Les Schimianski vivaient place du Marché-au-blé avant de mourir en déportation, parents et enfants, en 1944.
C’est l’aboutissement d’une aventure historique, d’un hommage discret mais visible aux millions d’anonymes déportés. Une plaque commémorative a été posée ce vendredi à Mantes-la-Jolie, puis dévoilée ce samedi en présence du maire (LR) Raphaël Cognet, afin de perpétuer la mémoire de la famille Schimianski.
Ce rectangle de quelques centimètres percé de quatre vis a été installé au 22 place du Marché-au-blé, au pied de l’immeuble où vivaient Albert et Irma, chapeliers, ainsi que leurs enfants. Tous quatre sont morts, à Auschwitz, parce qu’ils étaient Juifs, en 1944. Les enfants, Jean et Annette, étaient âgés de 7 et 9 ans. «Il s’agit d’êtres humains qu’on a fait disparaître physiquement et dont on a voulu faire disparaître la trace. Cette plaque vient justement rappeler leur présence, leur trace, ici, à Mantes-la-Jolie», explique Thierry Andro.
Ce professeur d’histoire du collège George-Sand de Magnanville a mené tout au long de 2016 et de 2017 un travail d’investigation avec ses élèves de 3e pour retracer la destinée tragique de cette famille dans le cadre d’un projet scolaire. Un travail de mémoire mais également un travail aux vertus pédagogiques puisqu’il a permis d’aborder la Shoah sous un autre angle.
« C’est comme un aboutissement, nous avons travaillé sur l’histoire de cette famille pendant un an », retient Élisa, 15 ans. « Nous avons trouvé des indices sur eux, et même rencontré certains de leurs proches », poursuit Agathe, sa camarade aujourd’hui scolarisée au lycée Léopold-Sédar -Senghor de Magnanville.
En fin d’année dernière, Roger Colombier, un historien local, retraçait l’histoire des «Juifs oubliés de Mantes-la-Jolie» dans un ouvrage, révélant une page méconnue de l’histoire de la ville.
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