La Shoah en débat 73 ans après la libération d’Auschwitz, par Raphaël Nisand

Le camp d’extermination d’Auschwitz, la plus grande usine de mort  jamais conçue a été libérée par l’armée rouge le 27 janvier 1945.

5  autres centres de mises à mort ont été conçus par l’Allemagne nazie, uniquement en Pologne. Ce sont Maïdanek, Tréblinka, Belzec, Chelmno, Sobibor.
Si la population polonaise des alentours savait très bien ce qui s’y passait et même si les grands dirigeants alliés connaissaient l’activité d’Auschwitz l’immense majorité des habitants de la planète n’avait aucune idée de cette horreur absolue.

Les Juifs eux-mêmes se refusaient à imaginer que ces abattoirs humains aient pu être engendrés par un pays civilisé comme l’Allemagne. La Shoah est une dérive de l’humanité comme il n’y en a jamais eu avant et comme il n’y en a plus eu après.

Il y a bien eu des génocides et des massacres avant et après mais aucun n’a été commis avec une telle ampleur, 6 millions de victimes, la même recherche scientifique de la disparition totale d’un peuple et surtout la mise sur pied d’usines de mort avec des moyens de destruction massive.
Tout l’appareil d’état hitlérien était tendu vers cet objectif suprême :  faire disparaître tout Juif de la surface du globe. L’objectif était théorisé, écrit dans le bréviaire nazi Mein Kampf et toute l’Allemagne, des usines jusqu’aux trains travaillait à cet objectif d’annihilation des Juifs.
Même dans la débâcle de 1944-45 quand il n’y avait plus ni trains ni munitions, Auschwitz restait une priorité absolue.

Une autre priorité était le secret, effacer absolument toutes traces de ce crime sans précédent. Là aussi tout l’appareil nazi a fonctionné dans ce but d’effacement.
 Après la libération on a pu croire que rien ne serait plus comme avant, que le crime ne serait pas oublié, que la mémoire des victimes serait respectée et que les survivants pourraient vivre en paix.

Pourtant, dès 1946 il a bien fallu se rendre à l’évidence, Auschwitz n’avait rien changé et les ennemis des Juifs n’avaient en rien désarmé. Des survivants de la Shoah étaient massacrés dans un premier pogrom en Pologne à Kielce en 1946.

Le gouvernement travailliste britannique de Monsieur Atlee (tiens, tiens déjà les travaillistes britanniques …)  élu en 1945 ouvrait des camps de concentration entourés de vrais barbelés pour y enfermer les survivants de la Shoah dont certains venaient d’Auschwitz à Chypre. La Royal Navy patrouillait au large des Côtes de la Palestine qui n’était pas encore Israël, arraisonnait  les navires chargés de réfugiés Juifs, les empêchait d’accoster à Haïfa et les contraignait à regagner Chypre et les camps de concentration britanniques.

Ce scandale final de la Shoah a fait que l’ONU nouvelle née a, dans l’une des ses premières résolutions, décidé contre le vote britannique de décharger la Grande Bretagne de son mandat sur la Palestine et d’y créer 2 Etats, l’un Juif, l’autre arabe rejeté par les palestiniens.
Auschwitz a on le voit été immédiatement effacé de la conscience humaine mais imaginait-on le négationnisme actuel? Imaginait-on que dans le monde entier il faudrait 73 ans après Auschwitz protéger spécifiquement les écoles juives, les synagogues voire les hypermarchés cacher?
Cette situation désespérante montre que si l’antisémitisme a changé de visage et d’origine il n’en demeure pas moins virulent.

L’Allemagne a appris de la leçon et a décidé de soutenir l’Etat où les Juifs se sont réfugiés, Israël.
 Le nouveau gouvernement autrichien semble lui aussi rompre avec les errements anti-sionistes et antisémites du chancelier Kreisky et de Kurt Waldheim l’ancien nazi autrichien devenu secrétaire général de l’ONU puis Président de la République.

Mais pour le reste il suffit de lire les interventions des lecteurs de médiapart sous un article de ce média traitant du dernier film de Lanzmann sur les 4 soeurs pour comprendre qu’antisémitisme et anti-sionisme fleurissent dans ce média d’extrême gauche sur fond de négationnisme, de concurrence mémorielle dans le genre moi aussi j’ai été victime et de pseudo défense du peuple palestinien.

Contre toute évidence des dizaines de lecteurs assènent que les palestiniens seraient victimes d’un génocide de la part d’Israël ou comparent Gaza à Auschwitz. Là est le terreau de l’antisémitisme d’aujourd’hui.
 Ne pas laisser banaliser l’enseignement indicible de la Shoah,  refuser la mise au ban d’Israël ce sont les lourds chantiers des hommes et des femmes de bonne volonté qui veulent 73 ans après Auschwitz que cela ne recommence jamais.

Raphaël NISAND


Président d’honneur de la LICRA Bas-Rhin
Chroniqueur hebdomadaire sur Radio Judaïca Strasbour

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1 Comment

  1. Assertion inexacte et induisant en erreur les lecteurs : « Ce scandale final de la Shoah … a … été décidé contre le vote britannique … sur la Palestine et d’y créer 2 Etats, l’un Juif, l’autre arabe rejeté par les palestiniens ».
    L’Etat juif n’a pas été rejeté par les « palestiniens » arabes qui n’existaient pas, n’ont jamais existé et n’existent pas aujourd’hui. Tous les plans de partition de la Palestine historique (synonyme du Pays d’Israël, de la terre d’Israël, etc…) n’a jamais été acceptée – et jusqu’à aujourd’hui, par les pays arabes. Le soi disant « peuple palestinien » arabe, en fait des migrants de travail venus des pays arabes avoisinants au début du XXème siècle, est une invention diabolique du KGB soviétique des années 1967/69 et plus exactement de Evgéni Primakov, de son vrai nom … Yona Finkelstein.

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