La maire de Rome Virginia Raggi souhaite débaptiser des rues dans la capitale italienne qui portent les noms de scientifiques qui, avec l’approbation de Mussolini, ont lancé un manifeste antisémite en 1938.
La France a sa polémique sur les pamphlets antisémites de Céline. Rome veut se débarrasser des stigmates de l’antisémitisme. « Le juste non aux rues de la honte » de Virginia Raggi, la maire de la capitale, titre le quotidien « la Repubblica ». Un titre qui pourrait également être « le juste nom ».
Virginia Raggi a en effet décidé de débaptiser les rues qui portent les noms des signataires du « manifeste des scientifiques racistes ». Un texte signé en 1938 par des médecins et des chercheurs et approuvé par Mussolini. Il a servi de fondement pseudoscientifique aux lois raciales qui ont fait prendre au régime fasciste un virage antisémite et ont ouvert la voie à la persécution et à la déportation de milliers de juifs.
Parmi les phrases délirantes du manifeste, ces soi-disant savants affirmaient que « les Juifs n’appartiennent pas à la race italienne. » 80 ans après, Virginia Raggi a décidé de vérifier les noms des places et les rues de Rome qui sont concernées. « Nous devons effacer ces cicatrices indélébiles qui représentent une honte pour notre pays », a-t-elle dit.
Les représentants de la communauté juive proposent de « dédier ces lieux aux universitaires qui ont perdu leur poste pour s’être opposés à cette infamie. » La décision de la municipalité de Rome intervient dans un contexte de recrudescences d’actes racistes et antisémites et juste après une polémique sur le retour en Italie de la dépouille du roi Victor-Emmanuel III. La famille du souverain qui a promulgué les lois raciales voulait qu’il soit enterré au Panthéon à Rome. Une demande qui a été rejetée par les autorités.
OLIVIER TOSSERI
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