TAU : la loi polonaise sur la Shoah est une véritable atteinte à la liberté universitaire

Le centre de recherche sur la Diaspora Goldstein-Goren et l’Institut pour l’histoire de la communauté juive polonaise de l’Université de Tel-Aviv protestent contre l’amendement de la loi polonaise sur la Shoah, qui vise à promouvoir une atmosphère publique empêchant un examen critique et équilibré des relations complexes entre Juifs et Polonais durant l’Holocauste, et met en danger les jeunes chercheurs qui peuvent craindre une discussion approfondie et ouverte sur le sujet.

L’ajout à la loi définit toute référence publique « contraire aux faits historiques » selon laquelle la nation ou l’Etat polonais ont été responsables et / ou partagent la responsabilité des crimes commis par l’Allemagne nazie pendant la période de l’Holocauste comme une infraction pénale passible d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison.

Il s’agit d’une tentative déclarée de limiter la recherche et l’enseignement dans ce domaine, et de brouiller la réalité complexe qui a existé pendant la période de l’Holocauste. Il est vrai que l’Holocauste des Juifs d’Europe découle avant tout de l’idéologie meurtrière de l’Allemagne nazie et de la manière dont le plan de la « solution finale » a été mis en œuvre. Dans ce cadre, aux côtés de nombreux actes meurtriers, les Allemands ont établi les camps d’extermination sur le sol polonais occupé. En même temps, l’état actuel de la recherche, qui se base sur une large infrastructure documentaire, atteste également du rôle joué par les Polonais de toutes les couches de la population dans la tragédie des Juifs.

L’amendement à la loi vise à promouvoir une atmosphère publique qui empêche un examen critique et équilibré des relations complexes entre Juifs et Polonais durant l’Holocauste. L’exclusion de l’activité scientifique dans le cadre de la loi n’élimine pas les dangers qui lui sont inhérents. De plus, l’amendement met particulièrement en danger les jeunes chercheurs de deuxième et troisième cycles qui peuvent craindre une discussion approfondie et ouverte sur la documentation à laquelle ils sont exposés. En tant que responsables depuis des années de la recherche et de l’enseignement de l’histoire des Juifs de Pologne à travers les générations, ainsi que de celles des relations entre l’Etat d’Israël et la Pologne, en contact étroit avec nos  collègues et les jeunes chercheurs en Pologne, nous considérons cette loi comme une véritable atteinte à la liberté universitaire ».

Source ami-universite-telaviv

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