En Islande, la communauté juive est en émoi : 5 groupes du Parlement islandais ont en effet réclamé l’interdiction de la circoncision. Si cette loi est adoptée, toute personne déclarée coupable d’avoir « supprimé une partie ou la totalité des organes sexuels » d’un enfant pourrait encourir 6 ans de prison.
Le droit des enfants
Gunnarsdóttir indique que même si les circoncisions à des fins religieuses sont encore rares en Islande, elles existent quand même. « Je vois cela comme une question de protection de l’enfant. En Islande, nous reconnaissons le droit de croire, mais nous reconnaissons aussi le droit et la liberté de quiconque de choisir ses propres opinions. Je soutiens cela et je dis que les gens devraient être autorisés à avoir leurs propres croyances, mais qu’il faut tirer un trait quand il s’agit d’autres personnes. Les enfants devraient avoir leurs propres droits à avoir leurs propres croyances quand ils seront adultes ».
Un rituel juif et musulman
En Islande, ce sont surtout les membres de la communauté musulmane et de la communauté juive qui pratiquent la circoncision rituelle des garçons.
La communauté juive islandaise, qui se compose d’une centaine de membres, s’est élevée contre cette interdiction. Elle souligne que celle-ci ferait de l’Islande l’un des seuls pays du monde « à interdire l’un des rites les plus centraux, si ce n’est le plus central de la tradition juive des temps modernes ». Des dirigeants du clergé islandais ont aussi critiqué le projet. Toutefois, on ne sait pas comment la communauté musulmane islandaise, qui est bien plus nombreuse que la communauté juive, a réagi à cette initiative.
Une pratique remise en cause dans d’autres pays
Dans certains pays d’Europe, la circoncision est de plus en plus critiquée par les politiciens d’extrême droite qui voient cette pratique comme une « importation » associée avec l’immigration musulmane. De l’autre côté du spectre politique, dans les partis de gauche ou centristes, on y voit parfois une forme d’abus de l’enfant, une mutilation génitale.
L’Islande ne sera peut-être pas un cas isolé, car la politicienne a expliqué qu’elle agissait dans 5 autres pays nordiques (le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège et le Groenland) où des groupes considèrent que la circoncision viole les droits de l’enfant “parce qu’elle est irréversible, douloureuse, et qu’elle peut être à l’origine de complications graves”.
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