Au moment des jeux olympiques toujours rappeler Munich 1972

La livraison du Monde du samedi 10 février comporte une double page avec photos intitulée « de la politique et des jeux ». Cette double page est proprement stupéfiante et illustre à elle seule de façon magistrale le négationnisme complice qui continue envers et contre tout de protéger le terrorisme palestinien.

Le Monde illustre l’article de 6 photos traitant des périodes suprêmes d’irruption de la politique dans l’idéal olympique. 
2 photos concernent  les jeux de Berlin en 1936 avec l’athlète noir américain Jesse Owens triomphant devant Hitler à la finale du 100 mètres.
Une autre photo montre Melbourne en 1956 au moment précis de l’invasion de la Hongrie par l’armée rouge avec le hongrois Zador le visage sanguinolent après une bagarre par l’équipe russe de waterpolo .
Pour les JO de Mexico en 1968, c’est la photo célébrissime des 2 athlètes noirs américains Tommie Smith et John Carlos le poing levé sur le podium au moment où les couleurs de leur pays sont hissées en l’honneur de leur victoire dénonçant ainsi la condition des noirs aux Etats-Unis.
Une autre photo montre pour les jeux de Los Angeles 1984 le drapeau chinois et son porte drapeau pour la première fois présents aux jeux olympiques.
Il n’y a pas de doute sur l’importance de ces événements triés sur le volet. Le Monde ne se trompe pas dans ses choix. Le journaliste sait ce qu’il montre mais il sait aussi ce qu’il cache. 
Il ne pouvait certes pas balayer tous les jeux olympiques depuis 1896 et la renaissance des jeux mais le problème c’est qu’il illustre aussi d’une photo les jeux olympiques de Munich de 1972 et pour le Monde l’événement de ces jeux illustré par la photo c’est la victoire de l’Union soviétique en basket ball face aux Etats-Unis.
La mise à mort de l’intégralité de la délégation Israélienne aux jeux de Munich ne mérite ni une photo ni un mot dans cette double page consacrée pourtant à l’irruption de la politique dans les jeux .
Le drame le plus sanglant de l’histoire des jeux commis de surcroît dans le pays de la Shoah moins de 30 ans après la fin de la guerre est caché dans cet article sous un voile dont on devine l’origine.
Rappeler les crimes terribles du terrorisme palestinien, en l’occurrence c’était l’OLP de Yasser Arafat  ce n’est pas la ligne éditoriale du Monde.
Les athlètes, 11 sportifs israéliens assassinés lors de cette prise d’otages :
Mark Slavin (18 ans, lutteur)
Eliezaar Halfen (24 ans, lutteur)
Andre Spitzer (27 ans, arbitre et entraineur d’escrime)
David Mark Berger (28 ans, haltérophile)
Zeev Friedman (28 ans, haltérophile)
Yosef Romano (32 ans, haltérophile)
Moshe Weinberg (32 ans, entraîneur de l’équipe de lutte)
Yosef Gottfreund (40 ans, arbitre de lutte)
Amitzur Shapira (40 ans, entraîneur de l’équipe d’athlétisme)
Yakov Springer (50 ans, entraîneur de l’équipe d’haltérophilie)
Kehat Schor (53 ans, entraîneur de l’équipe de tir)
n’avaient pas d’autre tort que de représenter Israël dans une compétition ouverte à toutes les nations et couverte par le principe absolu de la trêve olympique.

Pourtant un commando terroriste palestinien a organisé au coeur des jeux la prise en otage de la totalité de la délégation israélienne et a profité de l’impréparation de l’Allemagne au terrorisme pour exécuter froidement les pacifiques athlètes Israéliens évidemment désarmés.
Cet attentat terroriste a marqué l’histoire des jeux olympiques et reste une tâche indélébile sur l’idéal olympique mais le Monde lui ne voit à Munich que la victoire de l’Union soviétique en basket ball …
Comprenne qui pourra. Alors il parait que le Mossad a retrouvé et tué chacun des responsables du massacre des innocents et cela rassure un peu. Les athlètes israéliens doivent depuis lors faire l’objet d’une protection particulière quand ils sont admis dans les compétitions sportives, ce qui est un scandale en soi,  tout comme est un scandale en soi l’attitude de la quasi totalité des athlètes dirigeants et pays du monde arabo-islamique qui s’escrime près de 50 ans après Munich à boycotter de toutes les façons possibles les contacts sportifs avec les athlètes israéliens.
Non, décidément le petit antisémitisme larvé du Monde qui planque dans le silence cet évènement unique et affreux de Munich laisse à nouveau un goût amer aux vrais amateurs de sport, d’olympisme et de paix.

Raphaël NISAND
Président d’honneur de la LICRA Bas-Rhin
Chroniqueur hebdomadaire sur Radio Judaïca Strasbourg
Avocat du BNVCA

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