADL, le ministère de la justice s’était dit « résolu à défendre les droits civiques de tous les Américains » et avait assuré ne pas tolérer « qu’une communauté, quelle qu’elle soit, soit attaquée en raison de ses convictions religieuses ».
En revanche, le nombre des agressions antisémites a diminué de 47 % avec 36 cas, en 2016, contre 19, en 2017. D’après les chiffres de l’ADL, tous les États américains sont concernés par au moins un incident antisémite. Les États les plus touchés ont été ceux de New York (380), de Californie (268), du New Jersey (208), du Massachusetts, de Floride, et de Pennsylvanie, où les populations de confession juive – près de 5,7 millions de personnes aux États-Unis – sont les plus nombreuses.
« Des divisions de plus en plus criantes au sein de notre société »
Pour expliquer cette forte hausse de l’antisémitisme aux États-Unis, Jonathan Greenblatt, le directeur national de l’ADL, citant notamment les violences à Charlottesville autour d’un rassemblement de militants d’extrême droite, pointe le climat de tension général au sein de la société américaine. « Ces incidents sont survenus à un moment où on assistait à un climat croissant d’incivilité, un renforcement des groupes haineux, et des divisions de plus en plus criantes au sein de notre société », a-t-il souligné dans un communiqué, sans faire directement référence à l’élection de Donald Trump.
Certains observateurs reprochent pourtant au président américain d’avoir libéré la parole de la frange extrémiste. En février 2017, le président s’était présenté comme « la personne la moins antisémite qui soit » rappelant notamment que Jared Kushner, son gendre et proche conseiller, est de confession juive et que sa fille Ivanka Trump s’est convertie au judaïsme avant de l’épouser en 2009.
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