Une semaine après la recommandation d’inculpation lancée à son encontre par la police israélienne, Benyamin Netanyahou peut compter sur ses partisans.
Leur loyauté, malgré les affaires en cours, est entretenue par la stigmatisation de toute critique, qui entraîne une radicalisation de la société.
À Dimona, l’horizon se résume au désert. Partout, depuis le hall vitré de la petite gare ou les marches de l’unique hôtel de la ville, les collines rocailleuses du Néguev occupent la perspective. Elles rappellent leur condition aux 35 000 habitants de ce quadrillage d’immeubles sommaires à 150 km au sud-est de Tel-Aviv : ils appartiennent à la « périphérie », vaste zone d’Israël que tout oppose à sa trépidante capitale économique.
« Il y a Tel-Aviv et il y a nous », schématise Nissim, gaillard en pull vert à l’air mi-amusé, mi-fataliste, qui s’affaire entre la cuisine et le réfectoire de Meir Panim, l’association d’aide aux plus démunis dont il dirige l’antenne locale. Pour le reste du pays, Dimona se réduit à des clichés : la présence, à une dizaine de kilomètres, d’un réacteur nucléaire entouré de secret, l’ennui, la pauvreté…
Le cœur de la mirobolante réussite israélienne (lire les repères) ne palpite pas jusqu’à ses pentes arides. Chaque jour, Nissim organise la distribution de près de 450 repas dans les locaux de Meir Panim. « La situation s’est dégradée, de plus en plus de gens viennent ici, indique-t-il. Ils n’ont pas de travail ou sont retraités, et les prestations sociales ne leur suffisent pas. »
Avec le temps, la ville pourrait toutefois gagner en éclat. Créée ex nihilo, dans les années 1950, pour investir l’ensemble du territoire d’un État hébreu alors naissant, la ville a longtemps vu sa population décliner. Ce n’est plus le cas. S’il demeure supérieur à la moyenne nationale, le chômage a reculé de 15 % à 7,5 % en cinq ans.
Loyauté au chef Benyamin Netanyahou
Ces motifs d’espoir ne peuvent égaler celui que l’actualité vient d’offrir à Nissim. « Jusqu’à maintenant, on était négligés, mais la semaine dernière, “Bibi” (Benyamin Netanyahou, NDLR) a donné beaucoup d’argent pour Dimona », raconte-t-il, en référence à une enveloppe de 5,5 milliards de shekels (1,2 milliard d’euros) promise pour le développement des infrastructures locales sur dix ans.
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou peut compter sur les faveurs de bien des habitants de Dimona et de la région. Qu’importe si le « miracle économique » y est demeuré un mirage depuis trois décennies. Qu’importe aussi si la police a préconisé, le 13 février, la mise en examen de « Bibi » pour corruption dans deux affaires. « Dimona aime le Likoud, personne ne dit du mal du Benyamin Netanyahou », tranche le maire, Beny Bitton, membre du parti, avant de citer un sondage prédisant qu’en dépit des « affaires », « le Likoud aura quatre mandats de plus ».
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